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- Trois catégories
- Apprentissage progressif
- Nombreux bonus à débloquer
- Techniquement dépassé
- Absence de mode de jeu en ligne
- Un calendrier pas mis à jour
Le Moto GP est sans doute le sport motocycliste le plus extrême. En remplaçant les 500 m3 il y a quelques années, ces bolides affichent des records de vitesse époustouflants et il en résulte des courses haletantes où chaque virage est décisif. Votre mission dans Moto GP 4 ? Tout simplement vaincre. Vu sous cet angle, l’annonce peut prêter à sourire mais Moto GP 4 a aiguisé ses armes pour faire de nous le meilleur pilote virtuel de tous les temps. Chronique d’un jeu dont ses géniteurs vivent à 300 à l’heure.
Si le genre était un peu plus fourni il y a quelques années, seules deux séries subsistent aujourd’hui. Il s’agit de Moto GP (Namco) et de Moto Ultimate Racing Technology de THQ. Hésitant tous les deux sur l’orientation à prendre, on se retrouve donc avec un mélange plus ou moins subtil d’arcade et de simulation. Si la discipline sportive est encore relativement jeune, il n’y a bien une chose qui ne change pas, c’est toujours et encore Valentino Rossi qui fait le spectacle. Alors que le premier quart de la saison vient à peine d’être franchi, il est presque illusoire qu’un concurrent l’empêche d’obtenir son septième titre mondial consécutif.
Vieux motard que jamais
Depuis ses débuts, la série Moto GP a vu ses modes de jeux augmenter d’épisode en épisode. C’est par exemple le cas du mode "Entraînement" qui, un peu dans l’esprit du permis de Gran Turismo, vous enseignera la différence qui existe entre la conduite et le pilotage. Généralement, il s’agit de poursuivre une moto sur plusieurs portions de virage puis sur un tracé entier afin d’observer son comportement et de l’imiter du mieux possible. Pour la première fois dans la série, on pourra diriger deux autres types de cylindrées : les 125 m3 et les 250 m3. Le permis vous permettra d’appréhender les différences de sensibilité particulière qui existent entre ces deux catégories. Sans plus attendre, jetons-nous sur le mode "Challenge" qui propose pas moins de 125 défis à relever de tous acabits. Battre un pilote sur un circuit donné, faire tomber péter le chrono, franchir un parcours d’obstacles, participer à des tests de freinage etc, les objectifs sont plutôt variés et sollicitent habilement les autres modes de jeux que sont l’Arcade, le Contre la Montre et la Saison, afin de remporter des trophées supplémentaires. La vie d’un motard se rythmant au gré des saisons, il n’est pas question ici d’été ou d’hiver mais bel et bien des différentes courses qui composent le championnat du monde. Deux possibilités s’offrent alors à vous dans ce cadre : soit vous dirigez un champion émérite, à condition de l’avoir débloqué au préalable, soit vous débutez en bas de l’échelle et vous devrez le cas échéant hisser votre poulain au sommet de la gloire. Il faut tout d’abord prouver votre talent en remportant le championnat du monde dans la catégorie des 125 m3 – dont la récente restriction d’âge limite l’accès en faveur des pilotes de demain – pour passer dans la catégorie supérieure (250 m3). Il est en de même avant de pouvoir entendre les moteurs vrombissants des Moto GP. Chaque année, vous pouvez librement choisir votre écurie mais chacune vous impose un objectif à atteindre impérativement afin de renouveler votre contrat. Ainsi, plus votre cœur balance vers des écuries prestigieuses, plus vous avrez accès à du matériel de pointe. Il faudra alors également assurer une bonne place à l’équipe en contrepartie afin ne pas être littéralement éjecté vers la porte de sortie.
La Joe Bar Team
Conformément à la réalité, on peut avant chaque course réaliser quelques tours d’essais pour se familiariser avec le circuit et procéder à quelques ajustements techniques, pour ensuite accéder aux qualifications incontournables qui statueront sur la grille de départ en fonction du meilleur tour des 21 participants. De même, les constructeurs fournissent régulièrement de nouvelles pièces pour accroître les performances de leurs machines. Il faudra réussir avec brio un test particulier au préalable pour pouvoir l’acquérir. Cependant, Moto GP 4 établit une fausse note sur un certain nombre de points. Tout d’abord, la saison démarre à partir de l’année dernière alors que le calendrier de la saison 2005 est déjà bien entamé. Ainsi, on se retrouve avec des données pas du tout mises à jour au niveau des pilotes mais également des circuits qui en comportent désormais un dix-septième par exemple. Incompréhensible également le fait qu’on ne retrouve qu’Aprilia, Honda et Yamaha dans la grille des constructeurs de 125 et 250 m3, bien que le problème ne se pose heureusement pas dans le mode "Arcade" et dans la catégorie Moto GP où les constructeurs disparus, réapparaissent (Suzuki, Kawazaki, etc.). Pour le reste, rien de bien transcendant dans les autres modes de jeux. Le "Contre la montre" plaira aux aficionados du chronomètre et le mode "Arcade" permet de démarrer une course rapidement sans se prendre trop la tête. Toutefois, une autre catégorie de moto (Légende), inaccessible dès le début de la partie, a attiré notre attention mais même avoir terminé à 100% les modes "Arcade" et "Contre la montre" ainsi que nos deux titres de champion du monde, nous ne sommes pas parvenu à le déverrouiller. Il s’agit sans doute de concourir pour un troisième titre… ou accomplir le job titanesque de relever tous les défis du mode Challenge. Quoiqu’il en soit, vous pouvez être certain que la durée de vie est plus que conséquente. De plus, vous accumulez tout au long de votre progression de précieux GP qui vous permettront d’acquérir dans la boutique de multiples bonus : vidéos à profusion, des centaines d’images, des circuits inédits et plusieurs dizaines de pilotes.
Le moteur des uns fait le malheur des autres
Le gameplay lorgne finalement plus vers l’arcade et certaines options entérineront ce choix et accessoirement conforteront le débutant. Par exemple, l’assistant de freinage, une fois activé, régulera automatiquement votre vitesse avant chaque entrée de virage. De même les réglages sont simplifiés au maximum, afin que même un enfant de bas âge soit capable de faire le bon choix. On notera toutefois au passage l’extrême sensibilité des touches de la manette qui rendront incontournables le passage vers le mode Entraînement, mais aussi la possibilité de choisir une jouabilité plus orientée vers la simulation. Le jeu en devient ainsi beaucoup plus technique. Les différences de comportement entre les cylindrées sont bien marquées et nécessiteront un certain temps d’adaptation. Ainsi, il faudra davantage anticiper les virages en Moto GP que dans les autres catégories et la marge d’erreur sera plus réduite à cause de la puissance élevée des machines. Plusieurs angles de vue sont proposés mais seul une est vraiment jouable et ce n’est pas la vue inédite qui laisse apparaître les contours de la visière du casque qui améliore les choses. Quant à l’intelligence artificielle, elle s’avère être plus que correcte. En effet, vos adversaires se défendent bien et poursuivent le combat jusque dans la dernière seconde. Ils mordillent la corde pour vous dépasser par l’intérieur, puis tenteront leur chance vers l’extérieur en cas d’échec, tout en commettant parfois quelques fautes sous la pression. On pourra alors véritablement se la jouer façon "Je t’aime, moi non plus" avec des dépassements spectaculaires et ininterrompus comme dans les vrais grands prix. On reprochera par contre à Moto GP 4 l’absence remarquée d’un mode en ligne d’autant plus qu’il est disponible outre-Atlantique. Techniquement, la réalisation est dépassée. Les différents environnements sont d’une pauvreté effrayante. L’aliasing et le scintillement n’a jamais autant piquer les yeux. On reconnaîtra néanmoins le travail de fond apporté sur la modélisation des véhicules et des circuits. De même, certains détails feront sourire les plus avertis comme le pilote tournant la tête pour regarder derrière lui, les avions ou les deltaplanes survolant la piste ou bien encore les publicitéss abondantes des dernières productions Namco. L’animation reste très fluide excepté lors de phases où les motos se regroupent entre elles, provoquant alors quelques menues saccades.