Test MicroMachines V4

De mémoire, le dernier épisode en date de MicroMachines date de 2002, à l’arrivée de la Xbox et du GameCube sur le marché très prisé du jeu vidéo. A ce moment-là, Sheffield House s’occupait du développement pendant qu’Atari faisait office d’éditeur. Quatre ans après, les choses ont changé. Faute de revenus, l’éditeur lyonnais a cédé sa place à Codemasters, premier éditeur de la série, qui reprend à nouveau les rennes de cette petite entreprise. Sans prendre trop de risques, l’éditeur anglais a fait appel à Supersonic Software, connu et reconnu pour avoir mis au monde Mashed, un jeu de courses dont le concept a été repiqué d’un certain MicroMachines. Quel curieux hasard.

Off road

Bien placé pour remettre au goût du jour le concept soi-disant intemporel de MicroMachines, Supersonic Software n’a donc pas eu besoin de se creuser les méninges bien longtemps pour tenter de lui insuffler une seconde jeunesse. Des petits voitures miniatures se tirant la bourre dans des environnements familiers jalonnés d’obstacles un peu partout, le tout à grands renforts d’items à ramasser sur la route, le concept de base n’a pas trop évolué, pour le plus grand plaisir de certains mais aussi le désarroi des autres. Bah oui, on ne change pas une formule qui marche et cet adage bien encré au coin de la tête, les développeurs se sont attelés à la tâche assez rapidement. Peut-être un peu trop rapidement d’ailleurs. Si la réalisation d’un MicroMachines ne nécessite pas forcément des millions de polygones et des effets de bump-mapping dans tous les sens, force est de constater que l’ensemble graphique de MicroMachines V4 manque cruellement de fignition. La modélisation des voitures miniatures sont d’une simplicité affolante, les textures peu détaillées, les décors manquent souvent d’originalité et la bande-son reléguée au second plan. Seule la gestion de la caméra semble tirer son épingle du jeu avec des placements suffisamment proches de la course pour dynamiser les épreuves.

"Océdar, dépoussiérant, revitalise le bois vivant"

Les défauts ne s’arrêtent pas là puisque MicroMachines V4 pêche également dans ses modes de jeu et sa façon dont est construit le principe des courses. En mode solo, les épreuves se débloquent une par une et pour espérer débloquer les 78 tracés (certains se répètent), il va falloir s’accrocher et avoir beaucoup de courage. Le mode le plus frustrant étant le mode Bataille qui consiste à distancer ses adversaires ou à les faire chuter pour espérer chiper le point d’un adversaire et ainsi remplir sa propre jauge. Bien évidemment, le principe fonctionne également de l’autre côté. Cela entraîne ainsi des parties interminables, tant et si bien qu’on finit par se lasser et trouver bon nombre de défauts à ce jeu, finalement pas si amusant que ça, même en multijoueur. Bah oui, devoir se farcir l’ensemble du mode solo pour espérer s’amuser un tant soit peu avec ses amis, voilà un choix contestable et fâcheux. Car on a beau lire ici et là que MicroMachines V4 révèle tout son potentiel à plusieurs, force est de constater que ce nouvel épisode est loin d’être aussi poilant que par le passé. Devons-nous pointer du doigt la réalisation bas de gamme, les courses qui manquent d’originalité ou bien encore cette progression du jeu redondante ? Peut-être qu’au bout de 15 ans, le gameplay nécessite aussi un bon coup de dépoussiérant ?