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Si Nintendo refuse de développer des nouvelles licences, c’est tout simplement parce qu’il a suffisamment de talent pour renouveler celles qu’il possède déjà dans ses cartons, avec une efficacité que l’on peut difficilement nier. Luigi’s Mansion 2 en est le parfait exemple, et les nouvelles aventures de Luigi dans des maisons hantées agissent comme une drogue dure, dès lors que l’on en a saisi toutes les subtilités. Le gameplay fait preuve d’une finesse appréciable, la réalisation est au top et l’ambiance tout simplement géniale. Alors oui, l’absence d’un second stick se fait parfois sentir et on aurait aimé un mode multijoueur un peu plus punchy. Mais les nombreuses qualités affichés par Luigi’s Mansion 2 font de lui une valeur sûre du catalogue de la 3DS.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Luigi's Mansion 2
- Animations travaillées
- Ambiance musicale et sonore soignée
- Un level design exemplaire
- La campagne solo efficace
- Gameplay aux petits oignons
- Des fantômes attachants
- Graphiquement solide...
- ...malgré quelques soucis d’aliasing
- Des déconnexions intempestives en ligne
- Un second stick n’aurait pas été du luxe
- Le mode multi pas si emballant que ça
A l’heure où David Cage se bousille les neurones sur des scénarios à multiples embranchements, Nintendo continue de nous bercer avec des histoires qui tiennent sur deux lignes. Mieux encore, il s’agit quasiment d’un copier-coller du script de la version GameCube, avec un Mario emprisonné dans un tableau et qu’il va bien évidemment falloir délivrer. Afin que l’illusion soit parfaite, les scénaristes de Nintendo ont introduit la Lune noire, un astre qui maintenait le calme dans la Vallée des ombres jusqu’à ce qu’une force maléfique ne la brise en cinq fragments. Un prétexte moisi pour expliquer l’agressivité des fantômes tout au long de l’aventure, en gros. Heureusement, Luigi ne sera pas livré à lui-même et pourra compter sur l’aide indéfectible du professeur K. Tastroff, qui lui fournit d’ailleurs tout l’équipement nécessaire pour capturer les ghosts. Taillé avant tout pour le grand public, Luigi’s Mansion 2 ne contient aucune énigme insoluble, mais le frangin de Mario dispose quand même d’une DS en format tank, par le biais de laquelle le professeur lui distille quelques conseils bienvenus pour les moins débrouillards. Malgré son scénario acheté aux Puces de Clignancourt donc, Luigi’s Mansion 2 propose une durée de vie satisfaisante : avec cinq manoirs à explorer (Manoir du désespoir, Tours des détours, Pendularium, Mine des mystères, Maison des collections), et une trentaine de minutes en moyenne pour terminer chaque mission, nous avons bouclé le jeu en une dizaine d’heures environ. Après, tout dépend du temps que l’on souhaite consacrer à l’exploration, indéniablement l’un des aspects les plus addictifs de Luigi’s Mansion 2.
En termes de réalisation, le jeu affiche des graphismes de premier ordre, avec un univers propre à chaque manoir qui rappelle systématiquement que le jeu est le résultat d'un travail minutieux."
Chaque maison hantée regorge en effet de trésors que l’on prend un malin plaisir à dénicher, et il faut bien ouvrir l’œil pour ne pas passer à côté. S’il est conseillé de lever constamment la tête, attention également au papier peint susceptible de masquer une planque obscure, ou alors aux différents vêtements qui traînent ici et là. Une maîtrise parfaite du trompe-l’œil mise au service d’un level design bien fichu, vraiment. Ces pièces d’or, billets de dollars et autres pierres précieuses sont d’autant plus importants qu’ils permettent d’améliorer considérablement l’efficacité de l’Ectoblast 5000 et de ses accessoires ; sachant qu’il faudra atteindre les quelque 20 000 G récoltés pour accéder à l’évolution finale de l’appareil. Une précision qui permet de rappeler que le gameplay de Luigi’s Mansion 2 repose essentiellement sur trois axes : la jauge d’Aspir’A, le Spectroflash et le Révéloscope. Trois, c’est aussi le nombre de phases nécessaires pour se saisir d’un spectre. A l’instar du premier épisode, Luigi doit d’abord immobiliser le fantôme en l’éblouissant avec le Spectroflash, puis l’aspirer en tirant de toutes ses forces en arrière. Une fois la jauge d’Aspir’A pleine, il faut alors presser A pour faire diminuer le compteur de la créature jusqu’à ce qu’il atteigne 0. Une manœuvre facile à assimiler, et avec laquelle il va falloir dompter les fourberies des fantômes, ces derniers étant bien décidés à ne pas se laisser marcher dessus. Du coup, ils n’hésitent pas à porter des lunettes de soleil pour se protéger des flashs aveuglants, voire carrément un seau puisqu’ils ne peuvent pas toujours avoir la classe dans Luigi’s Mansion 2.
The Playboy Mansion
Au fur et à mesure que l’on progresse dans l’aventure, les comportements des ennemis deviennent moins prévisibles, l'occasion de découvrir toutes les subtilités du gameplay de Luigi’s Mansion 2. Par exemple, aspirer plusieurs ennemis à la fois permet de s’extirper d’une situation tendue, de même que faire preuve d’anticipation évite de se faire prendre en traître. Même s’il ne s’agit pas d’un jeu de baston ici, les adversaires nécessitent un minimum de skill et de perspicacité pour en venir à bout, certains balançant des projectiles à distance, d'autres fonçant tête baissée sur notre héros. Pas de Game Over à répétition à signaler, mais on est bien content d'avoir un os doré à se mettre sous la dent pour reprendre la partie là où on a perdu connaissance ; et encore plus face à un boss. Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, ceux de Luigi's Mansion 2 ne baissent pas forcément leur culotte, même si on s'attendait à un boss de fin un peu plus coriace. Sinon, c'est retour à la case départ illico presto. Le Révéloscope, pour ne pas oublier d'en parler, est surtout utile pour déceler des objets ou des passages dissimulés dans une autre dimension. Une façon astucieuse d’amener les énigmes qui a l'avantage de ne pas rebuter les néophytes. En termes de réalisation, le jeu affiche des graphismes de premier ordre, avec un univers propre à chaque manoir qui rappelle systématiquement que le jeu est le résultat d'un travail minutieux. C’est vrai que l’aliasing abîme parfois les yeux, mais ce désagrément reste mineur par rapport à tous les efforts fournis tant au niveau de l’animation qu’au niveau des différents effets visuels. L’ambiance de Luigi’s Mansion 2 est elle aussi magique : il suffit juste de tendre l'oreille pour entendre Luigi fredonner la musique du jeu, afin de ne pas stresser à chaque couloir sombre.
L’ambiance de Luigi’s Mansion 2 est elle aussi magique : il suffit juste de tendre l'oreille pour entendre Luigi fredonner la musique du jeu, afin de ne pas stresser à chaque couloir sombre."
Luigi’s Mansion 2, c’est aussi l’apparition d’un mode multijoueur baptisé "Tour hantée", et qui est compatible avec le game sharing ; c’est-à-dire qu’avec une seule cartouche, jusqu’à quatre participants peuvent se lancer dans la chasse aux fantômes. Le jeu en ligne est bien évidemment de mise, mais la connexion sans fil avec plusieurs cartouches est également une option. Si tout s’est bien passé en local, nous avons eu droit à quelques déconnexions intempestives en online, aussi bien pendant la recherche d’une session qu’en pleine partie. Trois modes de jeu sont accessibles : Sprint, Chasse et Traque. En Chasse, l’objectif consistera simplement à se débarrasser de tous les spectres qui grouillent dans les environs, alors qu’en Sprint il s’agira de combattre le chrono et de gratter de précieuses secondes pour que l'équipe ait le temps de trouver la trappe de sortie. Enfin, la Traque sollicite surtout le sens de l’observation puisqu’il faudra se servir du Révéloscope pour pister et capturer les Ectochiens. Chaque partie est l'occasion d'accumuler un certain nombre de bonus, notamment pour se faciliter la tâche dans la campagne solo. Cela dit, sans présenter réellement de défauts irréversibles, le mode multi ne se présente pas comme un atout de poids de Luigi's Mansion 2. La faute à un manque cruel de finition, ce qui représente un sacré paradoxe dans la mesure où la communication sur le jeu s'est justement faite sur les parties à plusieurs. Au final, c'est bel et bien la campagne solo qui nous a émerveillés alors que l'on savait à quoi s'attendre. La marque des grands.