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Sans surprise, Percy Jackson et le Voleur de Foudre est un jeu bâclé et sans intérêt, un produit marketing comme on en voit beaucoup trop. Très pauvre graphiquement, ne proposant aucun challenge digne de ce nom et surtout, répétitif à l'extrême, le titre d'Activision ne mérite franchement pas franchement, même pour les plus jeunes joueurs. On ne sait pas si Percy Jackson est un voleur de foudre, mais il a fait ce qu'il fallait pour attirer la nôtre sur lui !
- Possibilité de customiser ses attaques
- Tout le reste !
Percy Jackson dans les salles, c'est un peu le best of de ce que le cinéma de fantasy pop-corn nous a offert de moins inspiré ces dernières années. En gros, l’histoire d'un jeune premier plutôt branchouille (genre Twilight) qui va se lancer à l'assaut d'affreuses créatures mythologiques très méchantes (genre Eragon) parce qu'il a des supers pouvoirs mortels (genre Harry Potter). Le film n'étant déjà pas formidable, le jeu aurait pu sans trop de difficulté se monter plus réussi que l'œuvre dont il était tiré. "Aurait pu" en effet…
Dans Percy Jackson : Le Voleur de Foudre, vous incarnez un adolescent américain qui va découvrir que le père qui l'a abandonné à sa naissance n’est autre qu’un Dieu de l'Olympe (Poséidon pour ne pas le citer) et qu'il doit retrouver un objet perdu par son oncle Zeus, en l'occurrence, un "Eclair Primitif". Aidé par quelques amis (un satyre du nom de Graber, la fille d'Athéna Annabeth Chase, Luke Castellan le fils d'Hermès et puis Isaac et Victoria, deux personnages qui ne sont pas dans le film), il va se lancer dans une succession de périples qui le mèneront droit au deuxième tome du livre : Percy Jackson et Le Sort du Titan. Nous voilà bien avancés. Concrètement, Percy Jackson est un jeu d'action à la sauce Tactical/RPG dans lequel le but est de savater tous ceux qui se mettront en travers de notre route. Et à l'instar du film, qui a été pensé et tourné pour les spectateurs les moins exigeants ne prenant Harry Potter uniquement comme référence lorsqu’il s’agit de Fantasy, le jeu a semble-t-il été développé pour des novices de la programmation.
Nom de Zeus
Nous voilà donc à arpenter une carte nous amenant vers divers environnements (devant un musée, dans un musée, dans une grotte, à Las Vegas, dans la forêt, etc.) qu'il faudra traverser en affrontant des hordes d'ennemis qui se ressemblent tous. Les combats se présentent sous la forme archaïque des RPG de notre enfance : on se tape dessus à tour de rôle en choisissant scrupuleusement son personnage (par groupe de trois, à déterminer parmi les cinq disponibles), son arme et son pouvoir. Après une dizaine combats, on a vite compris que Percy Jackson : Le Voleur de Foudre est un jeu ultra répétitif. Rébarbatif même. Et extrêmement facile aussi, à un point tel qu'on pourra allégrement enchaîner les victoires en cliquant n'importe où, au petit bonheur la chance. Certes, on pourra customiser les attaques des personnages (via un système de Drachmes servant à donner plus de puissance à certains coups), ainsi que quelques unes de leurs capacités (précision, esquive, force, protection), mais cela restera bien sommaire ; et pas forcément efficace. En effet, au début de l’aventure, vous serez tenté de former un trio complet, aux pouvoirs complémentaires (attaque de feu, d'eau, de poison...). Las, vous découvrirez vite qu'un grand coup d'épée est souvent plus efficace qu'un sortilège et ce, même si quelques indications sur l'écran tentent de nous faire penser le contraire. Résultat des courses : tous les combats pourront être pliés en deux-deux en faisant du rentre-dedans avec le très musclé Graber et son coup d'épée puissant, où avec une grosse attaque de groupe. Bref, après plusieurs parties, on a toujours pas bien perçu le côté "Tactical" du titre. Pire encore, si Percy Jackson : Le Voleur de Foudre n'est pas franchement long (comptez donc une demi-dizaine d'heures pour en venir à bout, sans mourir une seule fois), on aura le sentiment d'y avoir passé deux à trois fois plus de temps. Généralement, ce n'est pas bon signe...
Du Percy dans les oreilles
Au-delà du manque affligeant de challenge dans le gameplay, Percy Jackson : Le Voleur de Foudre souffre surtout d'une réalisation et d'un enrobage graphique qui nous auront laissé relativement pantois. C'est simple, si vous aimez les gros pixels bien voyants, vous allez être servis. Que ce soit les décors ou les personnages, l'ensemble manque cruellement de détails et surtout de variété. On croise à tout casser une demi-douzaine d'adversaires différents (et on entend par là, vraiment différents, non pas d'une couleur ou d'une taille variable) qui auront presque tous les mêmes coups. Pas mieux pour les niveaux, qui se limitent à quelques fonds chichement modélisés et mal mis en valeur par des mouvements de caméra patauds. Les cinématiques de leur côté ne se résument qu'à une succession de vignettes cel-shadées que l'on martèlera du stylet pour expédier au plus vite d'interminables dialogues. Enfin, cerise sur le gâteau, on aura toujours droit à la même musique du début à la fin de l'aventure, avec les mêmes bruitages et le même insupportable jingle qui viendra vous indiquer que vous avez remporté un combat. Avons-nous déjà dit que le titre était répétitif ? Oui ! Mince, le jeu nous a déteint dessus.