Test RollerCoaster Tycoon 3

La liberté des visiteurs s’arrête là où commence celle du gestionnaire. Que voulez-vous, les affaires sont les affaires ! Et franchement, ça tombe bien, le gestionnaire ici, c’est vous ! Le bon fonctionnement d’un parc étant basé sur diverses variables (l’efficacité du personnel, la recherche de nouvelles attractions, leur mise en valeur, etc.), il vous reviendra de trouver le bon équilibre entre gestion financière et marketing pour assurer la pérennité de votre petite entreprise.

Les affaires sont les affaires !

Le didacticiel constitue un passage obligé pour comprendre toutes les subtilités du gameplay de ce RollerCoaster Tycoon 3. Composé en 7 parties, dont nous détaillerons chaque aspect plus amplement un peu plus loin, on est vite bluffé par la richesse des modes proposés. On retrouve ainsi la prise en main des caméras, le placement des attractions, la création de montagnes russes et d’attractions aquatiques, la gestion des terrains, le rôle des chemins et décors, la pyrotechnie ou encore la gestion du parc à proprement parler. Une fois familiarisé avec l’ensemble des commandes, il nous tarde vite d’aller rejoindre les véritables parties pour mettre en pratique ces nouveaux acquis et en apprendre d’autres. On peut ainsi débuter une carrière, jouer ou éditer un scénario personnalisé ou encore opter pour le bac à sable, où vous pourrez créer le parc de vos rêves, l’argent étant illimité. Pour ce faire, une grande partie des attractions est disponible dès le début, même s’il reste quelques éléments à débloquer dans le mode principal. Le mode carrière vous permet d’incarner un gestionnaire en herbe qui devra reprendre en main des parcs de plus en plus importants. Correspondant chacune à un thème particulier, les 18  missions apportent leur lot de diversité. D’emblée, plusieurs sont disponibles, vous offrant ainsi l’opportunité de choisir. Le but est de suivre à la lettre des directives diverses sans contraintes de temps, comme satisfaire un VIP ou rembourser un emprunt, afin d’atteindre le statut d’apprenti et ainsi débloquer l’étape suivante. Concrètement, il n’est pas bien difficile d’atteindre le statut d’apprenti, puisque comme son nom le laisse à penser, il s’adresse avant tout au débutant. Ensuite, libre à vous de poursuivre ou non la partie pour atteindre le niveau supérieur. La difficulté étant bien sûr plus relevée, le challenge en vaut la chandelle.

Agents secrets

Le passage à la troisième dimension se fait avec brio, notamment grâce à sa réalisation graphique impressionnante. La claque n’en devient que plus douloureuse dans le mode carrière où chaque parcelle du terrain a été très travaillée, offrant un rendu impressionnant. Gageons que de nombreux scénarii personnalisés téléchargeables sur le net devraient prochainement nous en mettre encore plein les mirettes. Les détails foisonnent de toutes parts et les joueurs les plus pointilleux pourront, par exemple, profiter de la réflexion des attractions dans l’eau. Heureusement, il reste possible de gérer de nombreux paramètres graphiques pour que les petites configurations n’aient pas à se priver de ce titre presque indispensable, bien que l’on puisse regretter des temps de chargement excessivement longs. En plus de gérer les intempéries, Roller Coaster Tycoon 3 gère également le jour et la nuit, avec un jeu de lumière du plus bel effet. Ainsi, les attractions s’illuminent, les étoiles scintillent et le curseur est remplacé par un halo de lumière.

Malgré de rares et légers problèmes de manipulation, le contrôle de la caméra est total. On peut ainsi avoir une vue d’ensemble du parc et de sa région environnante ou zoomer jusqu’à pouvoir voir les moindres détails de vos attractions ou « fliquer » vos visiteurs. En effet, c’est en les observant que vous pourrez obtenir des informations très utiles comme leurs préférences en matières d’attractions, leur désir de voir davantage de jardin ou d’un édifice particulier ou tout simplement connaître leurs pensées. Non content de disposer chacun d’un style vestimentaire propre et de nombreuses expressions faciales, ils se sociabilisent et se déplacent en famille, en couple ou encore entre amis. Plus impressionnant encore, chaque manége dispose d’une caméra embarquée et vous  pourrez en profiter pour vous prendre pour un simple visiteur le temps de quelques minutes. Si les chevaux de bois ne vous passionnent pas particulièrement,  vous pourrez jeter votre dévolu sur les montagnes russes, d’autant plus que l’effet de vitesse est très bien retranscrit et que pourrez même voir vos compagnons se mouvoir ou hurler selon les aléas du tracé.

Vomito s’abstenir !

Mais commençons par le commencement. Il faudra tout d’abord ouvrir votre parc puis placer votre première attraction. Classé par thématique, votre choix se portera vers les attractions à sensation ou plus calmes, celles pour enfant, les moyens de transport, les aquatiques et les montagnes russes. C’est selon cette même thématique que vous pourrez allouer un budget mensuel pour la recherche. L’environnement étant découpé en grille, il vous sera alors indiqué par un jeu de couleurs si le placement peut-être effectué dans la zone que vous indiquez. Il suffit ensuite de relier l’entrée à une file d’attente et la sortie à une route environnante. Le système de constructions de chemin est bien pensé et on peut créer des ponts, des marches, incliner légèrement le terrain mais il faudra avoir comme optique de fatiguer le moins possible le visiteur. Là non plus, on « n’obéit pas à des standards » puisque vous pourrez faire votre sélection parmi une grande variété de routes, contribuant à conférer une certaine ambiance à votre parc. Il arrivera parfois que la nature soit capricieuse et que le terrain ne corresponde pas à vos attentes, par exemple trop montagneux ou encore trop tortueux, justifiant un coût exorbitant pour construire vos manéges dessus. On est heureusement plus à l’époque néanderthalienne, il suffit désormais de sortir sa pelleteuse de poche pour réaménager le paysage : élever le terrain (en créant des reliefs accidentés, montagneux, plateaux, collines) ou l’abaisser pour créer de petits cratères voire des canyons, ou encore aplanir le terrain pour créer des petits effets sympathiques. On peut ainsi élever des montagnes jusqu’aux cieux (avis à ceux qui auraient quelque chose à compenser !) ou créer des zones aquatiques.

On peut donc interagir complètement avec l’environnement en implantant plus d’une cinquantaine d’arbres ou de fleurs différentes, des monuments divers ou encore des animations. Par exemple, vous pourrez simuler une attaque d’un T-Rex ou d’un requin, une éruption volcanique au passage d’un véhicule de transport et tout se remettra en place automatiquement pour la voiture suivante. Mais revenons à nos moutons. Il ne reste donc plus qu’à tester votre attraction, avant de la rendre ouverte au public, pour obtenir le résultat des analyses révélant l’engouement suscité par l’édifice, l’intensité ou encore le taux de nausée. En effet, si ce dernier est trop élevé, certains visiteurs s’en donneront à cœur joie pour couvrir les routes de leur vomissement, il faudra donc procéder à quelques réajustements et également proposer divers services comme une infirmerie et des points d’information. Les recettes juteuses que peuvent générer les commerces ne devront pas être oubliées et vous pourrez fabriquer toute une armada de petits édifices vendant à tour de bras nourriture, boissons ou encore souvenirs, sachant que l’on peut paramétrer jusqu’à la dose de ketchup dans chaque hamburger ! De même, il faudra respecter une certaine logique dans le placement de tout édifice. Par exemple, éviter de proposer de nourriture près des montagnes russes ou distribuer des plans du parc à l’entrée.

Maman, je veux faire du manège !

Chaque mois, un classement est dressé parmi les mille meilleurs parcs du pays selon de nombreux critères. L’idéal est donc de se retrouver dans le haut du classement pour recevoir des récompenses (NDRC : C’est un peu ça, le principe du classement, Fred…). Ainsi, avoir le parc le plus propre ou le plus sûr apporte une somme d’argent relativement importante alors que le contraire peut entraîner des amendes. Tout commence en premier lieu par des finances saines, dont vous pourrez surveiller l’évolution via un bilan très détaillé ou un schéma comme l’ensemble des recettes de toutes vos activités, les charges et éventuellement les frais liés à votre emprunt. Ce montant empruntable et le taux d’intérêt variant selon le challenge. Vous pourrez accéder à tout un lot de statistiques sur votre parc comme l’âge moyen de vos visiteurs, etc., utile pour cibler un public particulier, notamment pour le choix des attractions ou la communication marketing. Petite astuce, la meilleure façon d’engranger de l’argent très vite et durablement est de fixer le prix de l’entrée du parc relativement haut (et bien sûr, de rendre les attractions gratuites), autour d’une quarantaine d’euros, et de lancer immédiatement une campagne de publicité dans le journal national ou lycéen. Une campagne bien vite amortie après seulement l’entrée d’une vingtaine de visiteurs ! On peut également agrandir son parc mais dans la pratique, cela reste rare puisque l’espace disponible est souvent suffisant et que les terrains sont particulièrement chers. Mais le parc fonctionne aussi grâce l’efficacité du personnel à s’occuper de la maintenance du site, divisé en 4 sections : nettoyage, sécurité, mécano et animateur. On peut tous les spécialiser dans une tâche bien précise ou préférer qu’il conserve leur polyvalence. Il est également possible de former chacun de ses membres sur trois niveaux pour le rendre productif. Jongler sur leur salaire et les réprimandes joue un rôle prépondérant sur leur motivation, représentée par un pourcentage représentant le temps de pause qu’ils prennent sur leur temps de travail. Avec autant de fonctionnalités (nous en avons omis certaines volontairement pour ne pas surcharger le test), il serait logique de penser que l’interface devrait être fouillis et que le titre ne conviendra pas aux néophytes. Un a priori bien vite balayé puisqu’on est servi par une interface claire et ergonomique, rendant naturellement la navigation simple.    

J’achète !

Véritable point fort du titre, le système de construction des montagnes russes personnalisé a été simplifié et dorénavant, le pc pourra achever pour vous la fin du tracé, ce qui s’avérait souvent délicat pour les jointures. Dans le même ordre d’idée, les attractions aquatiques pourront vous demander également du doigté : soit vous délimitez un parcours ou une zone et alors commence le casse tête, soit le visiteur pourra voguer où bon lui semble durant la durée qu’il souhaite, ce qui peut créer quelques mécontentements dans la file d’attente. Grande nouveauté : vous pourrez démontrer votre maîtrise de la pyrotechnie, la science des feux d’artifice. On peut lancer un spectacle prédéfini, le modifier ou le créer de toutes pièces via une interface très simple qui s‘apparente à un jeu de création musicale. Proposant une vingtaine de fusées différentes et le choix des couleurs, les artificiers en herbe pourront s’y adonner des heures pour composer leur spectacle, qui prendra toute son ampleur la nuit. Impressionnant, au demeurant ! La bande sonore n’est pas en reste, puisque vous pourrez sélectionner une musique pour chaque attraction, celle-ci ayant une influence positive ou non sur les visiteurs, ou écouter vos fichiers MP3 et WAW si vous les mettez dans un dossier spécifique. Les bruitages sont excellents et une oreille attentive pourra reconnaître chaque son inhérent à une attraction, ou encore les réactions diverses comme les cris de joie, de peur des individus présents dans le parc.

On conclura que RollerCoaster Tycoon 3 est un titre indispensable pour tous les amateurs de jeux de gestion qui se respectent. Malgré quelques légers défauts, il surprend par sa navigation aisée et la richesse des fonctionnalités proposées. Pas de doute, la magie opère à nouveau…