Test également disponible sur : PSP

Test Monster Hunter Freedom

Test Monster Hunter Freedom
La Note
note Monster Hunter Freedom 16 20

Version ultime et aboutie, Monster Hunter Freedom gagne en richesse ce qu’il perd en addiction coopérative. L’absence de mode en ligne est donc la principale faiblesse de cet opus, même si sans clavier on se demande sincèrement comment nous aurions fait pour communiquer. Trop unique, trop différent, trop exigeant, Monster Hunter ressemble à un club privé à l’entrée particulièrement select pour laquelle il faut montrer griffe blanche. Toutefois, puisque des suites sont prévues on ne peut que leur souhaiter un gameplay réajusté afin que l’on se sente mieux maîtriser les événements et avancer dans le jeu moins péniblement. Sans cela, Monster Hunter restera une série qui n’a pas fini de diviser les opinions.


Les plus
  • Une conversion parfaite
  • Un des plus beau jeu sur console portable
  • Une durée de vie potentiellement illimitée
  • Des tas de nouveautés
  • Un mode coopération en Ad-Hoc, tout de même
Les moins
  • Pas de mode online
  • Un concept risqué
  • Les vieux défauts de Monster Hunter toujours présents


Le Test

Le 15 février 2006, alors que JeuxActu effectuait sa première véritable mue et que naissait la V2 actuelle, nous écrivions ceci dans le test du jeu du moment Shadow of The Colossus : "Et pourtant le concept de boss démesurés en face desquels on doit redoubler de courage et d’acharnement n’est pas tout à fait inédit, et a déjà été emprunté par quelqu’un". Monster Hunter : un Shadow of The Colossus avant l’heure ?


Il est unanime que l’un des critères de qualité fondamental d’un jeu vidéo soit sa durée de vie. Dans ce domaine, Monster Hunter a de qui tenir, ses sympathisants les plus convaincus pouvant témoigner de quelques 1000 heures de jeu, et ce n’est pas une faute de frappe. Par syllogisme on en déduirait que Monster Hunter Freedom est un des meilleurs jeux de cette terre, mais les choses seraient trop simples si tout le monde était destiné à adhérer au concept même de Monster Hunter. Le jeu de Capcom est probablement l’un des plus entier de sa génération. On l’adore ou on le déteste. On me rétorquera que cette lapalissade est valable pour chaque jeu, mais celui-ci divise les joueurs plus férocement que la normale. Quand les frontières entre le rejet et l’addiction se confondent, l’analyse de Monster Hunter ne s’annonce pas simple.

 

Monster Hunter Mania

 

Et puis d’abord, c’est quoi Monster Hunter ? Un jeu d’action ? Certes, mais mesuré. Un jeu d’aventure ? Oui, mais alors progressif. Un RPG, comme l’affirme la publicité de son distributeur ? Pas du tout. Si Monster Hunter était un RPG, sa principale barrière n’aurait pas lieu d’être. Car la clé du paradoxe Monster Hunter repose probablement là : dans son évolution invisible et volontairement lente. Paradoxe car, tout en décourageant une partie de la population, c’est elle qui provoque potentiellement une durée de vie simplement inouïe.

Monster Hunter Freedom est en fait l’ultime évolution de Monster Hunter, qui lui même avait déjà connu un add-on sorti uniquement au Japon sous le nom de Monster Hunter G. Si les différences entre les versions initiale et finale ne sont pas fondamentales, elles sont néanmoins nombreuses et éparpillées dans de nombreux domaines. Tout d’abord le fameux village qui se réduisait à son échoppe, son magasin, son armurerie et à ses deux maisons, prend enfin de l’ampleur. Grâce au CPE il est désormais possible d’engager des Felynes, ces chats baroudeurs aux mimiques tordantes, pour vous concocter de bons petits plats à domicile avant de partir digérer en traquant le fauve. Une digestion plus ou moins efficiente selon le mélange des saveurs dont la pertinence vous octroiera un bonus ou un malus de santé. Mais la nouveauté la plus intéressante de cette version, en ce qui concerne le village de Kokoto, est l’arrivée de la ferme avoisinante ! Une ferme tenue par, encore eux, des Felynes qui vous offrent le matériel nécessaire pour récolter, moissonner, creuser, attraper, ou pêcher entre deux quêtes. La plue value ainsi que le gain de temps sont confortables, on peut par exemple planter une graine de pouvoir, la fertiliser avec une bonne bouse fraîchement ramassée, partir au charbon et revenir pour récolter la dizaine de graines qui aura poussé entre-temps.

 

En la triste absence de mode Online sur cette version PSP, Monster Hunter Freedom compense par l’accès à la taverne de la guilde à partir de la demeure du maire. La guilde, sorte de lobby de rencontre pour chasseurs en mode Ad Hoc, où la cervoise coule à volonté, offre tout un tas de quêtes pour un ou plusieurs joueurs, qui étaient auparavant uniquement jouables en ligne. Au final, si l’on ajoute ces quêtes aux nombreuses missions de base, le nombre total nous donnerait le tournis, surtout que la progression est linéaire et progressive, comprenez que vous devrez terminer chaque objectifs d’une catégorie avant de passer au rang de difficulté suivant. A propos, lors de la sortie de Monster Hunter on reprochait l’absence de free play pour se familiariser avec la zone choisie (forêt, jungle, désert, marais et volcan). Bonne nouvelle, c’est désormais possible via la guilde.

Dernier ajout de Monster Hunter Freedom, et pas des moindres, de nouveaux Wyvernes ! Dans Monster Hunter, ce terme désigne les grosses bêtes. Pas les vélocipreys, coléreux raptors bipèdes, ni les saletés de bullfangos, ces sangliers de meute qui vous chargent dessus inlassablement. On parle bien des gros, très gros dragons ! Ils représentent en quelque sorte des paliers d’évolution pour le joueur patient et motivé. Par exemple il n’y a rien d’étonnant à rencontrer le Rathalos, première véritable grosse Wyverne, qu’après 25 ou 30 heures de jeu. Quant à Fatalis, l’ultime et légendaire Dragon Noir, son haleine me reste personnellement toujours inconnue, et ce n’est pas faute de vivre avec une Monster Hunter addict qui cumule 200 heures de ramassage de bouses au compteur. Monster Hunter Freedom incorpore donc des versions plus féroces de la plupart des Wyvernes. Vous étiez tout fier de tenir en respect cette Wyverne de base qu’est le Yian-Kut-Ku ? Attendez de faire connaissance avec le Yian-Garuga, son évolution ultime.

 

Enfin, Monster Hunter Freedom s’est permis d’autres réorganisations de bon aloi, comme par exemple le fait de commencer avec une arme de chaque type (épée, grande épée, double épée, arbalète, marteau, lance) et non plus seulement avec la lame de base. Un sacré gain de temps permettant de choisir plus rapidement son outil préféré pour se concentrer sur son évolution. Car dans Monster Hunter, l’équipement est purement et simplement la clé du succès, et l’unique manière de se distinguer aussi bien visuellement que statistiquement. On ne s’achète pas tout ce qu’on veut en claquant des doigts. Ici, tout se mérite. Trop même. Au fait, Monster Hunter Freedom est désormais en français (sans que le bestiaire n’ait été retouché). Les nouvelles commandes demandent un peu de temps, surtout si l’on est habitué à la version PlayStation 2. Deux choses à retenir principalement : recentrer la caméra avec L et dégainer l’arme avec triangle. Ensuite, en lieu et place du deuxième stick qui servait à porter les coups, on les assène désormais en combo’ avec les touches triangle, rond et triangle + rond.

 

L’âme aiguisée

 

Monster Hunter est un titre doté d’une forte personnalité, avec ses rituels et ses petites contraintes à gérer qui lui donne un aspect stratégique. La vigueur qui diminue, il faut alors dépecer un herbivore d’un bon steak et le faire rôtir avec un timing idéal, pour une cuisson à point de préférence s’il vous plaît. Il ne faut jamais s’aventurer dans un endroit trop chaud sans boissons fraîches, sous peine de se liquéfier à petit feu. Le tranchant de la lame qui s’émousse peut engendrer une situation dangereuse sans des aiguisoirs, pour éviter de ricocher contre une carapace trop dure. Les boules de peintures à éclater sur une Wyverne trop mobile seront indispensables pour ne pas perdre l’animal de vue sur la carte. Etc. Tant de gestes qui deviennent familiers et naturels, et que l’on répète plus ou moins inlassablement. Il y a un côté un peu masochiste dans Monster Hunter, dans cette absence de plaisir instantané, mais diffusé sur la durée.

 

D’ailleurs du temps, mieux vaudra en prévoir pour venir à bout de votre premier vrai trophée de chasseur de monstres : une Wyverne. Bien sûr on peut toujours s’amuser à faire peur aux herbivores, à embêter les porcs renifleurs de champignons rares, ou à tirer la corne des antilopes sauvages. Mais les choses sérieuses commencent face au Yian-Kut-Ku, détestable Wyverne rosâtre déjà plus haute que vous de trop nombreux mètres. Si le Rathalos et sa petite copine la Rathian sont les vénérables et puissants dragons par excellence, le bestiaire encore plus lointain réserve quelques surprises qu’il serait dommage de précipiter ici. Vous vous souviendrez de cela en découvrant votre premier Basarios. En revanche il m’est impossible de ne pas évoquer ma bestiole favorite, le très rigolo Gypcéros. Sorte de mélange entre une volaille et un vieux dinosaure, sa démarche de dindon est presque aussi ridicule que sa façon de courir haletant partout non-stop en s’épuisant tout seul. Quant au vénérable Lao Shang Lung, il doit bien faire son petit kilomètre de long. Les attaques frontales étant proscrites face à de tels morceaux de viande au comportement qui leur est propre, on peut employer quelques moyens d’assauts détournés. Balancer une bombe flash pour éblouir le dragon, ce qui ne l’empêchera pas de se débattre sur place (attention au revers de la queue !) et s’accroupir en déposant un baril explosif puis décamper promptement en se jetant à terre. Et tout ça se passe sur une console portable !

 

En vérité, Monster Hunter Freedom n’a pas de fin. Diaboliques, les développeurs de Capcom ont engendré un concept unique avec ce titre, dont la nature à part n’a pas manqué de convaincre les nippons. Pendant que Monster Hunter Freedom reste à ce jour le jeu le plus vendu sur PSP au Japon, Monster Hunter 2 est sorti là bas sur PlayStation 2 en février dernier. Enfin, Capcom a annoncé le développement de Monster Hunter 3 sur PlayStation 3. Miam. Malheureusement pour le commun des mortels, et on est quand même nombreux dans ce cas, la quête de puissance sans fin de Monster Hunter, qui se caractérise par sa lenteur, s’avèrera bien rapidement frustrante. A la recherche permanente du minéral manquant pour améliorer votre épée, ou à la difficulté et au temps nécessaire pour venir à bout d’une Wyverne, s’ajoutent des soucis d’ordre technique comme la lourdeur dans la jouabilité, des temps de chargements entre chaque zone, et des caméras perfectibles dans les lieux trop étroits.

 

Dragon de poche

 

Alors une bonne fois pour toute, comment savoir si Monster Hunter est fait pour vous ? C’est simple, il n’y a aucun moyen de le deviner, le titre n’étant comparable à aucun autre. Pour tout le monde, Monster Hunter Freedom sera donc un jeu "difficile", certes, mais le terme n’est pas idéalement choisi. Monster Hunter Freedom est simplement calqué à partir d’un modèle de jeu unique, qui est conçu, dans l’idéal, pour accrocher le joueur un nombre d’heure très important. Mais si ni la collecte de raretés, ni la jouissance de voir un Black Rathalos à terre après 45 minutes de course-poursuite enragée sur les rives d’un volcan, ni les soirées chasses aux monstres entre amis ne semblent vous convaincre, alors c’est plutôt mal engagé. Monster Hunter Freedom est un jeu qu’il est impensable de retrouver sur une autre console portable. Pour cette mouture PSP on était en droit de se demander quels genre de concessions on allait devoir subir. Réponse : aucune. Même pas davantage de temps de chargements ? Non. Des saccades de temps à autres ? Du tout. Toutes proportions gardées, puisque la résolution et le nombre de polygones ne peuvent être identiques, Monster Hunter Freedom est une copie carbone de la version PlayStation 2. En conséquence, il supplante visuellement à peu près tout ce qu’on a pu voir en matière de 3D sur portables à ce jour. Nos Wyvernes géantes gambadent dans la poche aussi aisément que dans le salon. On y croyait tout simplement pas, mais Capcom l’a fait, et bien fait.




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Steeve Mambrucchi

le mercredi 7 juin 2006, 16:30




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