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Retrouvez plus bas la suite de notre test de PES 2013
- La jouabilité entièrement manuelle
- Un contenu tout de même bien costaud
- Une I.A. globalement améliorée
- Le rythme bien plus lent...
- ...mais un peu trop
- Les nombreux pépins techniques
- Le manque de licences, encore et toujours
- Des nouvelles features pas forcément bien exploitées
- Darren Tullet !
Le duel entre FIFA et PES, c’est un peu l’OM-PSG de ces dernières années. Un derby artificiel maintenu sous assistance respiratoire par les médias, entre deux adversaires qui ne jouent finalement plus dans la même cour. Et pourtant, les Marseillais, sans avoir le budget du club de la capitale, ont lancé leur saison de la plus belle des façons et seront peut-être un adversaire de choix pour Zlatan et ses petits copains. Konami s’engage-t-il vers le même tour de force qu’Elie Baup ? Rien n’est moins sûr…
Car l’éditeur japonais a jusqu’ici opté pour une communication un brin contradictoire. A de nombreuses reprises, des membres du studio ont expliqué à quel point ils misaient sur la prochaine génération de PES - probablement pour 2013 ou 2014 - propulsée par le FOX Engine de Kojima Productions, le moteur révélé dans le trailer de Metal Gear Solid Ground Zeroes. Au point même qu’on en vienne à se demander si PES 2013 a réellement bénéficié de toute l’attention du studio. Et quand on s’aperçoit que le jeu sort cette année près d’une semaine avant FIFA 13 pour éviter la confrontation, on peut avoir des doutes quant à sa qualité. Toutefois, après l’avoir testé pendant de nombreuses heures, il est difficile de dire que Konami a délaissé cet épisode au vu du nombre de nouveautés incorporées à la licence. C’est peut-être celui qui en contient le plus, d'ailleurs.
PES avait été le premier à inclure les tirs manuels, ce que FIFA s’était empressé de repiquer. Konami renvoie donc l’ascenseur, ce qui a le mérite de rendre la circulation du ballon plus naturelle et donc plus fluide."
Niveau prise en main, la cuvée 2013 n’a en effet plus rien à voir avec les débuts de la série sur Xbox 360 et PlayStation 3, et il faut saluer la direction générale prise par Konami avant l’arrivée des prochaines consoles de salon. Avec le passage au tout manuel d’abord. Que ce soit par l’intermédiaire d’une gâchette dédiée ou du panneau de configuration de la manette, il est désormais possible de gérer entièrement la direction et la puissance de ses passes, de ses appels et de ses une-deux. PES avait été le premier à inclure les tirs manuels, ce que FIFA s’était empressé de repiquer. Konami renvoie donc l’ascenseur, ce qui a le mérite de rendre la circulation du ballon plus naturelle et donc plus fluide. Mais pas plus rapide. Houlà ! non, PES 2013 a ralenti la cadence au fur et à mesure des diverses previews qui nous ont été présentées, au point d’en arriver à un rythme de jeu ridiculement lent et parfois ennuyeux. Une bonne initiative de base qui, mal dosée, risque de rebuter certains aficionados de la série sans pour autant attirer ceux de FIFA ; avec quelques ajustements, Konami pourrait toutefois arriver à une vitesse de jeu adéquate lors de la prochaine version. Les phases défensives sont, elles aussi, révolutionnées par l’arrivée d’une nouvelle jouabilité très similaire à la défense tactique apparue l’année passée dans FIFA 12. Un bouton pour maintenir la pression sur le porteur du ballon tout en restant à distance de combat, un autre pour mettre le pied dès que cela s’avère nécessaire, avec en prime la possibilité de gérer la fameuse distance de duel. Un ajout non-négligeable à la feature d’Electronic Arts. Le tout fonctionne plutôt bien, d’autant que les équipes se comportent désormais de manière plus cohérente, comme un seul bloc. Malheureusement, les choix de gameplay n’ont pas tous été aussi judicieux. Les dribbles, par exemple, sont certes plus nombreux mais ne sortent pas naturellement. Stick droit, stick gauche, gâchette : c’est loin d’être intuitif et ça ne marche pas à tous les coups, notamment en pleine course. On s’en remet donc souvent au classique double-contact d’Iniesta. Oubliez d’ailleurs le Player ID, tous les joueurs étant capables de sortir le geste préféré du milieu barcelonais ou encore le râteau de Xavi. Identité zéro, donc. Encore une bonne idée qui ne prend pas vraiment, une parmi quelques autres. L’amorti parfait, le tir flottant ou encore la frappe entre les jambes du gardien sont certes très (trop ?) efficaces, mais beaucoup trop durs à appréhender et finalement anecdotiques. Devoir ajouter une gâchette pour faire une passe aérienne est de la même façon assez fastidieux. Ces ajouts sont la preuve de la bonne volonté de Konami de vouloir se démarquer de son rival et d’apporter de vraies nouvelles features à sa série. Mais elles manquent, malheureusement, d’équilibre et certains points auraient peut-être mérité un peu plus d’attention, à commencer par l’aspect technique du jeu.
"Euh, c'est la version PS2 ?"
Car il faut encore le souligner, PES 2013 traîne un retard conséquent sur son concurrent. Si au début du cycle next-gen, la série de Konami pouvait au moins se targuer d’être plus agréable à l’œil que celle d’Electronic Arts, ce n’est désormais plus le cas aujourd'hui. Même les présentations d’avant-match piquent les yeux : en plus d’un tiring de malade, les joueurs, la pelouse et les éléments de décor pâtissent d’un aliasing conséquent, et ce aussi bien sur Xbox 360 comme sur PS3. Par chance, la modélisation des visages des joueurs les plus connus demeure de bonne qualité, mais une fois le coup d’envoi donné, c’est la cata. Les animations sont toujours aussi rigides voire ridicules (on pense notamment au renvoi aux six mètres des gardiens), et les joueurs et le ballon semblent glisser, flotter sur la pelouse sans vraiment être en contact avec elle. Mais il y a un poil plus grave puisque certains de ces problèmes nuisent carrément à la jouabilité. On pense là à la physique de balle baudruche et aux perspectives un petit peu ratées qui donnent lieu à des trajectoires étranges et des corners au sixième poteau. On pense également à l’absence d’un moteur physique digne de ce nom, qui annihile l’utopie de duels physiques et entraîne des soucis de collision (y compris avec le ballon). Mais on peut également citer l’I.A. calamiteuse des gardiens, qui rappelle les plus grandes heures de Manuel Almunia à Arsenal. En parlant d’intelligence artificielle justement, dommage que celle de l’équipe n’ait pas vraiment été peaufinée. On l’a déjà dit, elle tient plutôt bien la route en défense, mais en attaque, les déplacements s’arrêtent dans les trente derniers mètres, et il faudra forcément passer par un une-deux pour créer le mouvement.
Mais il y a un poil plus grave puisque certains de ces problèmes nuisent carrément à la jouabilité. On pense là à la physique de balle baudruche et aux perspectives un petit peu ratées qui donnent lieu à des trajectoires étranges et des corners au sixième poteau."
Côté contenu, Konami a mis le paquet et encore une fois, les intentions sont louables, mais l’objectif n’est que partiellement atteint. Les championnats anglais, italien, français, portugais, espagnol et même pour la première fois brésilien sont bien présents et quasiment tous sous licence. Si on ajoute à cela les équipes de la Copa Libertadores, on obtient là l'un des PES les plus complets en termes d’effectifs. Malheureusement, la Premier League reste l’apanage d’Electronic Arts et vient un petit peu gâcher la fête tout comme l’absence de la Bundesliga. Il faudra donc passer comme d’habitude par le mode "éditeur" pour rendre son jeu un petit peu plus réaliste. Il y a également plus d’équipes qui disposent de leurs chants de supporters, mais la variété n’est pas vraiment au rendez-vous et l’ambiance sonore reste franchement perfectible. La présence de la paire Grégoire Margotton et Darren Tulett, censée renforcer le réalisme, peine d’ailleurs à convaincre à cause d’un manque flagrant de naturel, notamment pour le Britannique dont les interventions inutiles vous pousseront rapidement à couper le son. Toujours dans la catégorie des petites choses qui, avec le temps, commencent à agacer, on notera l’actualisation très aléatoire des statistiques, en fonction des modes et surtout des partenariats commerciaux (Neymar, Cristiano Ronaldo et le PSG marchent sur à peu près tout le monde). A noter également que notre version n'était pas vraiment à jour au niveau des transferts, mais on espère que ce détail sera corrigé d'ici la sortie de la version commerciale par le biais d'un patch à télécharger.