Test Prince of Persia Les Sables Oubliés PS3 X360 sur PS3
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Il fallait s’en douter. En voulant à tout prix coller au près de la sortie du film dans les salles, Ubisoft Montréal accouche finalement d’un épisode très académique de la franchise Prince of Persia. Sans non plus être un mauvais jeu, Prince of Persia : Les Sables Oubliés déçoit dans ses mécanismes de jeu, assez rouillés, surtout pour un titre sortant en 2010. La réalisation et les animations peu soignées ne jouent pas non plus en sa faveur et il faudra se tourner vers les quelques nouveautés introduites dans cet épisode pour trouver un semblant d’intérêt, ce qui est clairement insuffisant.
- Le nombre imposant d'ennemis par combat
- Un level design toujours aussi maîtrisé
- Quelques pouvoirs sympas
- Les compétences à débloquer
- Beaucoup trop classique
- Peu de challenge
- Réalisation et direction artistique de mauvais goût
- Animations au rabais
- Des combats fades et des ennemis peu variés
- Le prince ressemble à un singe !
Initiée en 1989, la licence Prince of Persia fut par la suite récupérée par Ubisoft qui est parvenu à dépoussiérer la série en 2003 avec l'épisode Les Sables du Temps. Après deux opus de qualité et une dernière itération qui a reçu un accueil mitigé, le Prince est de retour dans une aventure qui mise plus sur les acquis que sur l'originalité. Prévu pour accompagner la sortie du film dans les salles obscures, Prince of Persia : Les Sables Oubliés n’est malheureusement pas le Prince qu’on a connu avant. Explications.
Chronologiquement, Prince of Persia : Les Sables Oubliés prend place durant les sept années qui séparent les opus Les Sables du Temps et L'Ame du Guerrier. On y retrouve notre Prince en visite chez son frère Malik, dont le royaume est noyé dans la guerre. Afin de remporter le conflit, les deux frères décident de réveiller l'ancienne armée du roi Salomon, cachée depuis des millénaires dans le palais. Seulement voilà, nos deux frangins n’avaient pas pris en compte qu’une fois les soldats libérés, ils pourraient se retourner contre eux. Et très rapidement, la décision est prise qu’il incombe aux frères de les enfermer à nouveau. Dans cette quête, le Prince fera la connaissance du Djinn Razia qui lui donnera de nouvelles capacités, tout en ajoutant une petite touche féminine à l'aventure. On regrette quand même les blagues vaseuses que s'échangeait le beau avec Farah et Elika à la belle époque…
L'originalité oubliée ?
Visuellement, pas de doute, on est bien dans un jeu à la griffe Prince of Persia. On retrouve en effet l'univers enchanteur qui s’inspire des contes orientaux, ce qui ne devrait pas trop déstabiliser les aficionados de la franchise qui ne jurent que par cette ambiance des Mille et Une nuits. Les lieux traversés ont un air de déjà-vu avec des balcons hauts perchés, des oasis dignes des stations thermales ou des catacombes truffés de pièges affutés. Malheureusement, la magie est rapidement ternie par une réalisation qui ne fait pas honneur aux capacités des machines actuelles, mais aussi à cause d’une direction artistique pas toujours de très bon goût. Le Prince se rapproche plus du singe que de l’être humain n’ayons pas peur des mots, les ennemis sont peu variés et la représentation des décors est tout juste acceptable. Nous sommes bien loin des aventures d'Altaïr et d'Ezio, les deux héros de la série Assasin's Creed. De plus, alors que les animations des précédents titres étaient très travaillées, ici, tout est haché, mou et le Prince ne prend même plus la peine de pivoter lorsqu'il tourne d’un côté ou d’un autre par exemple. Les changements ne s’arrêtent pas en si bon chemin puisqu’au niveau du système de jeu, on s’éloigne du gameplay des derniers volets pour revenir aux fondamentaux, à savoir offrir de nombreux passages de plates-formes, entrecoupés de combats et de quelques énigmes qui feront modérément chauffer notre cerveau. On se souvient qu’à l'époque, les phases de plates-formes avaient popularisé la série grâce à leur architecture bien pensée, sans oublier les performances souvent spectaculaires de notre Prince, capable de bondir d’une paroi à une autre à plus de 10 mètres au-dessus du sol. Un aspect du gameplay qui a été conservé ici, et c'est avec toujours autant de plaisir que l'on virevolte d'un élément du décor à un autre.
Malheureusement, la magie est rapidement ternie par une réalisation qui ne fait pas honneur aux capacités des machines actuelles, mais aussi à cause d’une direction artistique pas toujours de très bon goût."
Dans Prince of Persia : Les Sables Oubliés, les actions ne changent pas beaucoup. Pour atteindre la sortie d'une salle, il faut sauter d'une poutre à une corniche, courir avec aisance sur les murs avant d'actionner divers mécanismes. Les connaisseurs ne seront pas dépaysés et retrouveront immédiatement leurs marques, d’autant qu’on constate le retour de la fameuse fonction Rewind, permettant de remonter le temps afin de rectifier une mauvaise manœuvre par exemple. Au placard donc Elika et ses sauvetages systématiques, qui servaient finalement plus de checkpoints déguisés qu’autre chose dans le Prince of Persia de 2008. Pour ajouter un peu de challenge à ces passages, Ubisoft Montréal a donné de nouvelles aptitudes au grimpeur de l'Orient. Parmi celles-ci, on retiendra ce sort qui permet de geler n’importe quel fluide pendant un court laps de temps, afin de transformer par exemple une cascade en un mur, ou un jet tombant du plafond en une colonne. Plutôt bien amenée et assez agréable, cette nouveauté permet au joueur de contrôler plus ou moins le level design. Toujours grâce à ce pouvoir, notre Prince peut également faire apparaître temporairement d'anciennes parties détruites du palais, révélant ainsi des passages jusque-là invisibles. Toutes ces actions devront être gérées en même temps que les acrobaties et l’utilisation des sables qui permet de faire machine arrière dans le temps. Pire, la difficulté se corse en fin de jeu et chaque saut devra être étudié pour ne pas faire de mauvaise chute. Ne pas s'emmêler les gâchettes pour daigner s'en sortir, voilà un leitmotiv à respecter.
Le Prince percé ?
Pour ce qui est des affrontements, pas de grands chamboulements. Les développeurs n’ont en effet pas pris de risques en nous offrant des combats pour le moins classiques puisqu’il suffit de marteler le bouton d'attaque et d'effectuer des roulades pendant que l'opposant charge tranquillement son attaque pour s’en sortir les doigts dans le nez. Autant vous dire que l'ensemble se révèle simpliste, répétitif et par conséquent assez fade. On en oublierai presque la multitude d’attaques à apprendre, la variété des armes et des ennemis mais aussi les coups spectaculaires et ces quelques exécutions uniques qui sauvent un peu la mise. Car ce n’est malheureusement pas les hordes de squelettes qui nous feront oublier que Prince of Persia : Les Sables Oubliés se montre complètement fade en termes de mise en scène. On est loin, bien loin des angles de vues imposées dans l’excellent God of War III. A noter néanmoins l’introduction d’un aspect RPG qui permet de gagner en XP, très utile pour ensuite pour compléter son tableau de compétences, rappelant le sphérier de Final Fantasy X. Il faut comprendre par là que c'est en débloquant une capacité que les sphères adjacentes deviennent alors disponibles. Plus de puissance, jauge de vie plus importante et des sorts de magie au nombre de quatre (glace, feu, vent, armure en pierre), voilà qui rendra notre héros plus dévastateur que jamais. Mais cette surabondance de pouvoir ne fera pas de notre Prince un roi intouchable, loin de là même.