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NASCAR 14 est un pur produit destiné aux fans, et encore... Si vous n'êtes pas un inconditionnel des courses de stock-cars, passez votre chemin, car en plus d'être doté d'une réalisation technique complètement minable, le jeu est tout simplement chiant à jouer. On tourne en rond pendant des heures en essayant de ne pas finir dans le mur, avec son seul volant comme distraction. Sans avoir besoin de jouer ni de la boîte ni des freins, on vous laisse imaginer l'activité réduite qui vous guette durant les 400 tours que dure une course, et ce n'est pas la bande-son trash-métal qui parviendra à vous garder éveillé. Si par contre vous ne jurez que par la NASCAR et que la F1, le Rallye, le DTM ou l'Endurance sont pour vous des sports de snob, le dernier titre d'Eutechnyx vous tend les bras avec son contenu inégalé et sa fidélité à l'ambiance de ces courses ! Par contre, gare à la réalisation préhistorique, une fois encore...
Retrouvez plus bas la suite de notre test de NASCAR 14
- Licence officielle
- Contenu pléthorique
- Folklore bien présent
- Arcade ou simulation
- Réglages et customisation de la voiture très poussés
- Moche comme un pou
- Chiant comme pas permis
- Bande-son trash metal crasseuse
- Crashs pathétiques
Assez méconnues de ce coté-ci de l'Atlantique, les courses de stock-cars sont extrêmement populaires aux Etats-Unis où une société, la National Association for Stock Car Auto Racing, dirige l'organisation depuis des décennies. Pinnacle du sport automobile, à en devenir presque religieux pour les populations des états du centre et du sud des USA, cette discipline attire chaque week-end des foules monstres, ce qui explique que la déclinaison en jeu vidéo existe depuis 1990. On ne rigole pas, nous avons ici affaire à l'une des plus vieilles série de course automobile dans le monde du jeu vidéo. Est-ce que les bigs blocks V8 Américains peuvent faire vibrer un public européen ? Réponse dans notre test.
Pour ceux qui ne connaissent rien au NASCAR et qui sont venus lire cette prose par distraction ou par esprit de découverte, laissez-nous vous éclairer la lanterne. Il s'agit en fait de courses de stock-cars, littéralement "voitures de séries" qui se déroulent sur des circuits ovales aux Etats-Unis, et ce sur des distances hallucinantes ; entre 300 et 600 miles, ce qui représente un sacré nombre de tours de pistes, généralement compris entre 300 et 500. Rien que ça. Quel est l'intérêt de ces courses passées à tourner en rond ? Du point de vue du spectateur, il est double. Tout d'abord, les circuits permettent de voir l'intégralité de la course depuis votre siège, mais le véritable attrait ce sont les accidents ultra spectaculaires qui arrivent plusieurs fois par course puisque les voitures sont lancées en peloton extrêmement serré. Le problème, c'est que la franchise vidéoludique nous propose d'incarner un pilote et non pas un spectateur ou un manager, et une fois dans le baquet, les distractions sont différentes. En gros, l'art du pilotage en NASCAR se décompose en 3 points. Premièrement, il faut connaître chaque circuit et y suivre la trajectoire idéale, afin de faire péter les chronos (toutes les voitures étant identiques, il n'y a pas d'autre moyen). Second point : l'art de l'aspiration, et du "pushdraft" où vous allez vous coller derrière un équipier, votre voiture étant aspirée, elle va plus vite et vous allez donc pouvoir le pousser avec votre pare-chocs. Enfin dernière corde à maîtriser : l'utilisation du trafic, car un bon coup de bouclier bien senti dans la roue arrière du gugusse de devant pour l'envoyer dans le mur permet d'accroître facilement les écarts.
Un fan service de première
Niveau contenu, le jeu est clairement imbattable. Les fans pourront ainsi retrouver tous les pilotes et voitures de la saison, mais également des saisons précédentes, les 23 circuits officiels ainsi que tout un tas de détails, comme les voix des commentateurs de chez Fox Sports. Globalement, le jeu est hyper fidèle, que ce soit dans son contenu ou dans sa fidèle retranscription de l'ambiance des courses et des paddocks. On retrouve par exemple un éditeur de véhicules qui vous permet de personnaliser votre voiture avec moult options de peintures, vinyles, et autocollants tous officiels. Les Victory Lanes (podium NASCAR où seul le vainqueur est présent) sont toutes soigneusement reproduites, du décor au trophée en passant par les festivités de victoire, comme un vol de la patrouille acrobatique de la Navy ou un feu d'artifice. De nombreux modes de jeux sont également présents et parmi les classiques carrière ou solo on retrouve un mode "Highlight" qui vous permet de revivre des moments clefs des saisons passées, en essayant de remplir des objectifs bien précis. Le mode multijoueur est également très sympathique bien qu'il faille se caler sur les fuseaux horaires américains si l'on veut voir du monde sur les serveurs. Pour les novices, c'est évidemment le mode carrière qu'il faudra faire puisque ce dernier vous met dans la peau d'un jeune pilote rookie qui entame sa première saison en Sprint Cup (la 1ère division NASCAR autour duquel tourne le jeu). Entre les débuts difficiles avec une voiture d'occasion sans aucun sponsor et la célébrité arrosée de dollars, le chemin est long, très long, ce qui permet de se plonger dans la vie d'une écurie avec un petit aspect gestion puisque vos gains en course pourront être réinvestis pour embaucher des ingénieurs, qui développeront de nouvelles pièces pour améliorer (un peu) votre voiture.
La gauche au pouvoir
Au niveau du gameplay, NASCAR 14 propose ce que l'on veut, grâce à des settings de réalisme qu'on peut faire varier simplement pour passer d'un jeu arcade à une pure simulation vraiment ardue. Seulement voilà, honnêtement, il n'y a pas grand-chose à faire entre ligne droites et virages à gauche. On monte les vitesses le temps d'accélérer ; après tout, la course se déroule en 4ème. D'ailleurs, pas besoin de freiner non plus, étant donné que les "Speedways" et "Super-speedways" se courent à fond. Seuls les plus petits anneaux, les "short tracks", nécessitent de freiner avant les virages, ainsi que les pistes de Sonoma et Watkins Glen qui sont les seuls circuits routiers du championnat. Le comportement du véhicule est conforme à la réalité, des freins en carton et un réglage qui est fait pour faire tourner la voiture à gauche, le tout sur un châssis très lourd propulsé par un gros V8 de 6 litres de cylindrées et 800cv. De toutes les façons, les véhicules étant identiques, le choix entre les écuries ne concerne finalement que la décoration. En mode simulation, les puristes apprécieront de pouvoir régler leur véhicule avec une minutie sans pareil. Même Gran Turismo ne fait pas mieux. A titre d'exemple, vous pouvez modifier la pression des pneus ou encore l'angle de chasse de manière indépendante sur chaque roue. Une fois en course, il faudra faire preuve d'une précision chirurgicale pour slalomer dans le peloton sans finir dans le mur, ce qui est possible à condition d'écouter religieusement les conseils de son "spotter". Le "spotter" c'est un membre de votre écurie qui est placé dans une tour surplombant le circuit et qui vous prévient de l'état de la circulation autour de vous, et vous permet ainsi de regarder ailleurs que dans votre rétroviseur. Brillamment réalisé, celui-ci vous distille des informations très précises avec un timing parfait, au point qu'il devrait même inspirer les développeurs de jeux de rallye qui ont souvent du mal avec les co-pilotes.
Retour vers le futur
Seulement voilà, si NASCAR 14 propose un contenu inégalé et un réalisme assez soigné, techniquement, le jeu est un désastre. Les graphismes sont dignes d'une PS2 (sérieusement Gran Turismo 4 est largement plus joli) la physique est complètement à la ramasse, avec des crashs et des allers-retours dans le mur qui laissent des stigmates aberrantes sur votre véhicule. La déformation de la carrosserie est complètement décoréllée des impacts subits, ce qui est un comble pour ce type de jeu. Les accidents tournent rapidement au ridicule quand on aperçoit un véhicule faire plusieurs tonneaux puis vous dépasser quelques instants plus tard avec une simple éraflure. D'ailleurs, malgré des tonneaux extrêmement sévères, tous les véhicules finissent miraculeusement par retomber sur leurs roues. Les bugs de collision sont légions et ce à tous les niveaux. On a par exemple pu voir des traces de pneus voler au dessus de la piste (et se faire traverser par des voitures... Au point où on en est...), ou encore un replay avec la caméra nous montrant l'intérieur du pneu de la voiture voisine. Les textures sont simplement catastrophiques lorsqu'on regarde autre chose que la route ou les voitures. Les versions consoles ont elles droit à un aliasing extrêmement sévère, ce qui pour un jeu de voiture pique vraiment les yeux. Une honte quand on pense que des titres vieux de 10 ans font mieux. Enfin, n'attendez pas d'effets météo puisque les courses NASCAR ne se déroulent que par beau temps, les Américains poussent même le vice jusqu'à faire passer de gros pick-ups avec des réacteurs pour faire sécher la piste plus vite en cas d'averse.