Test RCT 3 : Wild !

Si la série était encore un des jeux les plus fédérateurs de sa catégorie il y a peu, la franchise semble apparemment ne plus se suffire à elle-même. En effet, les développeurs n'ont pu s'empêcher d'aller piocher quelques idées chez ses concurrents. Cela aurait pu être tout à fait louable si seulement ils n'avaient pas dénaturé le concept originel et surtout si elles étaient mieux exploitées.

Belle bête, n'est-ce pas ?

Et pourtant, sur le papier RollerCoaster Tycoon 3 : Distractions Sauvages remplit parfaitement sa mission. En effet, l'extension offre davantage de décors et autres éléments assimilés pour décorer son parc ainsi que de nombreuses nouvelles attractions, dont pas moins de 9 types inédits de montagnes russes. On retiendra notamment celle dont les voies se dédoublent pour se rejoindre un peu plus tard sur le circuit ou encore la montagne russe disposant d'un bras mécanique articulé avec lequel on prendra un malin plaisir à paramétrer l'intensité ainsi que l'angle à chaque parcelle du circuit. La création se veut par ailleurs un peu plus intuitive mais pour peu que l'on soit pris d'une flémingite aigüe, on appréciera toujours d'activer l'option permettant que le tracé se boucle de lui-même. Il ne nous reste plus alors qu'à embarquer à bord pour tester en grandeur nature son chef-d'œuvre et profiter du grand frisson tout autant que ses visiteurs. Enfin, le jeu propose une dizaine de niveaux inédits pas franchement difficiles pour les habitués de la série mais le challenge est alimenté par deux niveaux supplémentaires qui ne se déverrouilleront une fois tous les autres accomplis avec brio, ainsi que des défis de tous acabits durant la partie. Enfin, RollerCoaster Tycoon 3 : Distractions Sauvages corrige surtout les petites imperfections qui subsistaient depuis le passage de la série à la troisième dimension avec notamment une construction en hauteur bien plus aisée et le sous-sol a été particulièrement bien optimisé pour pouvoir être exploité complètement sans grosse prise de tête.

Une distraction de sauvageon !

Mais la grande particularité de cette extension réside dans les différentes attractions qui doivent désormais partager l'affiche avec nos amis les bêtes. Et si les deux peuvent parfaitement s'allier, le jeu s'appréhende forcément de façon différente selon sa préférence. Et pour faire les choses comme il se doit, il faudra tout d'abord bâtir un enclos ainsi qu'un habitat adapté à l'animal que vous souhaitez y loger. A moins d'être extrêmement optimiste, il est par exemple bien illusoire de croire pouvoir retenir une meute de lions affamés avec trois planches de bois. Enfin bon, cela peut toujours mettre un peu d'animation… Une fois que la construction de l'habitat de vos protégés achevée, un nouvel employé y sera directement affecté pour soigner les bêtes et nettoyer leurs excréments. S'il existe six petites maisons différentes au total, cela n’empêche pas que certaines espèces de pouvoir cohabiter entres elles. Ainsi, les ours, les chameaux, les rhinocéros ou encore les hippopotames pourront partager le même habitat. En théorie, c'est donc tout à fait possible mais dans la pratique, cela risquerait d'être un peu plus problématique car chaque bestiole a un certain seuil de tolérance à ne pas franchir. En effet, ces pauvres bêtes ne supportent parfois qu'un certain nombre de leurs congénères sous leur toit avec un minimum d'espace vital. Et pour couronner le tout, il arrive parffois que certains animaux développent (ou pas) des affinités avec des environnements en particulier. L'inconvénient, c'est qu'il faut expérimenter soi-même de nombreuses possibilités pour savoir ce qui leur convient le mieux et il va de soi qu'il faudra répondre au moindre de leurs désirs pour obtenir une forme optimale. Et cela passe par la satisfaction de nombreux besoins primaires (faim, soif, propreté, habitat, sociabilité, etc.). Rien qui ne puisse pas s'acheter moyennant quelques billets ou le recrutement de gardiens supplémentaires.

Outre le côté tamagotchi évident, c'est surtout l'aspect financier qui prend rapidement le pas. Et pour cause, un animal heureux rendra les visiteurs satisfaits et ces derniers seront plus logiquement enclins à ouvrir leur porte-monnaie. C'est aussi simple que ça. Et pour faire monter les enchères, il faudra fournir des jouets à vos bestioles ou jouer sur la fréquence des repas, un spectacle généralement très apprécié. Si un visiteur se prend en affection d'une bête, il pourra en plus le parrainer en vous reversant mensuellement une petite somme. Au pire, on pourra toujours les revendre et le prix affiché est directement proportionnel à leur état de santé. De même, pour peu que ces derniers soient dans des conditions optimales, ils pourront même se reproduire. Il n'y a donc que des avantages à les traiter avec soin mais dans le cas contraire, la SPA n'hésitera pas à vous les prendre et vous faire une mauvaise publicité. Parlons-en justement de la publicité. Pour augmenter ses recettes, on pourra ajouter à votre parc des panneaux publicitaires de différents formats. On peut importer ses propres images personnelles (les petits rigolos remarqueront notre logo sur les screenshots) et on peut même télécharger de vrais pancartes pour, je cite "coller avec la réalité le plus possible" selon les dires d'Atari. Si on n'est pas vraiment convaincu de cette pratique mercantile à la rédaction, on vous laisse vous faire votre propre opinion.

Maman, Papa, ils font quoi les animaux là ?

Si les animations pyrotechniques pouvent produire un résultat magnifique, RollerCoaster Tycoon 3 : Distractions Sauvages propose également la possibilité d'agencer soi-même quelques spectacles d'animaux. Les péripéties du dompteur vraiment maladroit prêtent à sourire les cinq premières minutes mais ce n'est certainement pas l'activité la plus distrayante du jeu. Enfin, précisons que si les animaux s'échappent ou que vous "oubliez" de bâtir un enclos pour ces deniers, ils feront alors un peu de grabuge dans le parc malgré eux. Pour les récupérer, il faudra utiliser l'hélicoptère et tirer une fléchette tranquillisante sur l'animal en cavale à l'aide d'un fusil à lunette. Une idée sympathique mais qui était déjà bien mieux exploité en 2003 dans Jurassic Park : Operations Genesis. En effet, cette épreuve manque un peu de peps pour être suffisamment captivante, puisqu'un seul niveau de zoom est disponible, d'autant que les décors deviennent excessivement vides pour l'occasion et il n'est pas possible de contrôler le véhicule.

Graphiquement, le titre n'a pas pris une ride et se permet toujours d'afficher un niveau de zoom impressionnant et un cycle du jour et de la nuit plutôt bien réalisé. Dans l'absolu, RollerCoaster Tycoon 3 : Distractions Sauvages reste une extension plutôt sympathique en apportant son lot de nouveautés et corrigeant les petites imperfections gênantes pour la construction des différentes structures en hauteur et au sous-sol. On regrettera toutefois que certains changements soient un peu trop polémiques.