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Ubisoft nous délivre enfin la moitié manquante de Rainbow Six : Vegas ! Un jeu qui n'offre pas de nouveautés bouleversantes, mais dont le gameplay reste toujours aussi bon et bien pensé. Le genre de plaisir qui ne se refuse pas et qui, pour une fois, peut nous faire oublier notre tendance à chercher la petite bête pour simplement s'abandonner aux excellentes sensations qu'il procure.
- Excellent dosage d'action et infiltration
- Checkpoints nombreux et bien placés
- Prise en mains très simple
- Système d'expérience sympathique
- C'est fun de bout en bout !
- Un peu plus qu'un simple add-on, mais beaucoup moins qu'une véritable suite
- L'animation rame parfois
Vous aussi, vous voulez savoir comment l'aventure que vous aviez si bien commencée dans Rainbow Six : Vegas se termine ? Ca tombe bien, Ubisoft sort enfin la suite, ou plutôt la deuxième partie tant attendue. Pas de révolution à l'horizon, mais encore une fois un FPS bien troussé capable de nous tenir en haleine du début à la fin.
Ah Vegas, Vegas... Destination de rêve pour tous les voyageurs avides de spotlights (n'est-ce pas Maxime ?), strip clubs (oui, oui, Laurely) et casinos (euh, Florian ?), mais aussi un véritable cauchemar pour des équipes d'intervention devant y dénicher et affronter des terroristes prêts à tout pour faire parler d'eux. On découvrait donc la facette moins clinquante de la ville dans le premier Rainbow Six : Vegas, sorti initalement sur Xbox 360 fin 2006. Un FPS à la Tom Clancy complètement revu et corrigé par rapport à ses prédécesseurs pour toucher un public plus large, qui avait d'ailleurs, peut-être, quelque peu déçu les fans de tactique pure, mais assurément réjoui tous ceux qui cherchaient un jeu intelligent et accessible à la fois. Mêlant habilement action (60%) et infiltration (40%), il nous a laissé un très bon souvenir... mais aussi une sévère frustration. Qui n'a pas hurlé en arrivant au bout de l'aventure pour constater qu'on nous laissait sur notre faim, comme si on avait coupé le jeu avant son dénouement ? Un peu comme si Ubisoft voulait nous dire "on prépare déjà l'épisode 2, va falloir repasser en caisse pour savoir comment tout ça se termine !" Bref, tout ça pour dire que cette suite, justement, on l'attendait de pied ferme !
La tête et les jambes
Mais surprise, Tom Clancy's Rainbow Six : Vegas 2 ne reprend pas vraiment là où le premier épisode se terminait. Tout débute cinq ans plus tôt dans les Pyrénées, pour une mission dans la peau de Bishop. Le prétexte à un petit tutorial nous rappelant les commandes du jeu et introduisant l'arrivée juste après à Las Vegas, au moment où l'équipe du premier volet, menée par Logan, était encore au Mexique. Bref, ce second volet offre un autre point de vue sur le scénario mais y donnera bien entendu également une conclusion. Toujours est-il que nous revoilà à la tête d'une équipe de trois soldats, vous et deux hommes contrôlés par la machine. Le système de commande reste identique au premier volet, à savoir simple et efficace. On arrive très vite à faire ce qu'on veut de ses hommes : leur dire de vous suivre, de rester en position, de se placer à tel endroit, de nettoyer une pièce, rester discret ou au contraire être plus aggressif... Et cette fois, on peut même leur dire de balancer des grenades à des endroits précis, une petite nouveauté qui peut parfois s'avérer très utile. Côté principe, on reste aussi en terrain connu, il s'agit de rejoindre les checkpoints indiqués par un marqueur à l'écran en nettoyant soigneusement les zones qu'on traverse. Le tout en évitant de foncer dans le tas comme un neuneu, une tactique qui certes peut être payante parfois, mais se conclut plus souvent par un "Game Over" en bonne et due forme.
On s'amuse beaucoup et on oublie vite qu'en fin de compte, on ne fait que jouer à gros add-on. Mais quel add-on !
Pour nettoyer de façon efficace, il convient donc d'avancer à pas feutrés, d'utiliser la fameuse caméra serpent pour regarder ce qui se pièce derrière une porte avant de l'ouvrir, de "marquer" les ennemis à abattre en priorité pour guider vos équipiers. Et une fois l'action commencée, vos réflexes prennent le dessus sur vos neurones, il s'agit alors de savoir jouer du pad pour viser juste, choisir la bonne arme, bien utiliser les couvertures (toujours façon Gears of War), etc, etc. On constate bien vite que la recette est identique à celle du premier volet, mais à vrai dire, on peut difficilement s'en plaindre tant elle reste savoureuse. Car une fois qu'on s'est bien mis dans le crâne qu'il ne s'agit nullement d'un jeu tactique compliqué mais d'un FPS un peu plus raffiné que la moyenne, on prend juste son pied à progresser dans les missions. La difficulté, en mode "Normal", est très bien dosée, jamais on ne sent frustré par un gameplay trop punitif. Car même si parfois on peut mourir très rapidement, les checkpoints sont suffisamment nombreux et bien placés pour que recommencer ce qu'on a raté ne soit jamais une corvée. A la limite, on s'amuse même parfois de voir qu'il suffit de trouver la bonne façon de lancer un assaut (en demander à ses équipiers d'intervenir depuis une autre porte que la vôtre, par exemple) pour qu'une situation qui paraissait délicate devienne beaucoup plus simple.
Question d'expérience
On peut tout de même noter quelques nouveautés, qui ne bouleversent rien certes, mais rendent le titre un peu meilleur. Il s'agit tout d'abord du système d'expérience. Autrefois réservé au mode multi, il s'applique cette fois à l'intégralité du jeu. Ainsi en fonction de ses actions, et celles de ses équipiers, on engrange des points destinés à nous faire monter en grade pour accéder à de meilleurs équipements et camouflages. Il y a cette expérience "générale", mais aussi une expérience plus spécialisée appelée A.C.E.S et répartie en trois catégories : combat rapproché, tireur d'élite et assaut. Selon vos méthodes d'approche, vous débloquerez de nouvelles armes qui s'y rapportent : fusils pour le close combat, snipers pour les tirs à distance... Cela ne révolutionne pas le gameplay, mais rend votre progression plus gratifiante. D'autre part, on peut désormais piquer des sprints. Là aussi rien de bouleversant, mais on apprécie quand même pas mal de pouvoir accélérer parfois, tant pour gagner du temps que pour vite se mettre à l'abri quand on se fait canarder.
Techniquement, le jeu semble un brin plus beau que son prédécesseur, ça reste en tous cas très joli et les environnements urbains font toujours leur effet quand on est habitué aux sempiternels décors de guerre grisâtres et verdâtres ! Sur la version PlayStation 3, nous pouvons tout de même déplorer une animation pas toujours optimale avec des saccades jamais véritablement gênantes, mais qui font quand même un peu tache parfois. Au chapitre des reproches, on pourrait aussi signaler la durée de vie. Le plaisir est là, c'est évident, mais il est un peu court, un joueur moyen arrivera probablement au bout de l'aventure en six à huit heures. Les nombreuses options multijoueur (que nous pas pu tester à l'heure où nous écrivons ce test) compensent largement ce défaut, mais reste que les solitaires auraient sans doute aimé quelques missions supplémentaires. D'ailleurs l'impression que peut laisser Tom Clancy's Rainbow Six : Vegas 2 est que, justement, il semble plus être un prolongement du premier qu'une véritable suite. Un peu comme si tout avait été développé en même temps, l'aventure coupée au milieu et commercialisée le temps de peaufiner la deuxième moitié à sortir plus tard. Mais comme nous le disions plus haut, cela n'enlève finalement rien au plaisir que l'on prend à y jouer : certains plats ne perdent pas de leur saveur une fois réchauffés ! C'est pour cela qu'une fois qu'on ne cherche pas absolument à trouver l'innovation qui ferait du jeu une petite révolution, on s'amuse beaucoup et on oublie vite qu'en fin de compte, on ne fait que jouer à gros add-on. Mais quel add-on !