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Une fois l’euphorie (suscitée par l’aspect technique terrifiant du jeu) estompée, on se rend rapidement compte que Ridge Racers reste avant tout un jeu de courses somme toute classique. Le titre renoue certes avec les débuts de la série, mais se contente surtout de s’appuyer sur des bases que l’on connaît par cœur avec un pilotage beaucoup trop axé sur les dérapages. A cela s’ajoute des routes toujours aussi désertes et une musique qui nous donne davantage envie de se trémousser sur un dance-floor que de l’avoir en fond sonore dans son autoradio. Il ne fait donc aucun doute que les fans de la série seront conquis, alors que les autres joueurs attendront un peu avant de trouver un challenge à leur hauteur. En revanche, Ridge Racers est une véritable vitrine technologique pour la 16/9 de Sony et s’impose comme étant le compagnon idéal pour frimer avec sa PSP et hébéter son entourage.
- Réalisation surprenante
- Une intro qui en jette
- Des replays d’enfer
- Utilisation intuitive du stick analogique
- De bonnes sensations de vitesse
- Un pilotage trop axé sur les dérapages
- Trop facile de gagner avec le turbo
- Musique techno : faut aimer…
- Pas assez de circuits
- Concurrents trop peu nombreux
- Voix off ridicules
- Doublage français catastrophique
- Temps de chargement un peu longs
C’est désormais une habitude depuis maintenant 10 ans, chaque lancement d’une console Sony est accompagné d'un volet de Ridge Racer. La PSP ne déchoit pas à cette règle puisque Ridge Racers a la lourde tâche de prouver tout le potentiel technique de la portable 16/9. Gageure réussie ?
Mise à jour de notre test import réalisé le 21 février 2005.
L’arrivée d’une nouvelle console sur le marché ainsi que des premiers jeux qui l’accompagnent est souvent synonyme d’euphorie prononcée où il est assez difficile de contenir sa joie et du coup de rester objectif, enfin du moins pendant les premières heures de la découverte de la bête. Ce fut le cas de la PSP et de Ridge Racers qui ont réussi à conquérir l’ensemble de la rédaction en l’espace de quelques tours de piste. Et il y a de quoi avoir les yeux qui brillent lorsqu’on se retrouve en face de ce monstre de technologie. Nous qui nous contentions jusqu’alors d’une GBA avec des graphismes en 2D, un son en mono et un écran 4/3 de petite taille, passer à la portable du troisième millénaire tout en découvrant un titre capable de rivaliser avec ceux qu’on connaît sur les consoles de salon, est assez déroutant. Nul besoin d’attendre bien longtemps pour prendre sa première gifle, celle-ci nous est infligée dès la cinématique d’intro du jeu. Etourdissante, voilà certainement le mot qui convient le mieux à la circonstance. Bien évidemment, nous sommes conditionnés à voir des vidéos comme celle-ci avec les jeux des consoles 128 bits mais sur portables, c’est tout simplement du jamais vu. Il faut avouer que l’écran de la PSP y est pour quelque chose. Toujours aussi bluffant de netteté et de qualité, n’importe quelle vidéo qui tourne sur PSP voit sa performance multipliée au moins par deux.
Tic-tac, tic-tac, tic-tac…
Car avant de naviguer dans la page sobre mais somme toute très classe des menus, il ne faut en aucun cas manquer le ballet artistique concocté par les développeurs de Namco. C’est sous nos yeux ébahis qu’on peut y contempler Reiko, un joli bout de femme qui, chronomètre dans une main, assure à elle seule le spectacle, volant presque la vedette aux bolides du jeu. Très vite, Namco nous rappelle que ce sont les grosses cylindrées qui tiennent le haut de l’affiche et la firme nous le fait savoir par d’innombrables effets en tout genre, tels que des ralentis et gros plans sur les carrosseries. Difficile de croire qu’on assiste ici à une vidéo tournant sur une console portable. Et pourtant, Sony et Namco viennent d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire du jeu vidéo. Une fois la baffe bien incrustée dans notre joue, on peut enfin se balader peinard dans les menus. Pas grand chose à se mettre sous le capot mais l’essentiel y est : World Tours, Single Race, Time Attack et Wireless Battle sont les différents modes de jeu qui vous attendent. Inutile de faire les présentations avec les indémodables modes Single Race et Time Attack, notre regard se tourne immédiatement vers le mode World Tours. Sorte de mode carrière allégé, il consiste à enchaîner le maximum de circuit afin de remporter les divers championnats et gravir la première marche du podium. En franchissant la ligne d’arrivée en tête, les circuits, au nombre de 24 (la moitié d’entre eux sont les mêmes mais en mode miroir) et rangés par classe, se débloqueront d’eux-mêmes dans le mode Single Race, tout comme les 54 véhicules du jeu. Quant au mode Wireless Battle, ceux qui possèdent quelques bases en anglais, auront deviné qu’il s’agit du mode multijoueur qui autorise jusqu’à 8 joueurs en simultané grâce au mode Wi-Fi. N’ayant qu’une seule PSP et un seul exemplaire de Ridge Racers, nous jetons notre dévolu sur le World Tours Mode.
Comment ne pas succomber au charme de Ridge Racers avec une réalisation aussi surprenant que la sienne ? Non seulement, le titre peut se targuer d’être le plus beau sur consoles portables à l’heure actuelle mais propose en sus une fluidité qui ne bronche pas d’un cil. A aucun moment le jeu ne faiblira et affiche fièrement un frame-rate de haute volée. Bon, il faut avouer que les textures ne sont pas non plus bien complexes à afficher et les bolides peuvent gagner en polygones et en finesse encore, mais cessons de suite cette aigreur car jusqu’à aujourd’hui, aucun jeu de courses sur portable n’a réussi ce tour de force. Le choix artistique des environnements apporte un peu plus de frappe à cette claque qu’on accepte de recevoir sans rechigner. Des plages ensoleillées aux villes illuminées par les éclairages des immeubles en passant par les montagnes de compagne verdoyantes, sans oublier ce petit coucher de soleil toujours aussi romantique, rien n’a été laissé au hasard et chaque tronçon de paysage qui défile sous nos yeux ébahis est un spectacle saisissant.
Get ready to race
Au-delà de son aspect technique, Ridge Racers propose un gameplay propre à lui. Si la série est connue du grand public, c’est surtout grâce à son pilotage qui a marqué les esprits. Basé sur un système de dérapages, la saga n’a jamais nié son orientation typée arcade. Cette mouture PSP ne déroge pas à cette règle et se permet même de renouer avec la conduite des premiers Ridge Racer trop longtemps boudé par les dernières productions. Il va donc falloir apprendre à maîtriser les glissades car toute la conduite est basée dessus. De prime abord, on a le sentiment que ce sont les cylindrées qui ont été conçues comme de vraies savonnettes. Mais de fil en aiguille, on se souvient que la série est réputée pour cette conduite qualifiée de insensée pour beaucoup. Il ne faut donc pas crier au scandale si vous vous surprenez à prendre un virage avec une voiture située à 90° de la route, Ridge Racers est ainsi fait. Il faut donc jouer sur la sensibilité de la voiture pour éviter de la retourner complètement et se retrouver en sens inverse. Il faudra penser à contre-braquer, lever le pied de l’accélérateur et votre voiture reviendra aussitôt dans le droit chemin. Plutôt déroutant je vous l’accorde. Bien entendu chaque voiture réagit différemment et certaines ont tendance à moins déraper aussi facilement, heureusement pour nous. L’utilisation des dérapages n’est pas le fruit du hasard puisqu’elle vous permettra de remplir les trois capsules de nitro placées à gauche de l’écran. Une fois complètes, elles permettent à votre voiture de piquer un sprint en pressant le bouton de tranche R. Un petit effet de blur, façon Burnout amplifiera alors la sensation de vitesse déjà bien conséquente. Si les jauges ne se remplit pas aussi rapidement qu’on pourrait le penser, le déclenchement du turbo permet en contre partie de rattraper n’importe quel concurrent et grappiller de cette manière plusieurs places au classement. Facile quoi.
Jouable aussi bien à la croix directionnelle qu’au stick analogique, Ridge Racers s’impose comme un exemple de précision, faisant de lui la nouvelle référence de jeu de courses sur portables. S’il faut un léger temps d’adaptation pour dompter le stick analogique qui a tendance à se recentrer trop agressivement sur son axe, il s’avère être l’outil idéal pour mener son pilote jusqu’à la victoire. Si le jeu ne présente guère de difficulté, si ce n’est de terminer obligatoirement premier à chaque course pour débloquer l’ensemble des bonus (voitures, circuits, des vidéos de Ridge Racer 4, 5 et plus encore), il sera cependant ardu de garder le volume de la musique au plus haut niveau, tant la répétition des harmonies rythmiques peut faire grincer les dents. Même les grands défenseurs de la musique techno ne trouveront pas forcément leurs comptes. Il suffira alors de couper la musique.