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Même s'il n'est pas aussi pointu que le premier épisode de la série ou que ses descendants spirituels (ArmA : Armed Assault et ArmA II), Operation Flashpoint : Red River a finalement réussi à trouver sa place dans le paysage vidéoludique mondial. Le compromis entre réalisme et accessibilité, très bon, bénéficie d'une gestion intelligente des niveaux de difficulté. Très étendues, les dix maps de la campagne solo ne se plient vraiment pas en 20 minutes chacune. Et l'action en coop décuple l'intérêt du titre. Car, hélas, l'intelligence artificielle de nos coéquipiers virtuels manque cruellement de dynamisme et d'à-propos. Sachant que les ennemis ne sont guère mieux lotis, le jeu n'atteint pas vraiment des sommets. Une fois ce dernier problème réglé, la série pourra vraiment décoller.
- Bon compromis entre réalisme et accessibilité
- Intéressant en coop
- Mode Hardcore plus immersif
- Maps très grandes
- Assez joli sur PC
- IA parfois déficiente
- Balades en jeep longuettes
- Impossible de se pencher
- Véhicules sous-exploités
- Pas très beau sur consoles
On le sait, il est toujours délicat et risqué de s'asseoir entre deux chaises. Depuis que les développeurs du premier Operation Flashpoint sont partis créer ArmA, la série tente le grand écart entre PC et consoles, réalisme et accessibilité, simulation et fun, jeu de niche et marché de masse... Bref, entre ArmA et Call of Duty. Avec de tels objectifs en tête, le résultat aurait pu être catastrophique. Mais fort de l'expérience acquise sur Operation Flashpoint : Dragon Rising, Codemasters a su créer un jeu finalement plutôt équilibré. Même si toujours imparfait.
Alors que les précédents volets de la série utilisaient des théâtres d'opération fictifs, Operation Flashpoint : Red River n'hésite plus à faire le lien avec l'actualité la plus brûlante. La séquence d'intro nous présente un résumé des évènements géopolitiques ayant marqué ces dernières années, et va même jusqu'à évoquer la chute des gouvernements égyptiens et algériens... contrôlée par Al Qaida afin de créer un pays musulman unifié. Fiction et réalité s'entremêlent donc joyeusement, jusqu'à aboutir au postulat suivant : en 2013, l'armée américaine débarque au Tadjikistan afin d'éliminer les derniers insurgés terroristes. Mais la campagne solo finira tout de même par dévier sur un affrontement avec l'armée populaire de libération chinoise, afin d'offrir un peu plus de variété dans les combats. Stylisée et dynamique, la cinématique d'introduction ne souffre que d'un seul véritable défaut : l'absence de doublage en français. En réalité, on retrouve ce problème sur l'intro de chacune des missions de la campagne, alors que tout le reste du jeu est pourtant localisé. Nous n'avons rien contre le principe de la VO sous-titrée, bien au contraire, mais l'alternance avec des séquences de jeu entièrement en français a de quoi étonner. A ce propos, le doubleur du sergent-chef Knox a du s'amuser, car le personnage est aussi bavard que vulgaire. Cette logorrhée a du bon : elle permet de distiller des conseils de manière habile et quasiment transparente au joueur. Le sergent nous rappelle régulièrement les dix règles à retenir pour rester en vie sur les champs de bataille, ce qui est forcément plus immersif qu'un bête didacticiel. En revanche, ces séquences où l'on est assis dans une jeep en mouvement et où il n'y a rien d'autre à faire qu'écouter Knox sont trop nombreuses et trop longues. Elles hachent un peu trop le déroulement de certaines missions et finissent par lasser. A vrai dire, dès la toute première on trouve déjà le temps long...