Test également disponible sur : Xbox - PC - PlayStation 2

Test Rogue Trooper sur PlayStation 2

Test Rogue Trooper
Les Notes
note Rogue Trooper 11 20 note multi-utilisateurs Rogue Trooper 2 5

Sans être foncièrement mauvais, Rogue Trooper ne parvient pas à intéresser suffisamment le joueur en mal d’action. C’est un ensemble de petites choses qui, anodinement, en fait un défaut majeur. Dans le cas présent, l’absence d’originalité en est la cause première. Manque d’innovations sur le gameplay, facilité de jeu, durée de vie étriquée et moteur graphique à la peine font que ce Rogue Trooper se noie inexorablement dans la masse.


Les plus
  • Les évolutions du personnage
  • Une VF relativement plaisante pour un jeu de cet acabit
  • Une prise en main simple
Les moins
  • Comme un air de déjà joué
  • Pas très beau
  • Manque d’originalité
  • Facile et donc court
  • Une option multijoueur anodine


Le Test

Méconnue en Europe, la franchise Rogue Trooper s’offre un interlude vidéoludique sur consoles. Une énième vision de la guerre futuriste qui a bien du mal à nous intéresser tant l’originalité et la technique manquent à l’appel. "Engagez-vous !" qu’ils disaient et bien si j’avais su je ne serais pas venu.


Pendant que certains se paient de luxe d’adapter des comics mondialement réputés tels que les Marvel ou les DC, Eidos Interactive ramasse les miettes en récupérant la licence Rogue Trooper, plutôt réputée Outre-Atlantique. Mais chez nous, c’est bien différent et l’éditeur a du mettre les bouchées double en terme de promotion pour faire connaître son titre quelques semaines seulement avant sa sortie en Europe. Oubliez les super héros avec leurs super pouvoirs et leurs super collants has been. Dans Rogue Trooper, vous allez incarner des hommes et des vrais issus de manipulations génétiques. On les appelle les FGM pour Fantassins Génétiquement Modifiés. Avec une pareille appellation, vous vous doutez bien qu’un conflit militaire rôde dans les parages. Et c’est effectivement le cas depuis que la République de Nort impose son autorité avec son armée sur la Néo-Terre. Et c’est dans le but d’éradiquer cette organisation qu’ont été créés les FGM. Sans aucun lien de parenté avec les Schtroumpfs malgré leur couleur de peau, ces soldats du futur sont munis d’une biopuce qui permet de récupérer leur personnalité après leur mort. Greffée dans la nuque, cette puce peut être aussi bien réutilisée sur un embryon pour en faire un futur fantassin ou sur un objet afin de lui octroyer une certaine autonomie. Et cette particularité spécifique aux FGM vous allez la découvrir dès les premières minutes de jeu, durant le massacre de la Zone Quartz qui a vu périr nombreux de vos compatriotes. Trahi par l’un de vos officiers, vous vous jurez de rendre justice vous-même en démasquant l’ordure responsable de ce carnage. L’heure de la vengeance a sonné.

 

Schtroumpf of War

 

Le décès de vos camarades est en réalité un mal pour un bien. Sans ça, impossible pour Rogue, le héros, d’améliorer ses armes expérimentales. Muni d’un simple pistolet et d’un fusil assez peu dévastateurs, notre Schtroumpf de guerre va petit à petit acquérir un arsenal plus puissant en implantant les biopuces de ses frères d’armes. Au nombre de trois, elles ont chacune leurs spécificités. Vous commencerez vos pérégrinations en installant sur votre sac Bagman, le premier à tomber au combat. Outre le fait de vous soigner en injectant directement un medikit, il pourra vous refiler quelques mines antipersonnelles et surtout grâce à lui il sera possible de recouvrir des munitions ou d’améliorer votre arsenal en ramassant de la récup en quantité limitée sur les corps de vos adversaires. Vous devrez faire donc preuve de patience et d’économie pour upgrader vos capacités de stockage en munitions et grenades ou débloquer de nouvelles compétences. La deuxième biopuce appartient au défunt Gunnar et se placera directement sur votre fusil d’assaut. Très utile, elle conférera à votre flingue une autonomie tactique importante que vous pourrez à tout moment poser au sol et activer à distance afin qu’il mitraille tout assaillant sur son chemin. Bien pratique lors d’attaque massive, n’oubliez pas de le récupérer pour pouvoir poursuivre votre chemin avec une arme à feu destructrice et polyvalente puisqu’il peut même faire office de fusil sniper ou de shotgun. Le dernier de vos collègues à mourir se nomme Helm et sa biopuce pourra créer des hologrammes ou envoyer de mauvais signaux pour leurrer l’adversaire. Tout est réuni en somme pour faire de Rogue Trooper un jeu d’action résolument tactique. Mais ça, c’est sur le papier.

 

C’est qui le Bleu dans l’affaire ?

 

En effet, une fois en jeu on se rend vite compte que les choix tactiques et d’infiltration opérés par les développeurs de Rebellion tombent vite à l’eau, un peu à la manière d’un autre titre signé Eidos Interactive : Commandos Strike Force. Rogue Trooper s’avère beaucoup plus bourrin que tactique sur bien des plans. Tout d’abord, les compétences de vos ex-confrères reconvertis en biopuces sont très largement suffisantes pour avancer sans souci à travers le jeu. C’est évidemment l’option de canon sentinelle automatique de Gunnar qui rend votre progression aisée puisqu’il suffit de le poser, d’attendre, de le ramasser et de poursuivre ce petit schéma au fur et à mesure des niveaux. La deuxième erreur de jugement de la part de Rebellion, c’est de ne pas avoir donner les mêmes actions réalisables aux adversaires. J’entends par là qu’il est possible, à la manière de nombreux jeux dans ce même registre (Kill.Switch, CT : Special Forces - Fire For Effect…), de se planquer contre les murs pour rester à couvert, de tirer à l’aveuglette depuis un rebord ou de crapahuter sur des objets afin de surplomber l’action. Eux, les ennemis, n’ont droit qu’à courir ou se recroqueviller derrière une caisse souillant leurs sous-vêtements sous le rythme effréné de vos tirs. Forcément, c’est beaucoup plus simple pour les surprendre ou pour envoyer une grenade derrière leur refuge de fortune. Quant à leur discernement, ils manquent un peu de jugeotte. Alors pourquoi nous conseiller de la jouer discret en assenant un coup mortel dans le dos sans se faire repérer puisque le bon vieux "j’avance, je tire" fonctionne à merveille ? Et comme si le travail n’était pas suffisamment mâché, l’HUD affiche un radar avec la zone de vigilance des troupes ennemies façon Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty. Dommage donc que la difficulté et par conséquent la durée de vie ne soient pas au rendez-vous car la prise en main de Rogue Trooper se fait avec aisance.

 

Des bleus dans les yeux 

Si cinq à six heures suffiront pour en voir la fin, certains joueurs n’auront pas le courage d’aller jusque-là, surtout s’ils s’en tiennent aux caractéristiques graphiques du jeu assez peu enviables, on ne va pas vous mentir. A l’heure où les next gen’ commencent à pointer le bout de leurs pixels, il semblerait que Rebellion n’ait pas fait d’effort avec Rogue Trooper pour pousser les consoles dans leurs derniers retranchements (je sais, on dit ça tous les ans). Au-delà de proposer une modélisation des ennemis bien moches, à la différence du character-design emprunt aux comics, c’est surtout l’environnement qui semble matérialisé à la bouche. Les textures sont on ne peut plus pauvres, les explosions d’un autre siècle et les effets de lumières aucunement révolutionnaires. Il arrive quand même de trouver telles ou telles nuances de couleurs jolies, notamment concernant le ciel, mais c’est bien tout ce que l’on pourrait apprécier de l’univers graphique de Rogue Trooper. Pourtant, le jeu n’est pas foncièrement moche. C’est juste qu’il soit horriblement commun avec un bon train de retard sur les productions actuelles. Forcément, aux premiers abords ça ne donne pas envie. Alors si vous additionnez l’esthétisme passable du jeu au gameplay très commun du jeu, pas étonnant de retrouver des modes multijoueurs peu passionnants dont les serveurs en ligne manquent cruellement de joueurs.




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Julien Dordain Julien Dordain

le mardi 16 mai 2006, 16:23




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