La Note
18 20
Persona 4 : Golden, malgré sa localisation qui détruit tout espoir pour les anglophobes, est un titre à essayer, ne serait-ce que pour son ambiance si particulière et ses excellentes idées de gameplay. Parfaitement carré tout en défrichant des zones vidéoludiques encore vierges, le soft d'Atlus réussit le pari d'être profondément original sans être inaccessible. Certes la difficulté globale et la réalisation datée en arrêteront plus d'un, mais il serait dommage de passer à côté du dernier grand RPG de la PS2 sans l'avoir un tantinet effleuré. D'autant que cette version PS Vita ajoute suffisamment de contenu pour justifier une nouvelle découverte, voire un deuxième achat.18 20
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Persona 4 Golden
Les plus
- Une esthétique très moderne
- Un scénario passionnant
- Un système de combat carré et intéressant
- La juxtaposition réalité/monde parallèle
- Un propos très intelligent
- Une B.O de grande qualité
- Un chara-design de haute tenue
- Des ajouts de confort bien vus
Les moins
- Une difficulté parfois taquine
- Le côté Dungeon-RPG redondant
- Une réalisation en retard malgré le lifting
- Tout en anglais
Le Test
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La vie d'étudiant se résume souvent à de l'alcool et des pâtes. Parfois à des études et quelques fois à un surplus d'activités annexes qui n'ont rien à voir avec la FAC. Ou juste pour les réductions étudiant. Mais elle peut aussi être l'ouverture à des croyances d'entre deux-âges, résidus de peurs enfantines, de réel fantasmé, noyés dans la technologie en tant que nouvelle source de mythes. C'est de ce postulat que part Persona 4, questionnant la télévision en tant que monde étrange et libéré de toute moralité, imaginant un monde derrière cet écran blafard. Passer derrière l'objet, trouver sa voie entre les résistances et les circuits imprimés peut être aussi éprouvant que construire sa voie au creux des coups du réel. Et lorsque le regard croise un double de soi-même, presque plus vrai, qui laisse lui de côté toute notion de rôle à jouer, le jeu de rôle devient presque une expérience de vie. C'est là qu'était l'intelligence de Persona 4. Est-elle encore, après 3 ans, dans les tissus de son double lifté ? Réponse dans notre test avec des vrais bouts de démons dedans.
RPG dont la qualité oblige l'ensemble des jeux de rôle japonais actuels à se cacher sous une table en geignant, Persona 4 est l'un des exemples lumineux de la créativité des studios japonais. Au-delà d'un canevas qui regarde timidement vers la dating-sim universitaire, le jeu d'Atlus est avant tout la genèse d'un groupe d'amis. Des étudiants qui vont se rassembler non seulement par affinités mais également pour résister à leur part d'inconnu, leur élément d'ombre, leur rôle dans la société, leur Persona. Un rapprochement qui va naître d'une série de crimes, liés de manière plus ou moins indirecte aux connaissances du héros et de ses comparses à la classe vestimentaire acidulée. Club des Cinq en phase de découverte du mysticisme, les étudiants vont débuter une enquête qui a pour lieu cette terre RVB inconnue, cachée derrière l'écran de leur téléviseur. Les nuits de pluie, à minuit pile, il est possible de voir la prochaine victime dans les limites d'un poste éteint. Une légende urbaine vite testée, vite bravée et qui leur retombe vite dessus. Parce que les gros moutons de poussière ne sont pas les seuls habitants du monde-derrière-la-télé. Des démons s'y retranchent aussi, dans des donjons aux multiples étages dans la tradition redondante du D-RPG. Un défaut d'époque, tenant surtout à la réutilisation jusqu'à la peur panique des mêmes textures et à une absence d'évènements cassant la monotonie de l'exploration. La difficulté de Persona 4 étant avant tout basée sur le leveling et la fusion des démons glanés au fur et à mesure de la progression, les stages dans les donjons s'effectuent toujours en plusieurs fois. Le niveau des créatures peut changer de manière radicale entre deux paliers et il est nécessaire de faire des allers-retours, dans les limites d'un calendrier précis pour venir à bout de chaque "niveau" sans maudire Atlus le poing levé et la tête baissée. Des abords bien rudes qui sont désamorcés en grade partie par tous l'aspect social du titre. Elément indispensable à l'avancée, le fait de tisser des liens ténus avec les personnes gravitant autour du héros remplace les longues marches sur une carte du monde. L'univers est ici fabriqué par l'humain, une valeur d'enrichissement par la sociabilisation qui devrait faire réfléchir les affolés aux dents longues et aux idées courtes. Des composantes déjà expliquées dans le test de la version PS2 mais qui prennent encore davantage d'importance dans Persona 4 : Golden.
Sans doute un tantinet carnassier pour les joueurs découvrant le principe du D-RPG, Persona 4 a bénéficié de l'ajout d'une petite dimension de confort dans cette version PS Vita. Les hyperactifs qui ne parvenaient à faire rentrer tout leur agenda dans l'année scolaire auront désormais le droit à davantage de temps pour se préparer à affronter la dernière ligne droite, et ceux qui étaient pris par un frisson de doute en fusionnant les démons seront eux aussi plus au calme. La possibilité de sélectionner les capacités à conserver, voire même d'en avoir à disposition librement via le personnage de Marie offre des latitudes de customisation bien plus maîtrisables. Et ce sans pour autant blinder les Personas et les membres de l'équipe contre toutes les attaques ennemies. Un risque évité avec soin et intelligence par Atlus qui affine le système de combat déjà taillé sous un œil d'orfèvre. Il est en revanche dommage que Marie reste cantonnée à un certain rôle de support distant, à la tête certes d'un mince pan scénaristique, mais jamais intégrée totalement à la quête et au groupe. Elle amène dans sa gibecière des collants rayés du plus bel effet mais également des cartes qui tombent par chapelets à la fin de combats terminés avec talent, en exploitant au maximum les faiblesses des adversaires. Véritables mines de bonus, elles donnent accès à une remise à niveau des HP/MP, des skills, des avantages dans les donjons ou encore des nouveaux démons à collectionner. Certaines ont même la délicatesse de pouvoir être sacrifiées pour changer la nature d'une de celles restantes. Une vraie main tendue au joueur, qui ne rend pas pour autant le jeu plus simple, mais amène davantage de modernité et adoucit l'étouffement du D-RPG.
Un passage en classe business qui fait monter également en gamme les Persona qui s'ornent maintenant d'un dernier niveau d'évolution et peuvent regarder de leur piédestal la galerie contenant l'ensemble des jolies cinématiques animées réalisées par le studio MadHouse. C'était le minimum pour un jeu basé sur le show télévisuel. Dernière attention raccord avec le thème, le social passe aussi par le coup de main à un ami, par l'intermédiaire d'une connexion en ligne qui donne l'opportunité d'aider directement un aventurier en galère. Déjà dévoreur de temps et d'une densité abyssale, Persona 4 touche effectivement avec sa déclinaison Golden à un nouvelle pépite du RPG addictif et désormais n'importe où. Un remake confortable dans tous les sens du terme, Atlus ne s'étant pas embêté à reprendre dans ses fondements un moteur, rafraîchi, mais toujours vieillot, surtout sur l'écran de la PS Vita qui fait ressortir les éclats d'aliasing et les textures pas vraiment jojos. Une diversion aurait pu partir d'une localisation totale en français, ce qui n'est pas non plus le cas, Persona 4 : Golden s'accrochant avec avidité à un anglais forcené qui rappelle les grandes heures de l'import. Les puristes noteront aussi le changement de doubleuse pour la pétillante Chie, qui perd de sa superbe verve hirsute pour gagner en féminité. Tout un symbole. Des petits excès de facilité ou des choix discutables qui n'entachent pas à un seul moment l'aventure que propose le jeu d'Atlus, qui restera, jusqu'à un successeur, la dernière graine prouvant que le RPG peut encore accéder à ce niveau de qualité. Il suffit maintenant de prendre le temps de l'arroser d'idées et non de moyens.
Everyday's great at your Junes
Sans doute un tantinet carnassier pour les joueurs découvrant le principe du D-RPG, Persona 4 a bénéficié de l'ajout d'une petite dimension de confort dans cette version PS Vita. Les hyperactifs qui ne parvenaient à faire rentrer tout leur agenda dans l'année scolaire auront désormais le droit à davantage de temps pour se préparer à affronter la dernière ligne droite, et ceux qui étaient pris par un frisson de doute en fusionnant les démons seront eux aussi plus au calme. La possibilité de sélectionner les capacités à conserver, voire même d'en avoir à disposition librement via le personnage de Marie offre des latitudes de customisation bien plus maîtrisables. Et ce sans pour autant blinder les Personas et les membres de l'équipe contre toutes les attaques ennemies. Un risque évité avec soin et intelligence par Atlus qui affine le système de combat déjà taillé sous un œil d'orfèvre. Il est en revanche dommage que Marie reste cantonnée à un certain rôle de support distant, à la tête certes d'un mince pan scénaristique, mais jamais intégrée totalement à la quête et au groupe. Elle amène dans sa gibecière des collants rayés du plus bel effet mais également des cartes qui tombent par chapelets à la fin de combats terminés avec talent, en exploitant au maximum les faiblesses des adversaires. Véritables mines de bonus, elles donnent accès à une remise à niveau des HP/MP, des skills, des avantages dans les donjons ou encore des nouveaux démons à collectionner. Certaines ont même la délicatesse de pouvoir être sacrifiées pour changer la nature d'une de celles restantes. Une vraie main tendue au joueur, qui ne rend pas pour autant le jeu plus simple, mais amène davantage de modernité et adoucit l'étouffement du D-RPG.
Une vraie main tendue au joueur, qui ne rend pas pour autant le jeu plus simple, mais amène davantage de modernité"
Un passage en classe business qui fait monter également en gamme les Persona qui s'ornent maintenant d'un dernier niveau d'évolution et peuvent regarder de leur piédestal la galerie contenant l'ensemble des jolies cinématiques animées réalisées par le studio MadHouse. C'était le minimum pour un jeu basé sur le show télévisuel. Dernière attention raccord avec le thème, le social passe aussi par le coup de main à un ami, par l'intermédiaire d'une connexion en ligne qui donne l'opportunité d'aider directement un aventurier en galère. Déjà dévoreur de temps et d'une densité abyssale, Persona 4 touche effectivement avec sa déclinaison Golden à un nouvelle pépite du RPG addictif et désormais n'importe où. Un remake confortable dans tous les sens du terme, Atlus ne s'étant pas embêté à reprendre dans ses fondements un moteur, rafraîchi, mais toujours vieillot, surtout sur l'écran de la PS Vita qui fait ressortir les éclats d'aliasing et les textures pas vraiment jojos. Une diversion aurait pu partir d'une localisation totale en français, ce qui n'est pas non plus le cas, Persona 4 : Golden s'accrochant avec avidité à un anglais forcené qui rappelle les grandes heures de l'import. Les puristes noteront aussi le changement de doubleuse pour la pétillante Chie, qui perd de sa superbe verve hirsute pour gagner en féminité. Tout un symbole. Des petits excès de facilité ou des choix discutables qui n'entachent pas à un seul moment l'aventure que propose le jeu d'Atlus, qui restera, jusqu'à un successeur, la dernière graine prouvant que le RPG peut encore accéder à ce niveau de qualité. Il suffit maintenant de prendre le temps de l'arroser d'idées et non de moyens.
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