Test Modern Warfare 3 sur X360

Histoire de mettre d'emblée les points sur les i, la campagne solo démarre sur les chapeaux de roue. Le jeu fait l'impasse sur la traditionnelle séquence d'entraînement au tir et, après un petit prologue non interactif, nous plonge directement dans les rues dévastées de New-York pour une première mission déjà très explosive. Le scénario faisant directement suite à celui de Modern Warfare 2, nous nous retrouvons en pleine troisième guerre mondiale. Et ça se voit ! Comme pour mieux asséner son statut de référence du FPS scripté, ce Call of Duty fait feu de tout bois d'entrée de jeu. La mise en scène de la deuxième mission rappelle l'image de fin de Black Ops. Le troisième niveau nous met aux commandes d'un drone à chenilles extrêmement puissant. Le quatrième se déroule dans un avion et ferait presque passer la séquence post-générique du premier Modern Warfare pour un simple brouillon. Au final, on a droit à seize missions extrêmement dynamiques qui ne nous laissent aucun répit. Il n'y a absolument aucun temps mort à regretter, et aucun niveau ne paraît tristement banal. Certes, les derniers sont un peu moins efficaces que les premiers, mais ils restent tout de même bien supérieurs à ce que les autres jeux du genre savent faire. C'est bien simple : avec Call of Duty, même les quelques QTE qui ponctuent l'aventure ne paraissent pas ennuyeux. Mieux encore : la surenchère d'explosions et d'évènements spectaculaires ne se montre nullement écœurante. "Too much", Modern Warfare 3 ? Oui, mais dans le bon sens du terme. Il faut dire que, comme d'habitude, la campagne ne dure que cinq à six heures. Et pourtant, le contexte de conflit planétaire nous fait voir du pays. On a ainsi le temps de passer par les Etats-Unis, l'Inde, la Russie, la Sierra Leone, la Somalie, l'Angleterre, l'Allemagne, la République Tchèque, la Péninsule Arabique et même la France !Difficile de rester insensible au charme des deux missions parisiennes, qui démarrent sur les toits de Montmartre, font un petit détour par les Catacombes et se terminent aux pieds de la Tour Eiffel.

Classique mais très efficace

Tous ces événements nous sont relatés par le biais d'un moteur graphique ayant déjà fait ses preuves par le passé, et que les développeurs ont manifestement optimisé au maximum. Même les séquences les plus chargées en action et les plus impressionnantes restent en permanence fluides. En contrepartie, on doit se contenter de graphismes honnêtes mais jamais transcendants. Heureusement, s'il n'y a pas de quoi s'émerveiller techniquement, l'intensité de certaines scènes suffit pour nous impressionner par moments. Et ce, alors même qu'on connaît la recette par cœur ! On n'échappe pas aux classiques missions de sniper, aux séquences de tirs au sol depuis les airs, aux ouvertures de portes suivies d'un effet de ralenti pour tirer sur les terroristes tout en épargnant les otages, aux hélicoptères qui se crashent immanquablement, aux passages sur rails, etc. Mais impossible d'en tenir rigueur au jeu puisque tout cela est parfaitement maîtrisé. Tant pis pour l'innovation, et tant mieux pour l'efficacité ! De plus, le contenu ne se limite évidemment pas à une simple campagne solo. On a ainsi le plaisir de retrouver les missions coopératives "Spec Ops", jusqu'alors aperçues uniquement dans Modern Warfare 2. On a donc le droit à seize missions bonus, qui réutilisent intelligemment les décors du mode solo et offrent des défis variés, à parcourir (en ligne ou en écran splitté) plus d'une fois afin d'améliorer ses scores. Un bon moyen de renforcer la convivialité du jeu et d'en prolonger la durée de vie. Petite nouveauté : en plus de ces missions légèrement scénarisées, la section Spec Ops accueille un mode "survie" où les joueurs doivent affronter d'incessantes vagues d'ennemis sur les seize maps du mode multi. Ce mode relativement classique y gagne donc en intérêt, puisqu'on peut apprendre ainsi tranquillement (enfin, presque) l'agencement des terrains sur lesquels on est amenés à combattre pendant de nombreuses heures en ligne.

C'est bien simple : avec Call of Duty, même les quelques QTE qui ponctuent l'aventure ne paraissent pas ennuyeux. Mieux encore : la surenchère d'explosions et d'évènements spectaculaires ne se montre nullement écœurante."

Car si la troisième guerre mondiale façon Michael Bay a ses charmes, il ne faut pas oublier que c'est également le mode multi qui motive un bon nombre de joueurs. Et de ce point de vue, il y a également de quoi se réjouir. Bien pensées, les maps font la part belle aux raccourcis et chemins détournés, qui permettent toujours de déloger les campeurs. Plus riche que jamais, le système de progression multiplie les récompenses, à court comme à long terme. Accessoires pour améliorer les armes, logos à débloquer, petits bonus accordés à ceux qui meurent trop, gros bonus pour ceux qui enchaînent les kills ou les objectifs en cours... C'est un véritable festival de points d'expérience, de "perks", de "streaks", de "proficiencies" et autres gratifications. On peut s'en moquer (cf le "Sergeant of the Master Sergeants Most Important Person of Extreme Sergeants to the Max" du parodique "Duty Calls") mais il faut reconnaître qu'ainsi, tous les joueurs passent un bon moment. Du côté des modes de jeu, on note l'arrivée du Kill Confirmed et du Team Defender. Le premier est une variante du Team Deathmatch, où les soldats laissent tomber leurs dogtags à terre en mourant. Si le tueur ou un membre de son équipe ramasse ces plaques, le "kill" est confirmé et les points engrangés. Si c'est un adversaire qui les ramasse, le "kill" est annulé et les points repris. Ces règles donnent lieu à des situations intéressantes, où un sniper peut par exemple enchaîner les tirs sur des adversaires trop pressés de récupérer des dogtags tout frais. Et le jeu en équipe s'en trouve renforcé, puisqu'il vaut mieux avoir des renforts avec soi pour récupérer nos dogtags quand on se fait abattre. En Team Defender, le premier kill entraîne l'apparition d'un drapeau à ramasser. Il faut ensuite le garder le plus longtemps possible pour augmenter le score de l'équipe.

Master Sergent Shooter Person !

En dehors des parties "officielles", il est possible de s'adonner à des matchs privés entre amis, où les règles de jeu peuvent être personnalisées et où les modes s'orientent plus vers le fun que la compétition pure. On retrouve le "Gun Game" et le "One in the Chamber" de Black Ops et on découvre quelques nouveautés : "Infestation" (un infecté choisi au hasard contamine ses ennemis pour les enrôler dans son équipe), "Drop Zone" (capture de points où des packages bonus sont régulièrement livrés), "Juggernaut" (un joueur est choisi au hasard pour incarner un Juggernaut, celui qui le tue devenant alors le nouveau Juggernaut) et "Team Juggernaut" (un Juggernaut est présent dans chaque équipe). Ces modes ne sont pas tous exceptionnels, mais leur présence est toujours bonne à prendre. Ils viennent enrichir un mode multi déjà fort complet par ailleurs. Et n'oublions pas qu'en plus, Modern Warfare 3 est le premier Call of Duty à inaugurer le service Call of Duty Elite. Cette plateforme accessible via la console, un smartphone ou le web simplifie et encourage les interactions sociales, regroupe les vidéos enregistrées par les joueurs, et donne accès à des tonnes de statistiques extrêmement détaillées. Ceux qui accepteront de payer un abonnement à ce service auront en plus accès à des compétitions permettant de remporter des cadeaux réels, ainsi qu'à l'ensemble des DLC à venir. Les fans les plus invétérés de la série y trouveront certainement leur compte, à condition de jouer sur consoles car Elite n'est pas encore disponible sur PC. Heureusement, il est tout à fait possible de se contenter du jeu, qui fait mouche aussi bien en solo, qu'en coop' ou en multi.

TEST VIDÉO CALL OF DUTY MODERN WARFARE 3