C’est dans la plus grande discrétion que KOEI distribue en Europe Operation Winback 2 : Project Poseidon, la suite du jeu d’infiltration de Cavia. Déjà peu connu en 2000, cette sortie timide n’est guère rassurante pour un soft qui tente de s’imposer face à des certains Metal Gear Solid ou Splinter Cell.
Si le nom de Jean-Luc Cougar ne dit franchement rien aux joueurs, l’appellation de "Metal Gear Solid de la Nintendo 64" met la puce à l’oreille. Ce héros aux faux airs franchouillard avait la prétention de s’imposer sur la 64-bits de Nintendo comme la nouvelle référence de l’infiltration. C’est qu’ils étaient culottés les développeurs de KOEI à l’époque et d’autant plus lorsqu’ils décidèrent d’adapter leur titre gentillet sur PlayStation 2 pour un résultat dont on se serait allègrement passé. Et voilà que six ans plus tard, ils remettent le couvert en confiant le projet à Cavia habitué des productions tout juste moyennes. Et pour cet Operation Winback 2 : Project Poseidon, le résultat n’est pas vraiment convaincant. La faute revient essentiellement à la conservation d’anciennes références de l’infiltration. Je m’explique. Si désormais nos potes de croisière que sont Sam Fisher ou Solid Snake font des pieds et des mains pour ouvrir de nouvelles portes dans le monde de l’infiltration en se camouflant dans l’ombre, en crapahutant à droite et à gauche pour surprendre l’adversaire ou en imitant les techniques de camouflage d’un caméléon, les trois protagonistes de Operation Winback 2 font dans la simplicité au risque de réitérer les mêmes erreurs qu’Asobo Studios et son CT : Special Forces - Fire For Effect. Qu’il s’agisse de Craig Contrell, de Mia Cabrera ou de Nick Bruno, force est de constater qu’il n’y a pas particulièrement de différences entre les personnages. Pour vous dresser le tableau, il vous suffit simplement d’avancer, de vous accroupir, de vous plaquer contre les murs, de tirer à l’aveuglette, de viser certains points sensibles des ennemis ou encore de bazarder à la hâte une grenade pour dénicher les adversaires qui s’empresseront de disparaître une fois dans l’autre monde. Rien de franchement surprenant et lorsqu’on remarque que l’I.A. n’est pas très développée non plus, on a tendance à délaisser l’option infiltration pour du bourrinage en bonne et due forme qui, à défaut de faire dans le passionnant, est très efficace à la manière d’un nanard de Dolph Lundgren. C’est d’autant plus dommageable pour Operation Winback 2 : Project Poseidon que les missions aurait pu être savoureuses car elles nous placent dans des situations délicates avec maintes et maintes prises d’otages, que l’on se doit de résoudre dans le temps imparti. Pour plus de… challenge va-t-on dire, les missions se divisent en plusieurs parties du fait d’être accompagné par un collègue. Ainsi, vous incarnerez les deux personnages tour à tour dans le but de dégager la route des terroristes pour votre confrère ou consœur dans le cas de Mia. Sympa mais vite répétitif à la longue tout comme les décors d’un commun à mourir d’ennui et doté d’un moteur graphique désuet qui sied également parfaitement aux personnages. Le tableau s’obscurcit un peu plus une fois la manette en main. Si la majorité des commandes se gèrent sans problème, c’est la caméra qui fait des siennes et qui nécessite d’être recadrée à la moindre action. De plus, les déplacements de nos héros sont assez patauds avec la vague sensation qu’ils glissent plus que ce qu’ils ne marchent. Même si après tout ça, vous avez encore envie de finir à 100% le jeu, sachez qu’Operation Winback 2 : Project Poseidon propose en trentaine de missions en solo et quelques modes multijoueurs vus et revus.