Test Pro Evolution Soccer 5 sur PlayStation 2
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Konami a compris ce qu’il manquait à la série Pro Evolution Soccer pour tendre un peu plus vers la simulation. C’est pourquoi l’éditeur a enrichi le gameplay le rendant plus précis en perfectionnant le système défensif, en développant un jeu beaucoup plus propre et en optimisant les tactiques de jeu. Si dans le fond PES 5 n’a pas son pareil, la forme est toujours en dents de scie. Je ne parle pas des graphismes ou de l’animation des personnages mais du manque de licences, d’une mise à jour des effectifs perfectible, d’une ambiance toujours un peu timide comparée à FIFA 06 (malgré de gros efforts notamment sur les chants des supporters) et des commentaires médiocres signés Jean-Luc Arribart et Christian Jeanpierre, fidèles à eux-mêmes. Mais comme d’habitude, on pardonne tout à Pro Evolution Soccer, tout simplement parce que le soft nous offre des sensations de jeu uniques sans commune mesure avec un FIFA 06, un Club Football ou Le Monde des Bleus. Pro Evolution Soccer 5 nous prouve une dernière fois la maîtrise parfaite des consoles actuelles par Konami en attendant de rentrer dans l’ère next-gen'.
- Un gameplay approfondi
- Des formations et tactiques de jeu plus abouties
- Des frappes plus intenses et instinctives
- Une animation exceptionnelle
- Enfin un mode online digne de ce nom
- La meilleure simulation, tout simplement !
- Un arbitrage plus sévère
- Moins accessible aux débutants
- La facilité des coups francs
- Le manque de licences
- Les commentaires catastrophiques
- Musiques insoutenables
Octobre est le mois idéal pour se gargariser de simulations de football et les éditeurs l’ont bien compris en nous livrant leur dernier bébé. FIFA 06 ayant entamé la saison avec une rupture des ligaments croisés, Konami peut donc tranquillement asseoir et savourer sa domination avec PES 5.
Codemasters (Club Football) et Sony (Le Monde des Bleus) étant hors course cette année, le match référence à suivre de près concerne les deux rivaux de toujours Electronic Arts et Konami. Alors que EA Sports nous a fait miroiter un FIFA 06 exceptionnel qui finalement était assez fadasse, l’éditeur tokyoïte, fidèle à ses habitudes, a su rassurer ses fans d’abord grâce à quelques illustrations disséminées sur le net, ensuite grâce à une version preview de PES 5 on ne peut plus réussie. Mais la galette définitive nous prouve, une fois de plus, que les développeurs japonais sont à l’écoute des joueurs, dans l’optique d’améliorer leur simulation de football et d’atteindre la perfection. Et même si quelques soucis inhérents à la série sont encore présents, c’est avec un plaisir non dissimulé que l’on foule les pelouses de Pro Evolution Soccer 5.
Le match de la dernière chance
D’aucun sait qu’à l’heure actuelle on assiste à la toute dernière confrontation FIFA vs PES sur les consoles actuelles. L’arrivée imminente des machines nouvelle génération sera l’occasion pour les développeurs de peaufiner leurs softs sur le plan visuel afin de se rapprocher au plus près de la vérité. Ainsi donc vous l’aurez compris, il est difficile pour Konami d’améliorer le moteur graphique de Pro Evolution Soccer 5 sans que la vitesse de jeu ou la fluidité n’en pâtissent. C’est pourquoi cette version ressemble étrangement à PES 4 dans sa globalité. Mais en s’y penchant de plus près, on peut remarquer que les développeurs de Konami Tokyo ont très largement soigné la modélisation faciale des footballeurs grâce à un panel de coiffures et de visages important afin que l’on puisse reconnaître au premier coup d’œil les stars du ballon rond du Calcio en passant par la Premier League, la Ligue 1 ou la Bundesliga. On pourra toujours critiquer le fait que les joueurs de « seconde zone » ne bénéficient pas de la même attention au point de devenir d’illustres inconnus aux yeux de leurs fans. Ce défaut est en partie attribué à l’absence de certaines licences footballistiques qui en font rager plus d’un. Et oui, si FIFA 06 est complet à ce niveau-là, pourquoi Pro Evolution Soccer 5 ne le serait pas ! A chaque version, Konami nous en propose quelques nouvelles au lieu de régler le problème une bonne fois pour toute. Et ce PES 5 ne déroge pas à la règle puisqu’aux côtés des ligues espagnoles, italiennes et hollandaises, le jeu nous offre quelques clubs supplémentaires tels que Chelsea, Arsenal, Dynamo Kiev, FC Porto, Galatasaray, Rosenborg BK, Djurgårdens IF, FC Kopenhagen, Rangers et Celtic FC. Pour les ligues allemandes, françaises et anglaises (dans son intégralité), il faudra repasser. Ça a le don d’énerver mais on s’y fait. Et puis de cette manière, ça permet aux joueurs tatillons de s’amuser dans le Menu Editer en renommant les clubs et certains sportifs, en modifiant les fanions et les maillots. Le kit de la parfaite couturière est d’ailleurs disponible, poussant le vice jusqu’à la personnalisation des chaussures. Mais Pro Evolution Soccer 5 joue avant tout la carte de la simulation à travers un gameplay profond, riche et diversifié.
Pro Evo 1 – FIFA 0
Et c’est bien évidemment sur ce point que les développeurs ont décidé de renforcer la différence dissociant Pro Evolution Soccer 5 de FIFA 06. Oubliez la maniabilité du 4ème opus, ce nouveau volet se veut plus pointu à tel point que les novices de la série auront du mal à prendre goût au jeu. Les habitudes que vous aviez acquises durant la saison 2004/2005 sont bonnes à jeter aux ordures tout simplement parce que, balle aux pieds, le joueur que vous contrôlerez n’aura pas les mêmes réactions qu’auparavant. Cette sensation est éprouvée lors des premières parties après quelques passes. D’ordinaire, le joueur réceptionnant la balle pouvait partir dans une folle course, amenant par la même occasion le ballon dans la direction désirée. Tentez cette expérience dans Pro Evolution Soccer 5 et vous offrirez la possibilité de contre-attaquer à l’équipe adverse ou vous concèderez une touche dans le meilleur des cas. C’est le premier enseignement que l’on retient de PES 5 : ne pas maintenir la touche correspondante à la course rapide lorsqu’on désire contrôler le ballon. Les joueurs étant désormais aussi perfectibles que nos footballeurs du week-end sur Canal +, il est préférable de conserver le ballon en usant de ses talents de dribbleur plutôt que de miser sur la vitesse. Le contrôle de balle est l’atout majeur de ce nouveau PES offrant ainsi un système de jeu plus abouti.
Les joueurs profitent désormais d’une réactivité crédible selon votre vitesse de course à la différence d’un FIFA 06 permettant tout et n’importe quoi durant un sprint. Les grigris tels que les râteaux, les roulettes, les feintes de frappes ou les passements de jambes seront plus faciles à réaliser à petite foulée d’autant plus que le système défensif de Pro Evolution Soccer 5 a été renforcé pour éviter, comme dans le 4, de se retrouver avec deux joueurs sur un même ballon créant ainsi des trous dans la défense. Cette année, Konami a décidé que chaque défenseur garderait sa position jusqu’à ce qu’un attaquant s’engouffre dans son territoire. Par conséquent, il beaucoup plus difficile de passer sur les côtés afin de centrer car on a toujours un défenseur au marquage à la culotte. Privilégiez donc la circulation du ballon qui pourra, selon votre adversaire ou la difficulté du jeu, saccager les lignes défensives. C’est ainsi que l’on découvre l’autre aspect retravaillé du jeu : les frappes. Beaucoup plus péchues que dans Pro Evolution Soccer 4 et finalement assez proches de celles de PES 3, elles gagnent cependant en précision et en intuitivité. Réaliser une volée ou pourquoi pas un ciseau sera parfois la solution miracle pour planter un pion au lieu de s’emmêler les pinceaux dans une récupération hasardeuse. Si les frappes sont un peu plus sèches, cela ne veut pas dire qu’il est possible de marquer un but du milieu de terrain comme ce fut le cas dans PES 4 car cadrer son tir demandera une plus grande dextérité. A cela, il faut ajouter un goal un peu moins fou fou qui reste dans ses cages même lorsque vous êtes dans le camp opposé. Les réactions du gardien ont elles aussi été améliorées pour le rendre plus crédible. Il n’hésitera pas à boxer le ballon plus qu’à tenter de le conserver alors qu’il est entouré d’une attaque assoiffée de buts. De même, fini les têtes à l’emporte-pièce sur un ballon aérien qu’il peut aisément attraper, comme on pouvait en voir auparavant. Le gameplay général est donc beaucoup plus affiné ne laissant que peu de place au hasard ou à la chance de débutant.
Aux chiottes, l’arbitre !
Konami a voulu faire de Pro Evolution Soccer 5 un jeu propre, un peu trop propre d’ailleurs. Il suffit d’observer l’attitude de l’arbitre pour se rendre compte que PES 5 a accentué la règle de l’avantage et le système de fautes. Tirage de maillots, coup d’épaule, ascenseur ou poussette, le moindre écart de conduite est vite sifflé par Monsieur l’arbitre. Cela ne veut pas dire qu’il sortira à tout bout de champs le carton jaune ou rouge comme dans FIFA 06. Cependant, il a beaucoup plus recours à l’avantage afin de laisser l’action se terminer. A la différence de Pro Evolution Soccer 4, le logo jaune ne disparaît pas après quelques secondes de flottement. Il faut absolument que l’équipe victime d’une faute récupère le ballon que le jeu se poursuive sinon c’est le coup franc assuré. Parlons-en des coups francs. Bizarrement, il est beaucoup plus facile de viser l’équerre dans PES 5 que dans PES 4. Ainsi donc le même plus mauvais tireur, autrement dit moi, peut devenir le Juninho virtuel du coup franc. Vous l’aurez compris, évitez au maximum les fautes. D’ailleurs, elle sont parfois synonymes de blessures tant pour le défenseur que pour l’attaquant. Lorsqu’elles ne sont pas immédiates, les douleurs peuvent se réveiller plus tard dans le match. A ce moment-là, c’est un régal pour les yeux de voir l’animation des joueurs tant celle-ci est crédible. Course ralentie et boiteuse, tout est là pour faire de Pro Evolution Soccer 5 un vrai match de foot. Et la motion capture a encore été améliorée offrant un éventail plus important de mouvement retranscrivant à la perfection la gestuelle de nos sportifs. D’ailleurs, l’attitude de certains footballeurs a été travaillée pour la rendre unique, on pense notamment au sprint de Ronaldinho, à la pause de Beckham, de Thierry Henri ou de Roberto Carlos avant un coup de pied arrêté. Pro Evolution Soccer 5 nous offre un spectacle à la hauteur de ses ambitions même si, il faut l’avouer, les matchs sont beaucoup hachés que dans les précédents volets.
Match d’exhibition
Le show continue aux vestiaires grâce aux nombreux modes de jeu disponibles et bien évidemment avec l’incontournable League Master. Peu de modifications ont été apportées ici. Vous devrez gérer comme d’habitude une équipe en prenant en compte la fatigue des joueurs, les blessures, l’âge de chacun et en ayant un œil rivé sur les transferts disponibles afin d’assurer à votre club les meilleures recrues possibles. Mais le plus gros intérêt de Pro Evolution Soccer 5, c’est bien évidemment l’apparition du mode online dans sa version PlayStation 2. Décevant l’année dernière dans les adaptations PC et Xbox de Pro Evolution Soccer 4, Konami a arrangé le mode jeu et l’a étoffé avec la possibilité de jouer jusqu’à 4. Même au niveau des menus, on apprécie la navigation. Fini le stress d’avoir qu’une minute pour préparer sa formation en choisissant les multiples tactiques possibles. Le temps de préparation a été revu à la hausse pour que chacun puise prendre le temps de bien organiser son équipe. Lors des matchs en ligne, le lag casse-pieds de PES 4 n’est quasiment plus d’actualité et il est possible de vérifier la connexion de votre hôte grâce à de petits logos allant du vert jusqu’au rouge. Pendant les rencontres, vous pouvez également zapper certaines cut-scenes agaçantes tels que les hors-jeu, les changements de joueurs ou les ralentis par simple pression sur "Start". Cependant, un petit bémol est à formuler concernant le changement de joueur toujours un petit peu automatique pour tous ceux qui jouent en manuel. Ce défaut se retrouve encore en mode offline mais est très léger et pardonnable.