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Même si le bombardement de Pearl Harbor par les avions japonais procure des sensations nouvelles, l’ensemble du jeu ne surprend plus assez. Toutefois, les fans de la série enfileront à nouveau l’uniforme pour combattre l’ennemi. Les différentes missions historiques et le mode online devrait amortir tout de même leur achat. Dans la même veine que son prédécesseur, Medal of Honor : Soleil Levant offre du bon spectacle mais avec de grosses lacunes techniques qu’il faut absolument évincer dans le prochain épisode.
- Toujours aussi immersif
- Des scènes spectaculaires
- Musique patriotique qui fonctionne bien
- Un moteur graphique qui vieillit mal
- L'effet de surprise n'est plus là
- Mode multijoueur quelconque
- Intelligence trop artificielle
Après nous avoir fait gambader sur les plages normandes, le nouveau volet de MOH va nous faire vivre un autre moment clef de la Seconde Guerre Mondiale : les batailles du Pacifique. De Pearl Harbor au pont de la rivière Kwaï, en passant par Guadalcanal, vous allez parcourir toute l’Asie à travers les yeux d’un jeune Marines américain prêt à défourailler du Jap’. Tout un programme !
Qui ne se souvient pas du débarquement du 6 juin 1944 retranscrit avec un réalisme incroyable ? Acclamée par la presse puis encensée par le public, la série des MoH ne pouvait s’arrêter en si bon chemin. Exit Jimmy Patterson, vous voilà dans la peau de Joseph Griffin, un jeune Marines américain qui devra échapper aux attaques des Japonais à Pearl Harbor mais aussi s’aventurer dans les jungles hostiles de l’Asie. Une chose est sûre, après avoir vécu ces moments d’anthologie, vous ne verrez plus les FPS de la même manière. Le bombardement de Pearl Harbor, pour ceux qui ne l’ont pas encore appris en cours d’Histoire ou ceux qui ont raté le long-métrage de Michael Bay, poussa les Etats-Unis à rentrer brusquement dans le marasme de la Seconde Guerre Mondiale. A cette date, les Etats-Unis ont pris conscience qu’ils étaient loin d’être invulnérables aux attaques extérieures, sorte de préambule au 11 septembre 2001.
C’était un 7 décembre 1941
Tout débute dans les dortoirs d’un navire militaire américain. Votre personnage somnole tranquillement rêvant d’horizons paradisiaques quand soudain une explosion provoque la panique à bord. La sirènes se mettent à hurler, vos frères d’armes s’écroulent tout autour de vous, les cris et les explosions sont de plus en plus intensifs, bref c’est le chaos le plus total. Vous avancez aveuglément en tentant de porter secours à l’un puis à l’autre. Un coup d’extincteur pour maîtriser les flammes pour porter secours à vos camarades et hop vous voilà sur le pont du bateau où un avion kamikaze jap’ vient s’écraser sous vos yeux. L’action se fige soudainement puis laisse place à un ralenti avec un effet de blur des plus poignant pour souligner la dramaturgie de l’action. On vous équipe d’un fusil et là c’est l’atrocité de la guerre. Vous devez, non seulement abattre les escouades japonaises, mais aussi faire exploser les torpilles qui arrivent dans votre direction. Après avoir tenté en vain de défendre votre patrie, vous vous retrouvez sur une embarcation aux commandes de canons dans le but de faire mordre la poussière à ces soldats des cieux. Les avions surgissent de toute part, les explosions sont légions, les fumées sont aussi épaisses qu’aveuglantes et l’ambiance sonore appuie fortement cette immersion. Cette première scène n’a pour simple objectif que d’en foutre plein la vue, histoire de mettre les points sur les "i" et de montrer le potentiel technique de la PS2. Défi réussi haut la main et je peux vous assurer qu’on ne sort pas indemne de cette expérience.
Intelligence trop artificielle
Outre survivre au bombardement de Pearl Harbor, vous devrez parcourir 9 missions réparties en plusieurs sous-niveaux avec des objectifs à atteindre. Voici une petite liste, histoire de vous mettre en bouche (protection, diversion, sabotage, infiltration et j’en passe). Autant d’objectifs à réussir que d’ennemis à buter. Parlons-en de ces ennemis. Les animations de ces derniers sont nombreuses et d’un réalisme à faire froid dans le dos. Il suffit de croiser leur regard lorsqu’on vient de leur placer une bastos en pleine tête. On se sent un peu coupable mais cela reste un jeu vidéo même si ce Medal of Honor : Soleil Levant retranscrit avec véracité les atrocités de la guerre. L’un des points faibles du jeu réside vraiment dans l’I.A. quasi absente. Aussi statiques que ceux de XIII, les ennemis mettent parfois trop de temps à réagir avant d’appuyer sur la gâchette, nous laissant ainsi le temps de leur ajouter un peu de plomb dans le sang. Et pour palier à ce défaut, les développeurs ont jugé bon de les rendre davantage résistant aux balles. En effet, les gestion des zones d’impact des balles est complètement à revoir et il n’est pas rare de voir un ennemi se relever alors que vous venez de vider votre rafale de Thompson à bout portant. Il faut même parfois deux voire trois balles en pleine tête pour que les ennemis s’écroulent définitivement au sol. Forcément, cette faiblesse se traduit par une durée de vie raccourcie mais le système de sauvegarde obligera le joueur à recommencer la mission selon les checkpoints (peu nombreux) en cas de mort prématurée, corsant un peu plus l’exercice. Autre reproche déjà remarquée dans l’épisode précédent est la maniabilité des deux sticks analogiques. La visée est peu précise et la maniabilité hasardeuse. Sans compter l’utilisation du sniper, qui en mode de zoom, est un vrai calvaire dans les déplacements pour repérer un ennemi. Rien de bien dramatique (car on s’y fait) mais pas toujours pratique lorsqu’on se retrouve sous le feu nourri de l’ennemi.
Il est temps de changer de moteur les gars
La scène du bombardement de Pearl Harbor est techniquement bluffante et restera certainement dans les annales. On notera toutefois des baisses de frame-rate qu’on pardonnera sans problème. Non, le grand reproche que l’on peut faire à ce Soleil Levant est l’inégale qualité des graphismes qu’arborent le soft. Le moteur 3D, bien que proposant des cartes deux fois plus grandes que le premier MoH, commence à accuser le poids des années. Les développeurs ont opté pour des textures en (très) basses résolutions (pour pouvoir afficher les nombreux éléments du décor) et les couleurs sont complètement fadasses. Le soft reste beaucoup trop flou comparé aux autres ténors du genre et à force de vouloir rentabiliser un moteur déjà obsolète à l’époque du MoH : En Première Ligne, le jeu devient par moment d’une laideur sans nom ! Seule l’attaque de Pearl Harbor impressionne et on a le sentiment que les ingénieurs ont tout misé dans cette scène. Mais ne soyez pas effrayé, le reste du jeu offre un gameplay toujours aussi efficace et attendez-vous à vivre d’autres moments intenses. Côté arsenal, les nombreuses armes sont réalistes et correspondent à ce qui a été utilisé lors de la Grande Guerre de 1939-1945. Ne vous attendez donc pas à du bourrinage à la Quake, ici, les armes ont une cadence plutôt lente et les munitions sont limitées voire précieuses. D’autant plus qu’il est impossible (contrairement à Call of Duty, pour ne citer que lui) de récupérer les armes des ennemis.
Médaille juste honorable
Medal of Honor : Soleil Levant reste donc assez classique dans son ensemble avec des parcours assez fléchés et des actions plutôt scriptés. Le caractère immersif est le tour de force de ce titre qui impressionne par son réalisme et un spectacle digne de certaines productions hollywoodiennes. A cela, vient se greffer, une musique qui a bénéficié d’un soin tout particulier puisqu’elle a été composée par un orchestre symphonique, un vrai de vrai. Des thèmes patriotiques, héroïques ou de bravoure accompagnent parfaitement l’action par des effets sonores qui viennent augmenter l’intensité du jeu, qui n’a que pour défaut sa durée de vie moyenne et ses graphismes dépassés. A noter que les heureux possesseurs d’une connexion haut débit pourront s’affronter en ligne jusqu’à 8 joueurs en Deathmatch et en Team Deathmatch. Un peu léger par rapport à XIII qui propose deux fois plus de mode de jeux. On ne fera pas la fine bouche car les FPS online sont assez rares et l’amusement est toujours au rendez-vous lors de ces parties endiablées.