Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test RIDE 3 : l’épisode qui monte enfin dans les tours ? sur PC

Test RIDE 3 : l’épisode qui monte enfin dans les tours ?
La Note
note RIDE 3 14 20

Largement mieux fini que ses prédécesseurs, Ride 3 est clairement le meilleur opus de la série pour le moment, grâce entre autres aux merveilles permises par l’Unreal Engine 4. Avec un garage pléthorique, un large choix de circuits, de modes de jeu, et des options de personnalisation infinies, le titre devrait accrocher à coup sûr les amateurs de motos. Sans offrir le challenge, ni le niveau de simulation de TT Isle of Man de Kylotonn, cet opus reste plaisant à jouer et dispose d’une physique satisfaisante, même si on peste toujours contre l’impossibilité d’avoir le freinage combiné avec la physique Pro. Plus accessible que la production des Français, Ride 3 est aussi une meilleure porte d’entrée dans l’univers du jeu moto grâce à la grande diversité de montures et d’épreuves proposées. Du roadster à la sportive en passant par les anciennes gloires : il y en a pour tous les goûts, surtout que les graphismes sont enfin à la hauteur. Finalement, les plus gros défauts restent l’IA ratée sur tous les points, et la politique économique de Milestone qui se base largement sur le DLC, avec 3 contenus déjà en vente le jour de la sortie du jeu.


Les plus
  • L'Unreal Engine 4
  • Les graphismes et la physique en hausse
  • Un contenu pléthorique avec motos, pièces et courses en pagaille
  • Pilotage toujours agréable
  • On sent l'amour de la moto
  • Accessible même aux novices
Les moins
  • IA complètement pétée
  • Bugs de collision
  • 3 DLC en vente le jour de la sortie
  • Météo et cycle jour / nuit non dynamiques
  • Pas de pit-stops ni d'usure des pneus en endurance
  • Difficulté très variable de l'IA


Le Test

Après un premier RIDE qui voulait ressusciter le concept de Tourist Trophy (développé par Polyphony Digital en 2006), mais qui souffrait d’erreurs de jeunesse, le studio Milestone a continué à persévérer. RIDE 2 est arrivé en 2016, en proposant un contenu revu à la hausse, mais qui avait déçu à cause de l’utilisation du moteur graphique maison antédiluvien, et de nouveautés assez plates. La pluie n’avait qu’un impact visuel, et on voyait bien les grosses ficelles pour faire face au budget limité, comme par exemple les spectateurs clonés à outrance. Ayant le champ libre dans le domaine du jeu de moto (et une sacrée expérience depuis le temps), le studio milanais a décidé de ne pas lâcher l’affaire, et de s’attaquer à un troisième opus afin d’améliorer la recette. Avec des moyens plus conséquents, et un tout nouveau moteur graphique, les Italiens ont donc pris leur temps afin de nous livrer ce tout nouvel opus sobrement intitulé RIDE 3. L’objectif reste le même : proposer un véritable Gran Turismo de la moto, avec pléthore de bécanes, modifiables comme en vrai avec des pièces issues du catalogue de vrais constructeurs, le tout dans l’optique de pouvoir piloter la meule de nos rêves. Peut-on enfin profiter de la zone rouge sans arrière-pensée ? Réponse dans notre test !


RIDE 3La première grosse bonne nouvelle de RIDE 3 concerne les fondations mêmes du jeu, car alléluia, Milestone a enfin laissé tomber son moteur graphique maison pour utiliser un outil plus moderne. Dans leur grande sagesse, et en suivant le choix de 80% de l’industrie, les développeurs ont jeté leur dévolu sur l’Unreal Engine 4 d’Epic Games. Si on ne pense pas forcément à lui pour un jeu de voiture, sachez que Kunos Simulazioni l’a également choisi pour le nouvel Assetto Corsa Competizione, ce qui représente une sacrée marque de confiance, surtout quand on connaît le côté tatillon des tauliers de la simulation automobile. Ceci dit, Milestone avait déjà opté pour ce moteur dans les précédents MXGP, et le résultat n’avait pas été à la hauteur. Heureusement, après plusieurs jeux développés avec l’Unreal Engine 4 (MXGP 3, Gravel, MXGP PRO, MotoGP 18) les développeurs semblent désormais avoir l’outil d’Epic Games bien en main. Visuellement, le jeu n’est pas une claque graphique, mais il n’a pas à rougir face aux productions actuelles, avec des motos superbement modélisées, des effets de lumière assez classes qui peuvent créer de gros reflets sur le tableau de bord, et même une pluie plutôt crédible. En 2018, plus besoin de sacrifier ses rétines pour profiter des deux-roues les plus grisants du marché, et c’est une sacrée bonne nouvelle. On profite même d’effets inédits dans la série comme les pneus qui se salissent lorsqu’on sort de la piste, ou de l’eau qui gicle et forme un sacré geyser lors de courses sur des pistes détrempées. Le gain est également visible sur les différentes textures et surfaces, les pneus ayant un aspect bien plus réaliste qu’avant, tandis que de nombreuses pièces mécaniques des motos sont désormais modélisées en 3D comme les platines repose-pieds ou le shifter de la moto, même si certains détails restent une texture (le pignon de sortie de boîte par exemple).

 

MOTEUR DE COURSE

 

RIDE 3L’avantage de l’Unreal Engine, c’est qu’il permet également une bien meilleure physique, ce qui se sent immédiatement en course. Les suspensions travaillent plus, et on peut désormais sentir les bosses sur certains circuits. Avec ce nouveau niveau de réalisme, il va falloir travailler les trajectoires afin de trouver l’endroit où l’asphalte est lisse comme du billard, tout en délaissant les endroits abîmés où l’adhérence sera moins bonne. On sent surtout une différence énorme sous la pluie. Là où le gameplay ne changeait pas d’un iota dans Ride 2, le pilotage sur piste humide de RIDE 3 propose un véritable challenge, surtout si vous avez décidé de vous passer du contrôle de traction et de l’ABS. Avec des motos disposant d’un gros couple, la moindre remise de gaz fera chasser l’arrière, tandis que chaque prise de frein devra être plus douce qu’une caresse à votre femme. Heureusement, avec les aides, il sera toujours possible de rendre le jeu très accessible pour les novices, tandis que les pilotes aguerris pourront se faire plaisir en enlevant tout, ce qui octroie d’ailleurs un petit bonus pécunier en fin de course (comme dans Forza). Un petit bémol toutefois : sachez que la physique PRO supprime le freinage combiné (roue avant/arrière sur la même touche), ce qui prose un problème conséquent pour ceux qui jouent à la manette. En effet, le frein avant restera asservi à la gâchette, et donc dosable, tandis que la roue arrière devra se contenter d’un bouton, ce qui implique de bloquer complètement la roue ou de ne pas freiner du tout, ce qui est assez gênant. C’est d’autant plus rageant que la série se traîne ce défaut depuis le premier épisode, sans que rien ne soit fait pour y remédier.

 

Les collectionneurs vont pouvoir se créer un garage de folie, car le jeu inclus plus de 230 bécanes dont 70 nouveautés par rapport aux opus précédents, même si on déplore quelques pertes par rapport à RIDE 2, probablement afin de faciliter la production des packs DLC dont Milestone est si friand.

 

RIDE 3Niveau contenu, RIDE 3 n’a pas à rougir avec 27 circuits, et plus de 40 variantes en comptant les conditions météo (fixes) et de lumière puisque la nuit à fait son arrivée dans le jeu ! Les collectionneurs vont pouvoir se créer un garage de folie, car le jeu inclus plus de 230 bécanes dont 70 nouveautés par rapport aux opus précédents, même si on déplore quelques pertes par rapport à Ride 2, probablement afin de faciliter la production des packs DLC dont Milestone est si friand. Exit ainsi la H2R ou la BMW HP4, mais on se consolera avec l’arrivée de la redoutable Suter MMX 500 qui est désormais disponible d’emblée, et plus vendue en DLC. La personnalisation sera toujours au cœur du jeu, avec des milliers d’options pour personnaliser la moto et le pilote, et comme toujours, des centaines de références sorties des catalogues des grands accessoiristes. Si on devra créer notre pilote vie une interface assez sommaire et offrant peu de choix (on ne le voit que dans le menu de toutes façons), sa tenue de piste pourra en revanche être réalisée sur-mesure avec de l’habillement de chez Alipinestars, Dainese, Rev’it et bien d’autres, tandis que les casques sont fournis par toutes les grandes marques existantes à l’exception des Français de Shark. Niveau préparation, les options sont plus vastes que jamais, puisqu’on peut s’attaquer à presque toutes les pièces de la moto, des bielles racing au polissage des carters, en passant par les échappements de course. Mieux, en fonction des motos, toutes les options ne seront pas disponibles, afin de coller parfaitement à la réalité mécanique du modèle sur lequel on travaille. Impossible, par exemple, de mettre des soupapes en titane sur un moteur 2T (qui n’a bien sûr pas de soupapes), ou de changer le boîtier d’injection d’une moto à carburateur. Petite nouveauté également : sachez qu’un éditeur de livrées est désormais disponible, afin de pimper votre meule selon vos envies, si jamais les décorations officielles ne vous conviennent pas.

 

VIEUX MOTARD QUE JAMAIS

 

RIDE 3Le système de campagne n’a que peu changé, avec de nombreuses épreuves réservés à chaque type de monture disponible, des sportives aux roadsters en passant par les supermotard (dont la physique a bien évolué). Chaque victoire rapporte de la thune pour vous payer les motos et pièces détachées, ainsi que des étoiles qui permettent de débloquer de nouvelles épreuves, sachant que ce système est relativement généreux, ce qui permet de progresser même sans courir dans les catégories qui vous ennuient. En bonus, plusieurs épreuves spécifiques nous font revivre l’histoire de certains modèles de sportives emblématiques dans l’histoire de la moto, et ce, en nous plaçant au guidon de chaque évolution de ces machines. On revivra ainsi l’histoire de la Suzuki GSXR, des Honda Fireblade, de la Yamaha R1 ou encore de la Kawasaki ZX-10R. Comme dans Gran Turismo, terminer chaque série de courses en cumulant les victoires permettra de débloquer certaines motos qu’on ne peut pas avoir autrement. Ceux qui veulent ainsi rouler en S1000RR devront maîtriser parfaitement le Nürburgring Nordschleife. Si le mythique circuit allemand est toujours présent, de nombreuses autres pistes ont fait leur entrée dont plusieurs tracés fantaisistes (comme le Lac de Garde, ou The Snake), mais aussi de grands noms comme Okayama, Laguna Seca, Daytona ou encore Brands Hatch. D’ailleurs, les pistes sont plutôt joliment modélisées avec un rendu très proche de la réalité, même si on reste loin des laser-scans d’Assetto Corsa. On peut toutefois se réjouir de l’absence de spectateurs clonés, même si l’abondance de panneaux publicitaires Ride 3 nuit un peu à l’immersion. Il faut aussi mentionner l’arrivée de la nuit, vraiment plaisante au niveau du décor. En revanche, l’obscurité n’est pas vraiment gênante pour la visibilité, grâce au ciel toujours très clair qui permet de bien se repérer, tandis que toutes les motos pourront éclairer la route, qu’elles disposent de phares, ou pas !

 

I.A. PLUS PERSONNE

 

RIDE 3Finalement, l’énorme point noir de RIDE 3 reste l’IA, avec ses réactions complètement pétées, ses persos improbables et sa physique moisie. Laissez nous vous faire comprendre l’étendue des dégâts. Pour éviter de créer des noms pourris, le jeu récupère les pseudos d’autres joueurs en ligne, avant de les coller sur ses PNJ. On se retrouve forcément avec des noms bizarres, et assez cocasses quand on voit S1000RR FAN au guidon d’une Kawasaki ZX-10R. Malheureusement, ce système ne récupère que les noms et pas les tenues des joueurs, ce qui explique pourquoi on fait souvent face à un peloton de 11 pilotes dont 8 arborent strictement le même équipement. Dommage hein ? En ce qui concerne la physique, les IA sont des tanks, rivés à la trajectoire idéale, et qui ne chutent jamais, même après avoir rebondi à 260Km/h contre le muret d’une route de campagne irlandaise. Le problème, c’est que les IA ne vous calculent jamais, et que lorsqu’il y a contact, c’est presque toujours notre pilote qui finira à terre. On ne vous raconte pas l’énervement que cela peut induire à la longue. Pire, en fonction de la difficulté choisie, les bots vont devoir respecter un certain temps au tour, et ce, en utilisant des ficelles plus grosses que les câbles d’un pont suspendu. Ainsi, on voit des pilotes nous griller sans transpirer et avec la moto bien à plat au départ arrêté, alors que notre Aprilia est déjà en roue arrière. Même chose dans les lignes droites où une CBR 1000 de série (avec rétros, pot, plaques et roues d’origine) de 185cv dépose notre RSV4RF boostée à 245cv. Dans les virages, c’est encore plus pathétique, car l’IA est incapable d’adopter une vitesse constante. Le système passe son temps à alterner entre les gaz et les freins, ce qui fait que toutes les motos IA se balancent d’avant en arrière dès qu’elles sont sur l’angle (on vous déconseille de tenter la chose en vrai), et ce, sans jamais chuter bien sûr. Enfin, il faut mentionner pas mal de petits bugs de collision qui font sourire, comme le pied de notre pilote qui passe à travers le sol en virage. On se console avec l’optimisation PC plutôt bonne, car le jeu tourne sans aucun problème à plus de 200FPS en 4K toutes options à fond sur notre RTX 2080 Ti, ce qui veut dire que n’importe quel PC avec une GTX 970 aura droit au 1080p fluide en ultra.

 


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