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Une édition spéciale de Ninja Storm 2, voilà ce que pourrait être ce Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm Generations. Toujours aussi bien réalisé, malgré le manque de vie des décors, le titre de CyberConnect2 conserve le gameplay efficace de la série, en y intégrant à merveille les nouveaux personnages qui sont aussi son principal atout. Si les fans pourront déplorer une certaine pauvreté dans l’enrobage général du jeu, on prend toujours autant de plaisir à incarner ses protagonistes favoris, parfaitement retranscrits en 3D. Si on aurait aimé une petite pointe d’évolution supplémentaire, le plaisir de jeu reste intact et c’est finalement bien le principal.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Naruto Shippuden Ultimate Ninja Storm Generations
- Plus de 70 persos jouables...
- …bénéficiant d’une jouabilité personnalisée
- Un gameplay toujours aussi fun et accessible
- Une réalisation au top du hip-hop
- Un mode Histoire maigrichon
- Une mise en scène moins époustouflante
- Peu d’évolutions majeures
Alors que Naruto fête ses dix ans en France et que la série approche peu à peu d’une conclusion qui s’annonce épique, CyberConnect2 et Bandai Namco Games nous offrent une compilation réunissant les personnages de Shippuden mais aussi de la première partie du manga. Un cocktail qui promet d’être détonnant, mais au-delà de la quantité, la qualité du deuxième opus est-elle encore au rendez-vous ? Réponse dans ce test.
Autant le dire tout de suite, cet épisode Generations n’est pas à proprement parler un troisième épisode de Ninja Storm. Sorti seulement un an et demi après le précédent volet, il profite de l’emballement des événements du manga pour se présenter comme un énorme mix, dont le principal point fort s’avère être le nombre de personnages présents. C’est simple, aucun combattant n’a été oublié et le casting est proprement monstrueux : 72 ninjas sont jouables, sans compter les 15 shinobis qui ne peuvent être sélectionnés uniquement en soutien. Le concept du titre étant de faire s’affronter plusieurs générations de personnages, certains se déclinent en plusieurs itérations. Naruto est donc jouable dans ses versions enfant et ado, tout comme son groupe de camarades. Mais cette faille spatio-temporelle permet également de jouer avec le jeune Kakashi, alors sans Sharingan, son équipier Obito, le Premier et le Deuxième Hokage, mais aussi Zabuza et Haku. Face à eux pourront se dresser le Conseil des Cinq Kage, Sasuke et son Susanô ou encore Kabuto/Orochimaru. Une exhaustivité qui ravira forcément les fans de la série et qui constitue la vraie richesse de cet épisode, dans la mesure où le gameplay, lui, n’a pas bougé d’un poil.
"We are Fighting Dreamers"
Les habitués retrouveront donc leurs marques dès le premier combat, même si les aires de jeu ont été légèrement agrandies. On retrouve sans surprise les combos d’attaques physiques, les techniques spéciales et les Techniques secrètes meurtrières, qui ouvrent sur des séquences d’animations très réussies. A ce titre, le moteur de CyberConnect2 est toujours ce qui se fait de mieux pour se rapprocher du rendu d’un manga. Le cel-shading s’exprime avec une finesse rare et le tout est toujours extrêmement fidèle à l’anime. La réalisation des attaques spéciales, très soignée, donne rapidement envie de découvrir les jutsus spécifiques à chaque combattant. Seul petit bémol : les chutes de frame-rate lors de certaines animations, comme le Susanô de Sasuke, assez flagrantes alors que le reste du jeu demeure étonnamment fluide. Si la recette n’a donc pas beaucoup évolué, elle s’est étoffée avec l’arrivée de nouveaux personnages qui bénéficient tous d’une jouabilité personnalisée, avec un style de combat particulier et une vitesse de mouvement et d’exécution propres à chacun. Point de pâles copies ou de skins de personnages déjà existants, tous sont parfaitement originaux, preuve du gros travail du studio japonais ; en particulier pour les shinobis qu’on ne voit que très peu en combat dans la série. Reconstituer des équipes de ninjas par leurs affinités vous conférera par exemple un petit bonus de combat.
Si la recette n’a donc pas beaucoup évolué, elle s’est étoffée avec l’arrivée de nouveaux personnages qui bénéficient tous d’une jouabilité personnalisée, avec un style de combat particulier et une vitesse de mouvement et d’exécution propres à chacun."
Si le gameplay de la série Ninja Storm peut paraître quelque peu simpliste à première vue – surtout en comparaison aux ténors de la baston – il laisse apparaître peu à peu une profondeur intéressante. La gestion de la distance de combat par exemple est capitale pour venir à bout de son adversaire. Affronter Naruto ou le Raikage dans une lutte au corps-à-corps est ainsi complètement suicidaire. C’est là que les objets et les armes de jet prennent toute leur importance, puisqu’ils vous permettront de maintenir votre adversaire éloigné ; le temps de réunir assez de chakra pour l’enchaîner avec une technique puissante. Seule légère nouveauté de ce Generations : l’apparition d’une barre de permutation, qui a été séparée de la barre de chakra. Si ce changement peut sembler anecdotique, il enlève une petite dimension tactique et donne lieu à des situations cocasses où les deux combattants enchaînent les permutations jusqu’à vider leurs jauges et pouvoir mettre la première tatane. Les personnages de soutien jouent eux aussi un rôle plus marqué, puisqu’ils apparaissent plus régulièrement et peuvent se joindre à vous pour rouer de coups l’adversaire lors d’un combo. Lors de nos sessions de jeu, il n’a pas été rare de voir les soutiens adverses renverser le cours du combat. Par chance, malgré la profusion de combattants, l’équilibre du jeu demeure correct. Sasuke en mode Susanô, Naruto dans n’importe quelle forme, ou encore Minato le Quatrième Hokage, seront certes considérés par certains comme largement favorisés, mais ils peuvent s’annuler les uns les autres, et peuvent même être mis en difficulté par d’autres personnages.
Fight this generation
Mais, sabre de bois, où donc les petits gars de CyberConnect2 ont-ils bien pu pêcher dans cet épisode ? Eh bien, dans son contenu, ou plutôt dans la forme de son contenu. Le mode "Histoire" a ainsi été réduit à sa plus simple expression : onze scénarios censés suivre les parcours de différents personnages, dont les combats de boss à base de QTE ont été enlevés. Ceux-ci s’avèrent forcément déséquilibrés et plutôt mal illustrés. Pour des questions de licence probablement, le jeu ne bénéficie pas des illustrations et des séquences officielles de l’anime : on a donc droit à des copies parfois assez maladroites, dont le sang a évidemment été banni, PEGI oblige. Ce mode ne constitue donc plus le cœur du titre, comme cela était le cas dans le deuxième opus. On note toutefois l’apparition des Tournois et de la Survie dans le mode "Combat Libre", qui allongent largement, mais artificiellement, la durée du solo. Les bonus à débloquer dans la boutique sont toujours de la partie et font office de récompense, histoire d’obtenir de nouveaux items pour la permutation, mais aussi des titres et des images pour les cartes à jouer. Celles-ci refont surface avec une nouvelle fonctionnalité en multi, au cours duquel le joueur pourra confronter sa carte à celle de son adversaire, et obtenir les bonus liés pendant le combat. Un petit plus un peu gadget au sein d’un mode en ligne très classique, mais qui n’offre toutefois pas de classement par qualité de connexion ou encore de possibilité de rematch.