Test Pirates des Caraïbes 3 sur PlayStation 2

Test réalisé à partir des versions PlayStation 2 et Wii.

Désormais entre les mains des gars d’Eurocom, pour le compte de Disney Interactive Studios, Pirates des Caraïbes : Jusqu’au Bout du Monde fait table rase avec ce qui avait été réalisé auparavant. Voilà qui explique le revirement et les changements opérés dans le gameplay. Alors que son unique prédécesseur sur console de salon nous contait une histoire parallèle se concentrant sur le personnage de Jack Sparrow, cette cuvée 2007, elle, s’inspire - paraît-il - des plus grandes scènes ponctuant les deuxième et troisième volets de la trilogie Pirates des Caraïbes. Paraît-il, car pour qui n’a pas eu l’opportunité de voir les dernières pérégrinations de nos amis flibustiers sur grand écran, le script n’en saura pas plus clair. C’est bien simple, difficile de faire le pitch du jeu tant ce titre est décousu. Pourtant les années passant, le lien entre cinéma et jeu vidéo se fait de plus en plus clair et nous n’avons pas attendu l’arrivée des consoles next gen’ pour nous délecter de perles de mise en scène. Ici, on se contentera d’enchaîner à un rythme constant niveaux et ennemis. D’après la fiche du jeu, nous sommes face à un jeu d’action / aventure… Et bien, vous pouvez faire une croix sur l’aventure. Trancher tout ce qui bouge, voilà votre mot d’ordre, aucune place n’est faite à la narration si bien que les batailles constituent 80% du temps de jeu. Les 20% restants se partagent entre les parodies de cinématiques et ce que les développeurs aiment à appeler les "Jackanismes", sorte de Quick Time Event. D’accord, l’effort de mise en scène est là, mais mais celui-ci apparaît bien boiteux, surtout après ceux aperçus dans un certain God of War II. Cette flemme des développeurs est encore plus impardonnable puisqu’ils pouvaient s’appuyer sur les passages narratifs des films.

Pirates des Canaries

Vous l’aurez donc compris, ici on parle charcutage et boucherie uniquement. En même temps, avec un scénario calqué sur celui des films, l’aventure se veut forcément linéaire. Mais ce n'est pas tout, les niveaux sont fermés, touchés par le fameux syndrome des murs invisibles, pour n’offrir qu’une seule et unique route à suivre. De quoi frustrer les pauvres candides ayant succombé à ce qui était à l’origine un appel à l’aventure. Le maigre plaisir que l’on pouvait ressentir en les parcourant s’estompe bien vite. C’est simple, quatre personnages jouables, un gameplay unique. Une Elisabeth Swann cognant aussi fort que le capitaine Jack Sparrow ? Barbossa aussi rapide que Will Turner ? Oui, les changements de persos imposés par cette aventure n’apportent rien de plus à votre manière de jouer, ou plutôt bourriner. On ne constate aucune différence dans les dégâts infligés ou dans les enchaînements de coups. Ultra limité donc. De soi-disant combos sont déblocables, mais croyez-moi, ils ne vont pas révolutionner la vie de nos pirates. Des parties de poker ou de dés sont également proposées à certains endroits précis, mais elles sont facultatives et permettent simplement de gagner un peu d'argent. Et, ce ne sont certainement pas les modes de jeu secondaires qui donneront envie de rallumer la console une fois le jeu achevé. Le mode Défi permet de revoir les niveaux avec, comme son nom l’indique, un défi à réussir seul ou à deux : abattre un certain nombre d’ennemis, réussir tel combo ou ramasser tel trésor. Rien d’intéressant en somme. Techniquement, si les modélisations peuvent tenir la route, on ne peut pas en dire autant des textures, insuffisantes même en ce qui concerne la version Wii. Pour 20 euros de plus, on a accès à une autre jouabilité, révolutionnaire nous dit-on. Petit coup à l’horizontal pour un coup d’épée horizontal, le même geste de bas en haut fonctionne également, Pirates des Caraïbes : Jusqu’au Bout du Monde ne parvient pas à utiliser de façon intelligente les fonctionnalités de la Wii. La capitaine Jack Sparrow manquant de finesse dans ses mouvements, le gameplay en devient rapidement fatiguant. Dommage.