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Avec Naruto Shippuden : Dragon Blade Chronicles, il y a de quoi se sentir insulté ! Habitué à nous rendre des titres de qualité, quoiqu’un peu en berne ces dernières années, le duo Tomy/8ing fait dans le bas de gamme cette année avec un jeu d’aventure qui fait davantage office de beat’em all mal adapté et doté d’une réalisation qui fait froid dans le dos. Dépassé à tous les points de vue (graphismes, gameplay, level design, jouabilité), Naruto Shippuden : Dragon Blade Chronicles aurait pu nous faire découvrir un autre pan de l’univers de Naruto avec son histoire inédite. Dommage que le reste ne suive vraiment pas…
- L'histoire inédite
- Un intro plutôt chouette
- La VO japonaise imposée
- Des graphismes d'un autre âge
- Aliasé à mort !
- Gameplay pas adapté et ultra rigide
- Un mode Combat honteux
- Jouabilité à revoir
- On s'ennuie ferme !
Après l’excellent Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 2 paru sur consoles HD et l’exécrable Naruto Shippuden : Naruto vs Sasuke sur DS, voilà que le ninja de Konoha débarque sur Wii dans un épisode inédit intitulé Naruto Shippuden : Dragon Blade Chronicles. Fruit de la énième collaboration entre l’éditeur Tomy et le studio 8ing, on était en droit de s’attendre à un titre de bonne facture si ce n’est de bon aloi. Le résultat est malheureusement à des années-lumière de ce qu’on pouvait imaginer…
Voilà plusieurs années maintenant que Tomy et 8ing travaillent ensemble. Responsables, entre autres, de la série Gekito Ninja Taisen (Clash of Ninja en Occident) sur GameCube et sur Wii, les deux firmes ont malheureusement tendance à se reposer sur leurs acquis et sur la puissance de la licence Naruto. Preuve en est avec Naruto Shippuden : Clash of Ninja Revolution III qu’on avait pu découvrir en avril dernier et qui ne proposait rien de bien vraiment neuf ou d’excitant. C’est la raison pour laquelle les deux sociétés ont décidé de s’éloigner du chemin balisé qu’ils suivent depuis près d’une décennie afin de nous offrir une aventure fraîche, nouvelle et surtout parallèle à l’histoire originale. C’est grâce à cette entorse scénaristique qu’on se retrouve avec des personnages arborant de nouvelles tenues, plus proche du samouraï féodal que du ninja du village caché des feuilles. De Naruto à Sasuke en passant par Neiji, Yamato, Kakashi, sans oublier Sakura, Rock Lee et même quelques membres de l’Akatsuki, tous ont eu droit à une petite séance de stylisme sympathique. Pour justifier ce défilé de costumes inédits, les scénaristes du jeu ont inventé une histoire parallèle à celle que l’on connaît. Si les fondamentaux sont là (Naruto est toujours accompagné de ses amis, Sasuke est le déserteur de Konoha et l’Akatsuki veulent toujours mettre la main sur les bijûs), le point névralgique de cette nouvelle comptine est la recherche de cinq boules de dragons (rien à voir avec l’œuvre de Toriyama, rassurez-vous) afin d’éradiquer la menace qui plane au-dessus de Konoha. L’homme derrière cette fulmination n’est autre que Kuroma Tatsuhiro, descendant du clan Tatsuhiro et adorateur du Dragon de Lumière pour lequel il se bat au quotidien. Rejeté par tous à cause de ses cornes sur la tête, il s’est même mis à dos sa propre sœur, Akari Tatsuhiro, qui est partie demandé de l’aide à Naruto pour qu’il ramène son frère à la raison. Un postulat de départ comme un autre, pas forcément bien inventif qui a servi de prétexte à 8ing pour nous servir, non pas un jeu de baston comme le studio sait le faire, mais un beat’em all rincé comme on dit et à mille lieux de ce qui se passe aujourd’hui sur consoles, même non HD.
De ninja à samouraï
Car il faut bien se rendre à l’évidence, le moteur graphique utilisé dans le jeu est le même que les épisodes Clash of Ninja que 8ing recycle depuis maintenant près de 7 ans. Econome, le studio japonais l’est, tout comme au niveau des idées, complètement à la ramasse. Dans la peau de Naruto, le joueur va donc devoir traverser des niveaux aussi laids que peu inventifs, avec un level design réalisé par des stagiaires bénévoles et en perpétuelle ligne droite. On extrapole à peine… Il ne faudra donc pas s’attendre à du grand Naruto, car si le moteur 3D maison de 8ing s’en sortait bien pour les combats en one to one, il n’est pas vraiment adapté pour du beat’em all classique. Les coups et autres attaques s’enchaînent avec une telle rigidité qu’on se demande si les équipes en charge du développement ont pris la peine de se réunir pour pointer du doigt ce qui n’allait pas… Quoi qu’il arrive, le nombre d’attaques étant réduit au strict minimum, on aura vite fait de vouloir abandonner l’aventure. Celle-ci est d’ailleurs pontuée de phases de plates-formes, elles aussi pas adaptées au gameplay. Les sauts sont ultra figés et il arrivera souvent de se reprendre à plusieurs reprises pour parvenir à ses fins. Histoire de varier un peu les plaisirs, il est possible de débloquer des rouleaux pour cumuler les jutsus de type Rasengan. Mais là encore, il suffit de voir une fois le résultat à l’écran pour comprendre que les développeurs n’avaient qu’une chose en tête : bâcler le projet pour aller se dorer la pilule au soleil.
Il ne faudra donc pas s’attendre à du grand Naruto, car si le moteur 3D maison de 8ing s’en sortait bien pour les combats en one to one, il n’est pas vraiment adapté pour du beat’em all classique."
Mais l’hérésie ne s’arrête malheureusement pas en si bon chemin et pour nous prouver qu’ils en ont ras la casquette, les concepteurs ont mis en place un mode "Combat" qu’on espérait être salvateur pour le jeu. Que nenni ! C’est simple, dans ce mode, il est proposé de choisir – uniquement – entre Naruto et Sasuke et de combattre dans des arènes fermées avec la même approche que le mode Histoire. Résultats des courses, on se retrouve avec des persos qui préfèrent prendre la poudre d’escampette que de combattre, en se baladant dans des environnements qui ne vraiment pas honneur à l’œuvre de Masashi Kishimoto. Tout simplement hallucinant. Enfin pour couronner le tout, sachez que le jeu dispose de plusieurs configurations possibles : à la manette classique, au pad GameCube et avec le duo Wiimote-Nunchuk. Sachez qu’avec ce dernier, le titre est tout bonnement injouable avec des boutons placés n’importe comment sur les deux appendices, et qui prouvent une fois de plus qu’il s’agit là d’un sabotage total !