Test Pokémon Donjon Mystère

Cela fait maintenant plus de dix ans que les studios de développement Nintendo s’évertuent à enrichir le monde merveilleux des Pokémon et à nourrir un succès décidemment exceptionnel. Noël approche et il va bien falloir tenter de combler la faim insatiable du tiroir caisse de la firme. Si beaucoup de spin-off nous ont déçu, autant dire que celui nous a fait une bonne impression.

Mystère, mystère...

Sans s’être très éloigné du concept original, Pokémon Donjon Mystère se démarque de ses cousins sur plusieurs principes. Premièrement, on passe de l’autre côté de la barrière pour se mettre dans la peau d’un Pokémon, même si on n’apprend un peu plus tard qu’on est simplement un humain réincarné en une de ces mignonnes créatures. Pour commencer d’ailleurs, on a droit à toute une batterie de questions pour déterminer de quel Pokémon de base votre caractère se rapproche le plus. Ensuite, on est rejoint dans notre quête par un allié mais dont le type est l’inverse du notre. Ainsi, si vous êtes transformé en Bulbizarre (plante), c’est Salamèche (feu) qui viendra vous épauler, ce qui permet d’être efficace contre une bonne partie des 17 types présents dans le jeu. L’équilibre du monde des Pokémons est fortement perturbé et les catastrophes naturelles s’enchaînent sans que l’on comprenne la raison. Dans ce climat apocalyptique, la solidarité s’organise pour venir en aide aux plus démunis et c’est donc dans cet esprit que vous allez former une équipe de secours et enchaîner les interventions. Plus tard, on apprendra qu’il s’agissait d’une première épreuve avant que Gardevoir nous missionne de… sauver le monde. Comme on pouvait logiquement s’y attendre, l’histoire est niaise à souhait mais les nombreux rebondissements nous surprennent. D’abord aimé de tous, on devient vite traqué jusqu’aux confins du pays, on rénove sa base au retour pour la rendre plus attrayante et surtout on n’hésite pas à aller mettre une dérouillée aux fameux pokémons légendaires (Elector, Sulfura, Artikodin, Groudor, etc.). On en arrive même à être dupé plusieurs fois par la trame scénaristique tellement on se persuade parfois de voir défiler les crédits de fin à la sortie du donjon. Pokémon Mystère porte donc très bien son nom. On en arrive en tout et pour tout à une bonne vingtaine d’heures pour en voir le bout si tenté que l’on se consacre uniquement sur l’aventure principale.

Equipe de secours à la rescousse !

On commence donc notre aventure dans un monde un peu reclus et où chacun parle dans un français correct et intelligible. Je vous assure que cela facilite bien plus la compréhension qu’un simple "Pika Pika". Fidèle à lui-même concernant son attrait pour l’argent, Persian se propose pour être votre banquier et tatie Kangourex se fera un plaisir de vous conserver vos objets importants, la capacité de votre sac à dos étant limité. Mieux vaudra d’ailleurs souvent entreposer votre butin régulièrement car la moindre défaite redescendra impitoyablement le compteur de ce dernier à zéro. La boutique moyennant finance permet de se procurer items et capsules techniques (pour apprendre de nouvelles capacités) tandis que le commerçant voisin permet de lier deux de vos capacités ensemble. Elles s’exécuteront alors toutes les deux durant un même tour de jeu. On peut donc facilement créer des combinaisons dévastatrices d’autant plus que vos adversaires sont heureusement dépourvus de cette possibilité. Pour tester vos nouvelles aptitudes, vous pourrez alors vous rendre à la salle d’entraînement où chaque dédale est d’ailleurs spécialisé dans un type bien particulier. On les débloque au fur à mesure et si l’on réussit à vaincre les gardiens des 17 dédales, on gagne alors un cadeau. Quant à GroDoudou, il peut nous mettre à disposition des zones d’accueils. Achetés à un prix relativement élevés (même si passé un certain stade de l’aventure, on ne sait plus quoi faire de son argent), elles permettent de fournir un cadre agréable aux pokémons que vous avez recruté. Ainsi, Magneti ne pourra vous rejoindre que si vous disposez d’une centrale. Attention, les Pokéballs n’ont pas lieu d’être ici et un Pokémon est entièrement libre de se joindre à votre cause ou non. Généralement, il le fera de lui-même si vous l’avez fortement impressionné durant un combat. Enfin, le centre de poste de Bekipan s’annonce comme le centre névralgique de cette aventure.  

Faut-il les attraper tous ?

Si vous avez pris la peine de lire en profondeur les paragraphes précédents, vous aurez compris que le jeu s’articule autour de missions de sauvetage. La majorité du temps vous recevrez des demandes par voie postale directement dans votre boîte aux lettres ou pourrez aller directement consulter le tableau d’affichage du centre de poste Bekipan. C’est à ce même endroit que vous devez confirmer les requêtes que vous acceptez. Pour vous aider dans votre choix, chaque mission est qualifiée d’un grade qui va de E à A, représentant sa difficulté pour la réussir. Bien évidemment, les missions les plus ardues rapportent des récompenses plus élevées ainsi que davantage de points de prestige. Une mission E confère ainsi 5 points de sauvetage à votre équipe, une mission D 10 points, C 30 points, B 60 points et ainsi de suite. Une fois que votre team passe au grade suivant, elle aura ainsi accès à un panel de missions plus ardues. Dans la grande majorité des cas, il s’agit simplement de se rendre dans un donjon particulier et de réussir à monter jusqu’à l’étage adéquat. Ensuite, il s’agissait peut-être d’une mission d’escorte, du sauvetage de votre client ou il fallait peut-être lui remettre un objet bien précis. Un concept évidemment répétitif pour peu que l’on enchaîne les missions à profusion mais chaque niveau de donjon est généré aléatoirement. On n’a donc jamais l’impression de se rendre deux fois au même endroit.

Le dresseur dressé

Le système de combat est un peu plus particulier que les opus originaux mais fera peut-être davantage intervenir vos sens de la stratégie. Entièrement basé sur le principe du tactical RPG, chaque action dans le jeu équivaut à une itération de jeu. Ainsi, un simple déplacement sur une case ou l’utilisation d’un objet sont mis dans un même panier. Comme l’on se balade toujours avec son compagnon de voyage (et éventuellement un troisième acolyte peut se joindre à vous), l’idéal étant de bien se positionner pour frapper à plusieurs ses adversaires ou ne pas se mettre en infériorité vis-à-vis des différents types en présence. On dispose d’une attaque de base, relativement peu efficace avouons le, accompagnée de quatre capacités que l’on peut choisir d’activer ou non temporairement. Certaines d’entres elles permettent de frapper à distance et ne sont pas les moins redoutables. Après tout, il est si jouissif de mettre ses opposants au tapis avant même qu’il ne vous est touché. De nombreux changements ont été opérés sur le fond comme sur la forme mais il faut vraiment être un connaisseur dans l’âme pour déterminer toutes ces subtilités et en être légèrement perturbé. Si le système d’expérience est resté le même, les pokémons n’évoluent pas et on ne peut déterminer leur sexe. Les capacités plus rapidement et qu’elles n’ont plus du tout la même puissance qu’auparavant. L’attaque Tranch’herbe que l’on avait tendance à se servir du début jusqu’à la fin du jeu est relégué au même niveau qu’un Fouet Liane. Idem pour Lance-Flamme et Flammèche. Pour une plus grande cohérence, les PP (points de pouvoir) qui vous permettent d’utiliser une capacité un nombre fini de fois se sont souvent vus drastiquement augmentés. De plus, il est désormais possible d’apprendre deux fois la même attaque grâce à une CT.  

Vivre dans un donjon

Lors de vos balades dans les différentes zones d’exploration, vous pourrez paramétrer le comportement de votre compagnon pour qu’il se débrouille tout seul. Au choix, il pourra ainsi aller de son côté, attaquer tout ce qui bouge, essayer de se positionner suffisamment bien pour être le premier à frapper ou encore tout simplement vous suivre. De nouvelles tactiques s’ajoutent au fur à mesure que le quotient intellectuel de votre protégé augmente. Nos deux compères pourront également activer des aptitudes très utiles comme une guérison plus rapide de leur statut, éviter d’attaquer s’il n’y a pas de PP, savoir porter un objet sur soi et l’utiliser le cas échéant (comme profiter d’une baie Oran lorsque les points de vie sont au plus bas), etc. Pour augmenter leur QI, il suffit simplement de manger des gelées de couleur. L’intelligence artificielle de vos ennemis est plutôt correcte mais on ne peut en dire autant de votre compagnon. Ce dernier compagnon est d’une faiblesse maladive tant et si bien qu’il ne vaut mieux pas trop qu’il s’éloigne puisque le fait qu’il soit mis en tapis entraîne votre propre perte. Malgré que l’on puisse à terme définir un grand choix de tactique à terme, les interactions ne sont pas assez poussées et on regrette de ne pas pouvoir lui donner des ordres plus explicites. De plus, si vous préférez lui accorder plus d’autonomie, vous ne verrez pas la visibilité de la carte qu’il a découverte. Un bug très probablement oublié des développeurs. Accessoirement, les salles sont interactives et le climat change régulièrement. Cela peut favoriser certains types tout comme vous porter préjudice. En cas de blizzard par exemple, il suffit de faire quelques pas pour perdre 5 points de vie. On peut être également rongé par la faim et il faudra veiller à remplir régulièrement son estomac pour ne pas en arriver à une telle situation.