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S'il n'était pas foncièrement attendu par les gamers, nail'd aurait pu profiter de cette période creuse pour tenter de s'imposer. Misant tout sur une accessibilité de tous les instants avec ses sauts impossibles et sa vitesse décoiffante, le titre n’apporte malheureusement pas grand chose à la grande famille des jeux off-road. Trop permissif, peu lisible et trop répétitif, nail’d est loin d’arriver aux mêmes qualificatifs que son illustre modèle : Pure. Dommage car le potentiel était là...
- Multiples embranchements sur les pistes
- Très speed et aérien
- Côté arcade assumé
- Game system répétitif et sans grande idée
- Peu exigeant
- Parfois brouillon
- Pas de figures à réaliser
- Pas de vue rétroviseur
- Environnements peu variés
Histoire de ne pas laisser le champ libre à un Motorstorm : Apocalypse qui se fait de plus en plus communiquant sur le terrain des jeux off-road, Deep Silver tente sa chance avec nail’d. Misant tout sur des courses boueuses qui mélangent quads et motocross, nail’d ne se donne désespérément pas les moyens de ses ambitions et parait rapidement bien faible en comparaison d’un titre tel que Pure pour ne citer que lui. Allez, en piste !
Dès les premiers tours de circuit, nail'd ne peut cacher sa ressemblance avec Pure. Importance donnée aux quads (bien que l’on puisse piloter des motocross), vitesse fulgurante, gameplay aérien et très arcade : on ne fait pas dans la grande originalité. Pourtant, nail’d arrive à se trouver quelques caractéristiques qui le rendent un peu plus singulier qu’on aurait pu le croire. Tout d’abord, tout est bien plus exagéré que d’autres titres. Ainsi, les sauts nous amènent à une altitude vertigineuse et la vitesse donne souvent plus l’impression d’être plus aux commandes d’une fusée folle qu’à autre chose. Et que dire des niveaux qui eux aussi misent sur une surenchère avec une multitude d’embranchements ? Du coup, il ne sera pas rare d’enchaîner diverses manœuvres comme rouler sur le pan d’une falaise, descendre à toute berzingue dans un ruisseau, prendre une des nombreuses rampes de lancement, slalomer entre deux montgolfières, passer à travers un cercle de feu et soigner sa réception pour gagner encore davantage de boost. Ouf ! A ce niveau, on pourrait dire que nail'd s’apparente plus à un tour de montagnes russes qu’à un jeu de course ! Le tout est donc trépidant et ébouriffant, mais on s’arrêtera malheureusement là pour les louanges, tant pas mal de petits détails gâchent la fête.
Les doigts dans le nail’d
Tout d’abord si le tout est très arcade, on airait aimé être plus impliqués dans les manœuvres à faire. Ici, pas la peine de bien appréhender sa courbe ou de faire attention aux rebords, le jeu est assez laxiste sur les collisions avec l’environnement, même si les crashs ou chutes dans le vide ne sont pas à exclure. Un autre reproche va aussi à la lisibilité du jeu. Pour le coup, l’ensemble est assez fluide avec une vitesse de défilement quasiment constante mais les projections de boue et autre gerbes d’eau qui recouvrent l’écran ont tendance à se montrer trop envahissantes et, par conséquent, à sérieusement entacher la clarté de l’action. nail'd encrasse également son moteur au niveau de ses sensations de jeu. Si le gameplay aérien est assez sympathique avec un contrôle total de son véhicule après un décollage, on ne sent pas pour autant un soulèvement du cœur et, pire encore, il ne faut pas compter sur la présence d’une quelconque figure de freestyle. Avec un jeu de course qui se veut irréaliste et qui prône les sensations fortes avant tout, on peut dire que c’est un comble. Au niveau du contenu du disque, rien de bien marquant non plus. En effet, le mode "Tournoi", qui compose le gros du jeu, propose de participer à diverses courses pour en débloquer de nouvelles et obtenir de nouveaux éléments d’amélioration (accélération, maniabilité, puissance du boost…) pour son unique quad, son unique moto ou son pilote. Et oui, ici il n’y a pas de nouveaux véhicules à débloquer et on se contentera juste de ces deux engins dont la grande différence se fait surtout dans la tenue de route.
Si le gameplay aérien est assez sympathique avec un contrôle total de son véhicule après un décollage, on ne sent pas pour autant un soulèvement du cœur et, pire encore, il ne faut pas compter sur la présence d’une quelconque figure de freestyle.
Histoire de varier un peu le sujet, nail'd tente tout de même quelques originalités à l’aide de courses avec boost infini ou sans collision entre les véhicules par exemple. Si on salue cette petite initiative, on ne peut pas en dire autant du défi "Cascade" qui, contrairement aux espérances, ne propose toujours pas de réaliser des figures mais plutôt de glaner le plus de points en cumulant le maximum de boost. Bref, pas très sexy tout ça… Pour finir, un mot sur l’intelligence artificielle des pilotes qui ne se montre pas très élaborée. Soit vous mettez 15 secondes d’avance dans les pneus des adversaires en mode facile, soit ils ne sont pas plus réactifs que ça et vous ignorent purement et simplement en mode normal. Ca manque d’agressivité et on aurait bien aimé pouvoir envoyer son concurrent dans le séquoia qui traîne sur le côté, mais non. Autrement, on peut s’adonner au titre en paramétrant ses parties, ce qui est toujours appréciable, et s’ouvrir au monde entier avec le mode multijoueur. Là aussi, ça reste assez classique et le peu de participants en ligne nous fait amèrement regretter la présence d’un multijoueur avec écran partagé. On terminera le tour du propriétaire en vous parlant de la bande son qui se montre assez irritante. Les musiques de type métal, aussi bonnes soient-elles, risquent de ne pas faire l’unanimité et les bruitages donnent plus le sentiment d’écouter le moteur d’une mobylette que d’une bonne grosse motocross. Vos oreilles risquent donc de prendre cher.