13 20
S'il n'est pas foncièrement désagréable, Sid Meier's Starships manque tout de même de profondeur et d'atours pour susciter un réel intérêt ou un enthousiasme démesuré de la part d'un joueur PC, surtout si c'est un habitué des Civilization classiques et des AAA aux sublimes graphismes. Sur le fond comme sur la forme, l'orientation iOS du dernier titre de Firaxis Games est trop sensible. On pourra tout de même s'amuser avec car le gameplay ne présente pas de grosses failles, mais l'appellation "Sid Meier" tient ici clairement plus de l'astuce marketing que du certificat de qualité. Un petit jeu sympa, rien de plus !
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Sid Meier's Starships
- Thématique spatiale
- Plaisir de jeu immédiat
- Combats tactiques efficaces
- Prix modique
- Difficulté mal gérée
- Assez répétitif
- Pas de multijoueurs
- Plus fait pour les tablettes que le PC
Pour ceux qui auraient manqué notre récente preview, rappelons d'emblée que Sid Meier's Starships nous est présenté comme la nouvelle création du papa de Civilization, série avec laquelle il partage d'ailleurs son background et certains principes de gameplay. Du point de vue du scénario, Starships prend notamment la suite de Civilization : Beyond Earth, qui succédait lui-même à Civilization V. Après avoir conquis la Terre puis d'autres planètes, il est temps de prendre possession de toute la galaxie !
Pour le joueur, tout commence par le choix d'une faction, appelée ici affinité. Reprises directement de Civilization : Beyond Earth, Suprématie, Pureté et Harmonie présentent chacune un avantage particulier. La première commence la partie avec une merveille aléatoire, les coûts de réparation des vaisseaux de la seconde sont réduits de moitié, et les récompenses en ressources de la troisième sont doublées lors de chaque mission. Pour diversifier encore plus les conditions de jeu initiales, il faut également sélectionner un dirigeant parmi huit. Là encore, divers bonus sont au rendez-vous : deux technologies aléatoires offertes, production de métaux augmentée de 25% ou encore moral de l'équipage augmenté de 10%. Plus centré sur le gameplay que sur le scénario, le jeu vous laisse tout de suite libre de choisir la taille de la carte, le nombre d'adversaires gérés par l'intelligence artificielle, le niveau de difficulté et les conditions de victoire, qui parleront aux habitués de Civilization (Domination, Population, Merveilles, Science). La carte de la galaxie est divisée en différents systèmes solaires, qu'il vous convient de capturer en réalisant différentes missions. Ces dernières prennent le plus souvent la forme de combats entre plusieurs vaisseaux spatiaux, agrémentés de différents prétextes (affrontement direct, fuite, poursuite, escorte, capture de points…). Naturellement, vous devrez renforcer votre flotte au fil du temps, afin de rester toujours compétitifs face aux armées adverses. Des moteurs aux boucliers en passant par l'armement et la furtivité, chaque vaisseau peut ainsi être amélioré sur neuf paramètres. Pour compléter la panoplie de la couche stratégique, il est possible de bâtir des villes et différentes installations sur les planètes passées sous votre influence, d'établir des relations diplomatiques, et de développer différentes technologies aux noms pompeux (par exemple suppression quantique, théorie des champs et xénomatériaux) mais aux effets en réalité assez simplistes (respectivement : augmentation de l'efficacité des systèmes furtifs, des boucliers et du blindage). Enfin, Energie, Métaux, Science et Nourriture sont les quatre ressources qui permettent de se développer dans tous les domaines.
Plus fait pour les tablettes que le PC, le jeu ne permet de régler aucune option graphique et ne possède même pas de bouton "quitter" ! En plus de cela, on peut noter une gestion de la difficulté assez approximative, pour ne pas dire mauvaise.
Si tous ces éléments évoquent une certaine richesse et profondeur de jeu, on reste tout de même bien loin d'un vrai Civilization. L'action est relativement répétitive, notamment lors des phases de combat. Ces dernières se déroulent au tour par tour, sur une map quadrillée de cases hexagonales (il en va d'ailleurs de même de la phase stratégique). Il faut donc gérer au mieux le placement des unités, leurs déplacements, leurs tirs de base et leurs fonctions spéciales (déploiement de chasseurs, torpille, capteurs de furtivité…). Ces combats sont plaisants, suffisamment tactiques pour être intéressants, mais se révèlent tout de même assez répétitifs à la longue. Le jeu est donc plus fait pour des sessions de jeu courtes et régulièrement renouvelées plutôt que pour de longs marathons. Et cela, on le doit directement au fait que le jeu est également disponible sur iOS. Ce n'est hélas pas la seule scorie de ce développement multiplateformes. Au delà d'un gameplay simplifié par rapport aux productions habituelles du studio, on doit également faire avec des graphismes quelconques, une cinématique d'introduction basique, des voix peu présentes, et une interface pas vraiment optimale. Plus fait pour les tablettes que le PC, le jeu ne permet de régler aucune option graphique et ne possède même pas de bouton "quitter" ! En plus de cela, on peut noter une gestion de la difficulté assez approximative, pour ne pas dire mauvaise. Le réglage général Facile l'est beaucoup trop, tandis que le suivant (Modérée) entraîne un pic de difficulté trop important. Et même à l'intérieur d'un réglage donné, certaines missions annoncées comme faciles par le jeu se révèlent difficiles et inversement. De plus, il est totalement impossible d'affronter d'autres joueurs en ligne et certains de choix de game design s'avèrent discutables. On pense notamment au fait que les vaisseaux ne sont jamais détruits. Même si vous les voyez exploser en pleine mission, vous pourrez toujours les réparer par la suite. Heureusement, le prix de vente de 15 euros aide à faire passer la pilule, et les mécaniques de jeu de base sont suffisamment solides pour que les problèmes évoqués n'impactent pas trop l'expérience du joueur. Reste qu'on est tout de même bien loin d'un véritable "Sid Meier's Civilization"...