Test également disponible sur : X360

Test Ninja Gaiden II sur X360

La Note
note Ninja Gaiden II 16 20

Il se dégage donc comme un sentiment de frustration au moment de conclure Ninja Gaiden II. Certes, le jeu est toujours aussi brutal, incisif et efficace, mais les carences techniques (graphismes corrects mais pouvant mieux faire, animations raides, caméra parfois folle, temps de chargement nombreux et longs) et l’absence de nouveautés auxquelles sont soumises cette suite laissent un léger goût d’amertume. D’un autre côté, grâce à une difficulté revue à la baisse, le jeu peut enfin devenir accessible au commun des mortels, laissant l’opportunité à tous ceux qui avaient capitulé face au challenge quasi insurmontable du premier de se laisser séduire par cette suite.


Les plus
  • Système de combat efficace
  • Armes nombreuses et variées
  • Hayabusa se manie toujours aussi bien
  • Gore comme on aime
  • Enfin accessible
Les moins
  • Décevant graphiquement
  • Animations un peu raides
  • Loadings longs et nombreux
  • Level design peu inspirés
  • Décors pas toujours très sexy
  • Un Ninja Gaiden 1.5


Le Test

Porte-étendard du jeu d’action moderne aux côtés de Devil May Cry et de God of War, le label Ninja Gaiden n’en est seulement qu’à son deuxième épisode. Un fait plutôt rare dans une industrie où les suites sont développées à la chaîne, avec pour principal objectif la réussite commerciale. Mais le titre de Tecmo et de Team Ninja est à l’image de son créateur : elle avance lentement mais sûrement. Mais lorsque le moment est venu de frapper, elle le fait avec force et fracas - là aussi à l’image de son géniteur au moment de prendre des décisions irréversibles - à défaut en revanche de surprendre…


Parce qu’il préfère se focaliser sur un seul projet à la fois, Tomonobu Itagaki prend son temps. En effet, malgré le succès critique et commercial de Ninja Gaiden, premier du nom, l’homme aux 1001 scandales aura mis quatre ans avant d’offrir aux fans de Ryu Hayabusa cette suite tant attendue. A l’instar de son aîné, Ninja Gaiden II a jeté son dévolu sur la machine de Microsoft, la Xbox 360, plate-forme de prédilection d’Itagaki qui n’hésite d’ailleurs pas à rappeler que l’épisode Sigma, sorti l’année dernière sur PlayStation 3, est une erreur dans le parcours initiatique de la série, ce dernier n’étant pas à l’origine du portage et encore moins de cette idée, semble-t-il, saugrenue. C’est donc non sans une certaine fierté que l’ex-patron de Team Ninja exhibe son choix, quitte à déranger la populace. Mais mine de rien, quand on a cette exigence et un tel ego, mieux vaut savoir entretenir le mythe.

 

Sang pur sang

 

Ryu Hayabusa est donc de retour. Quatre années d’absence, de silence et d’abnégation pour parfaire une technique de combat déjà bien huilée et dont lui seul à le secret. Premier point positif : il n’a pas changé, ou très peu. Agile, incisif, véloce et sans pitié, notre ninja perfore ses ennemis comme il pourfend l’air. Si dans le premier Ninja Gaiden, il se contentait de quelques décapitations, un brin convenues d’ailleurs (peu de sang et une seule manière d’ôter la tête), cette fois-ci il a décidé de varier ses mises à mort. C’est d’ailleurs l’élément majeur qui en ressort de ce Ninja Gaiden II, à savoir une violence à outrance où le sang pisse de toutes les artères, tel un geyser en furie. A l’aide de ses armes blanches acérées, Hayabusa n’a aucun mal à trancher dans le lard. Les bras volent, les jambes virevoltent et les têtes tombent, le tout accompagné parfois de quelques morceaux de chair qui aiment se coller aux murs. Le jeu est une vraie boucherie visuelle, aussi bien au sens propre comme au figuré. Affublé d’un beau macaron 18+ en Europe, Ninja Gaiden II a la chance, cette fois-ci, de ne pas avoir été victime de la censure. Fort heureusement d’ailleurs, car il est un outil majeur à la progression initiatique du joueur, toujours avide d’exécutions sommaires offertes par ce choix large d’armes blanches. Katana, bâton lunaire, chaîne, faux, matraque, griffes de Wolverine, arc, kunais explosifs, shurikens, Ryu Hayabusa n’a aucun mal à nous montrer qu’il est le maître incontesté du combat rapproché. Car certains ennemis dans Ninja Gaiden II n’hésiteront pas à se servir d’armes à feu, Hayabusa préfère suivre le code d’honneur qui régit son clan, et ne se sert que d’armes à faible portée. Cela ne l’empêche donc en rien d’être diablement efficace malgré les assauts perpétrés de ses adversaires.

 

Les bras volent, les jambes virevoltent et les têtes tombent, le tout accompagné parfois de quelques morceaux de chair qui aiment se coller aux murs. Le jeu est une vraie boucherie visuelle, aussi bien au sens propre comme au figuré."

 

Les habitués du premier opus prendront leurs marques très rapidement, il ne fait aucun doute puisque Team Ninja et Itagaki n’ont pas souhaité chamboulé le gameplay, ni même le faire évoluer d’un chouia. Ninja Gaiden II suit donc au pied de la lettre la direction donnée par son aîné, laissant ainsi un certain goût d’amertume, une fois l’aventure bouclée. A ce sujet, sachez que la difficulté globale du jeu a été revue à la baisse, pour le bonheur de tout un peuple d’ailleurs. Evidemment, les plus hardcores préfèreront la difficulté – abusive – du titre originel, mais répéter 30 fois la même action avant de pouvoir avancer de quelques mètres n’est pas forcément le genre de challenge auquel on s’attend en jouant à un jeu. Des ennemis moins alertes donc, des Boss un peu moins coriaces, des points de sauvegarde plus nombreux et mieux réparties, le coin shopping plus présent, et surtout une jauge de vie qui se remplit automatiquement dès le calme est revenu. Une astuce reprise des FPS actuels mais qui s’impose quasiment de lui-même si la série veut toujours surfer sur les tendances actuelles. Ninja Gaiden II est désormais plus accessible pour le commun des mortels et compense ce choix plus "casual" par l’apparition massive d’ennemis à chaque coin de rue ou de tatami, c’est selon.

 

Boucherie, charcuterie

 

Ninja Gaiden II n’a donc rien perdu de son charme, c’est une qualité mais là où l’on pensait que Team Ninja allait proposer un gameplay remis au goût du jour, proposer quelques chose de neuf, le studio a préféré reproduire à l’identique ce qui lui avait valu la reconnaissance critique il y a quatre ans. Toutefois, si Ninja Gaiden II reste un très bon jeu dans son système de combat, il n’en reste pas moins qu’en 2008, certains codes qui le régissent se font vieux. Le level design par exemple se montre bien paresseux avec des couloirs à perte de vue et ce sentiment de courir en ligne droite sans que nos neurones soient un brin sollicitées. Certes, on peut s’amuser à trouver les petites corniches planquées qui recèlent un vieux coffre où se cache un item, pas toujours intéressant, mais avouons que l’équipe de développement n’a pas fait des nouveautés son cheval de bataille. Graphiquement aussi, Ninja Gaiden II déçoit. S’il arbore un nouveau visage grâce à l’apparition de la HD, le jeu de Tecmo accuse toutefois quelques lacunes techniques qui manqueront pas de sauter aux yeux des experts. Textures parfois très simplistes, décors peu inspirés et souvent répétitifs, la réalisation de Ninja Gaiden II manque d’ambition, il ne fait aucun doute. A cela s’ajoute des animations un peu raides, un manque flagrant de polygones dans la modélisation des personnages, même certains Boss du jeu font pâle figure face à la direction artistique à laquelle Itagaki nous avait pourtant habitué dans ses différentes œuvres. Et puis, en ronchonneurs que nous sommes, on n’oubliera pas non plus de pester contre cette caméra toujours pas au point, qui s’affole dès que l’environnement se réduit et qui a besoin qu’on l’a rappelle à l’ordre. Un problème récurrent à la série qui n’a, semble-t-il pas, été une priorité de la part de Team Ninja. L’équipe s’est en effet focaliser sur la nouvelle direction imposée par son créateur : plus d’action pour moins de réflexion. Ninja Gaiden II est un jeu d’action et Itagaki n’en démord pas ; à tel point qu’enchaîner des combats face à des nuées de soldats toujours aussi motivés en devient parfois presque lassant. Le genre d’adjectif qu’on ne pensait pas employer pour un jeu de la trempe de Ninja Gaiden II. En ce qui concerne les Boss, ils sont toujours l’aboutissement d’une progression parfois douloureuse, et si le challenge est de taille, les nombreux items mis à disposition dans le jeu permettent de passer outre, une fois qu’on a saisi leur point faible.





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