Test également disponible sur : PSP

Test Silent Hill Origins

Test Silent Hill Origins
La Note
note Silent Hill Origins 15 20

Flipper sur consoles portables n’est plus une utopie. Grâce à Silent Hill Origins, Konami et le studio Climax nous prouvent qu’il est possible de mouiller son pantalon même entre deux stations de métro. Reprenant les codes qui régissent la stature de la série, Silent Hill Origins s’inscrit donc comme une pièce-maîtresse de cette grande saga horrifique, qui permet de faire le lien avec tous les épisodes parus sur PlayStation 2. Espérons maintenant que le prochain volet sur consoles nouvelle génération évince tous les côtés patauds d’une série qui a quand même besoin d’un petit coup de poussière, histoire de briller davantage.


Les plus
  • Flipper sur portables, c'est possible
  • Graphismes soignés
  • Bande-son haut de gamme
  • Ambiance oppressante
Les moins
  • Plus court que d'habitude
  • Trop de va-et-vient
  • Trop de bastons
  • Perso pataud
  • Interface des objets peu lisible
  • Travis Grady : zéro charisme


Le Test

Comme toutes les grandes sagas, qu’elles soient cinématographiques ou bien vidéoludiques, Silent Hill nous invite à découvrir ses racines, celles qui sont à l’origine de ce mal qui ronge cette petite bourgade des Etats-Unis, répertoriées sur aucune des cartes. Bien avant que Cheryl ne disparaisse, Konami nous extrait la substance essentielle pour remettre de l’ordre dans ce puzzle. C’est Climax qui est aux commandes et c’est sur PSP que ça passe.


Ce n’est pas tant de nous raconter les origines de la saga Silent Hill qui est le plus sensible pour Konami, mais bel et bien de nous proposer un tel flashback sur PSP, une console portable. Si l’on sait que la nomade de Sony se débrouille très bien quant il s’agit d’adapter des titres issus du catalogue PlayStation 2, retranscrire avec soin et fidélité une ambiance oppressante sur un petit objet n’est pas une mince affaire. C’était donc l’objectif premier de Konami qui a décidé de laisser le projet dans les mains de Climax, un studio américain, déjà fort connu pour avoir enfanté la série Moto GP. Si le CV de ces développeurs est loin d’être en corrélation avec ce que nous propose Silent Hill, force est de constater qu’il suffit parfois d’un peu de bons sens pour s’en tirer avec les honneurs, mais aussi quelques frayeurs.

 

Angoisses nocturnes

 

Ils sont nombreux tous ceux qui se sont égarés dans la cité brumeuse de Silent Hill, sans jamais n’avoir demandé quelque chose en retour ; mais celui qui fut la première victime de cette ville fantôme n’est autre Travis Grady, un camionneur américain contraint de quitter sa route après avoir aperçu une fillette traverser devant son kentar. C’est en suivant cette jeune fille que notre routier va se retrouver contraint de jouer les pompiers en pénétrant dans une maison rongée par les flammes. Avec sa casquette, son jean dégueulasse et sa vieille doudoune sans manche, Travis Grady ne correspond pas vraiment au héros type dont raffole les joueurs et encore moins le public japonais, plutôt habitué à contrôler des androgynes asexués. Malgré son regard vide et son charisme d’huître, Travis va très vite devenir un héros sans peur mais au cœur gros comme ça. N’écoutant que l’organe qui bat la chamade dans sa cage thoracique, notre chauffeur va accepter par se perdre dans les méandres de Silent Hill et vivre son plus grand cauchemar.

 

Il est évident que pour apprécier tout le nectar offert par le scénario de Silent Hill Origins, il est préférable d’avoir joué aux quatre épisodes parus sur PlayStation 2, tant le titre fourmille de détails qui mènent directement à ces chapitres. Mais en simple expérience vidéoludique, n’importe qui est capable d’apprécier toutes les qualités de ce Silent Hill Origins, sans jamais avoir mis les pieds dans cette station balnéaire. Car il faut bien admettre que tous les codes qui régissent la série se retrouvent dans cet UMD, capable de nous transmettre toutes les sensations qui ont fait de la saga de Konami une œuvre culte, au point même d’avoir droit à son adaptation au cinéma, pas plus loin que l’année dernière. Les concepteurs n’ont d’ailleurs pas hésité à reprendre quelques éléments-clefs du film de Christophe Gans afin d’accentuer le côté cinématographique du jeu. C’est un peu ça la force de Silent Hill Origins : se contenter de quelques détails graphiques mais renforcer les angles et utiliser la bande-son à bon escient pour plonger le joueur dans cette ambiance oppressante. Car quand bien même la réalisation de Silent Hill Origins se montre convaincante, le titre de Konami / Climax est loin d’user de tous les artifices et autres effets pyrotechniques possibles pour faire monter la pression. C’est en effet par le biais de plans scrupuleusement choisis et étudiés, mais aussi à travers une bande-son savamment travaillée que Silen Hill Origins parvient à nous faire perler quelques gouttes de sueur, malgré un support pas franchement habitué à l’exercice. Ce job de composition, on le doit à Akira Yamaoka, déjà à l’origine des musiques des précédents Silent Hill sur PlayStation 2. A l’instar de ces dernier, notre homme de platine est allé puiser dans un registre large pour installer cette sensation de malaise constant pour que le joueur reste constamment sur ses gardes. Une fois encore, c’est à travers un large éventails de bruitages, plus ou moins inquiétants, qui font travailler l’imagination du joueur, avançant alors à pas de loup dans un couloir étriqué, ou avant d’ouvrir une porte. Bien évidemment, c’est un casque bien vissé sur les oreilles que toute l’expérience en vaut la chandelle. Privilégiez également les soirées à volets fermés pour que l’angoisse soit au paroxysme.

 

Miroir, mon beau miroir

 

Au-delà de cet aspect sadique qu’on aime parfois s’infliger, Silent Hill Origins propose un gameplay proche de ce que nous avons pu vivre sur PlayStation 2. A l’instar des autres héros, Travis se balade systématiquement avec une lampe-torche accroché à son veston. Un accessoire bien utile pour progresser dans la cité brumeuse, mais surtout explorer les pièces sombres d’un bâtiment laissé en friche. S’il est adepte de la baston de rue en maniant avec brio ses deux poings, Travis brille davantage une arme de fortune à la main (bout de bois, porte-manteaux, barre de fer, marteau, scalpel) ou mieux encore un gun ou un fusil entre les mains. C’est un peu l’aspect qui tranche quelque peu des autres versions de la saga Silent Hill, à savoir une orientation un peu plus musclée, où les combats face aux créatures organiques et les infirmières ont tendance à se multiplier. Quelques séquences en Quick Time Event ont même été rajoutées afin que la carrure de bûcheron canadien de notre héros n’ait pas été sculpté dans le vide. Au cours de son aventure, Travis peut glaner ici et là de nombreux objets qu’il peut stocker et utiliser par la suite. Si un raccourci est proposé grâce à la croix directionnelle de la console, on privilégiera davantage le menu des options par facilité et simplicité de navigation. Il faut dire que faire défiler tous les objets stockés pendant son périple avant de trouver l’arme qu’il nous faut, pendant qu’une créature se précipiter sur soi, n’est pas toujours simple à gérer, surtout quand le stress atteint son apogée.

 

La notion de cauchemar et de réalité dans Silent Hill Origins se fait à travers un miroir. C’est en posant sa main sur une glace sans teint que Travis peut passer d’un univers à un autre. C’est d’ailleurs sur cet aspect que le titre établit l’ensemble de ses mécanismes, puique Silent Hill Origins fait à nouveau la part belle aux énigmes à résoudre et autres objets à trouver pour progresser dans l’histoire. On n’échappe alors pas aux nombreux va-et-vient d’une pièce à une autre afin de scruter les moindres recoins, trouver la pièce manquante du puzzle pour activer un mécanisme ou bien encore ouvrir une porte. Si Silent Hill Origins ne fait que reprendre les codes de ses aînés, il conserve également ses défauts majeurs, à savoir une progression parfois pénible, de nombreuses incohérences (l’excuse de la ville fantôme est un faux prétexte) mais surtout pêche avant tout par son personnage, beaucoup trop rigide et pataud à diriger. Evidemment, ce manque de souplesse fait partie des éléments qui contribuent à garder cette vulnérabilité, mais trouver un juste milieu entre Carl Lewis et Mister Fatman peut également être un bon compromis. Fort heureusement, l’ambiance permet par moments d’oublier ces instants de faiblesse, que certains fans indulgents ont déjà pardonné. Beaucoup plus court que d’habitude, l’aventure Silent Hill Origins se boucle en une poignée d’heures ; sept en ce qui nous concerne. Certes, l’absence de points de sauvegarde à tout va contribue à rallonger la durée de vie, mais l’expérience est de trop courte durée pour qu’on sorte épanoui de cette descente aux enfers. D’un autre côté, mieux vaut une aventure courte et intense qu’une progression longue et fastidieuse.


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