Test Naruto : Ultimate Ninja

C’est à l’automne 2003 que les joueurs nippons ont pu découvrir Naruto Narutimate Hero sur PlayStation 2 et le voir débarquer en Europe en plein hiver 2006 semble être une décision un peu saugrenue. Certes, mais à moins de posséder une console japonaise (ou trafiquée) et d’avoir le réflexe de se ruer sur la moindre nouveauté en import, l’arrivée d’un tel titre sous nos latitudes ne devrait pas trop gêner le joueur occasionnel et encore moins le grand public. D’autant que les aventures de Naruto et toute sa bande d’apprentis ninjas en manga et dessin animé sont plutôt récentes en France. C’est donc en toute légitimité qu’Atari a sauté sur l’occasion pour nous faire découvrir cette sympathique série traduite entièrement dans la langue de Molière. Enfin, pas tout à fait puisque seuls les sous-titres ont fait l’objet d’une localisation, le doublage étant disponible en anglais et japonais. Oui, il est possible de faire parler le ninja de Konoha dans sa langue d’origine, ce qui ne devrait pas déplaire aux millions de fans qui n’ont pas attendu l’arrivée de la série en France pour découvrir ses aventures.

"Mille ans de souffrances !"

Naruto : Ultimate Ninja n’est pas un jeu de baston classique et de manière générale, le terme le plus souvent employé pour tenter de le classer dans une catégorie bien précise est le Smash Bros-like. Il est vrai que le titre s’inspire du jeu massivement multijoueur de Nintendo dans le sens où les combattants sont libres de se déplacer librement dans les différentes arènes. Ces dernières comportent également plusieurs niveaux, mais aussi quelques bonus et des pièges afin de pimenter un peu les parties. C’est là qu’on retrouve l’aspect tactique de Naruto : Ultimate Ninja qui offre au joueur la possibilité de ne pas se retrouver prisonnier des attaques et autres enchaînements à la chaîne de son adversaire. On s’amuse alors à bondir d’un plan à un autre pour échapper à son emprise mais aussi pour débusquer un item donné aléatoirement par un des partenaires en soutien restés sur le banc de touche, ce qui devrait augmenter ses chances de remporter un match. Mais il existe d’autres astuces pour jouer les fourbes comme la technique de substitution, élément ô combien important de la série et qui se doit de figurer dans n’importe quel jeu estampillé Naruto. Les joueurs les plus fourbes s’amuseront alors à utiliser cette technique pour passer dans le dos de son adversaire et ainsi le prendre par surprise. Pas fous, les développeurs ont pris le soin de limiter cette action en fonction du nombre de pastilles de chakra disponibles, afin d’éviter les abus.

A ce propos, les amateurs de belles images préfèreront certainement économiser son chakra pour faire appel aux jutsus, ces techniques surpuissantes reprises du manga, adaptées sous formes de mini-jeux. Une fois ces attaques déclenchées, les deux joueurs doivent alors appuyer sur une série de boutons le plus rapidement possible et sans faute de frappe, sous peine de perdre le duel. Ces attaques reprennent à la lettre les fameux jutsus vus et appréciés dans le dessin animé et qui apporte une dimension plus qu’appréciable dans le jeu. Naruto utilisant sa technique de clonage (kage bushin no jutsu), Rock Lee déclenchant son "Omoto Renge" ou bien encore Shikamaru faisant appel à son sensei pour donner une rouste à son adversaire. C’est pêchu, bien fait et diablement efficace. C’est un peu l’équivalent des furies et il existe trois degrés différents et autant de pression sur le touche Triangle avant de valider sur Rond, pratique pour infliger un maximum de dégâts à l’opposant ou à l’inverse minimiser la perte d’énergie. Attention tout de même, car en cas de mauvaise manipulation, la cinématique peut se couper à tout moment, obligeant une nouvelle tentative pas toujours facile à placer. Heureusement, il reste les combos aériens qui dynamisent fichtrement un combat et qui sauront en prime émouvoir les fidèles à l’œuvre originale de Masashi Kishimoto. Il est donc possible de se libérer de toutes les techniques possibles ou presque, ce qui est sans nul doute l’une des clefs de voûte du système de combat de Naruto : Ultimate Ninja qui, trois ans après sa sortie au Japon, reste encore bien efficace.

Opération ninja !

C’est peut-être aussi le minimum syndical requis pour compenser le manque de personnages dans le jeu. Quatorze personnages au total, c’est évidemment un chiffre un peu faiblard qui nous est proposé dans ce Naruto : Ultimate Ninja, d’autant que le mode "Histoire" s’arrête au moment où Orochimaru a décidé d’envahir le village de Konoha pendant le championnat annuel. D’un autre côté, ça tombe plutôt bien puisque les épisodes diffusés en ce moment sur Game One couvrent exactement cette même période, où les hokages se livrent une bataille sans merci. Le timing ne pouvait pas être aussi précis. Le mode Scénario se découpe en plusieurs chapitres, correspondant à chacun des principaux protagonistes de l’histoire. Uzumaki Naruto, Uchiwa Sasuke, Shikamaru Nara, Neiji Hyuga ou bien encore Rock Lee, chacun a le droit à son quart d’heure de gloire, d’autant que chaque fin de chapitre est ponctué d’une petite cinématique sympathique. Peu importe, il faut passer par cette case pour espérer débloquer l’ensemble des personnages, aussi peu nombreux soient-ils, et ainsi pouvoir s’amuser en compagnie d’un partenaire de choc. Restera alors le mode "Mission", idéal pour prolonger une durée de vie un brin rikiki et qui permettra de débloquer l’ensemble des bonus du jeu.

Naruto : Ultimate Ninja se rattrape grâce à une réalisation qui fait encore son effet en 2006, grâce à l’utilisation du cel-shading, avec un côté crayonné qui donne un cachet unique au jeu. L’apparition systématique d’onomatopées à chaque coup donné appuie un peu plus l’aspect bande dessinée, sans compter une bande-son fidèle à la série animée (malgré l’absence du générique officielle en guise d’intro) qui permet de se plonger véritablement dans l'esprit ninja de Konoha qui nous habite . Vous l’avez compris, malgré son grand âge, Naruto : Ultimate Ninja reste à ce jour un titre intéressant aussi bien pour les fans de l’œuvre de Kishimoto que les amateurs de jeux de combat de bonne qualité, en attendant les suites bien plus consistantes bien évidemment. En attendant, il y a de quoi se faire plaisir.