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- Bande sonore surprenante pour une GBA
- Durée de vie conséquente
- Gentil/méchant
- L'univers Tolkien
- Facteur chance trop important
- Linéaire
Que faisait Maxime Chao dans la nuit du trois au quatre novembre ? Ludovic joue t-il vraiment au football comme une brêle ? Frédéric est t-il aussi boulet qu’on le prétend ? Autant de thèmes récurrents qui auraient pu prêter à polémique et accessoirement faire une excellente source d’inspiration pour un jeu vidéo. Electronic Arts, lui, préfère exploiter sa licence du Seigneur des Anneaux au maximum. Que voulez-vous, on ne se refait pas !
Monde merveilleux où se côtoient elfes, nains, trolls et autres créatures chimériques, l’heroic fantasy a tout d’abord puisé ses inspirations dans le véritable initiateur du genre : J.R.R. Tolkien, et a très vite pris de l’ampleur pour être très vite décliné à toutes les sauces. L’héroic fantasy comme image de marque, l’heroic fantasy à peine dissimulé derrière un jeu de cartes ou de rôles permettant de regrouper autour d’une table des dizaines de joueurs avides d’aventure ; bref l’héroic fantasy comme un fantasme, comme une projection dans cet univers fantastique au charme si particulier et si attirant. Après une brève récession, le mouvement a doucement repris son expansion grâce à l’adaptation cinématographique de Peter Jackson, qui restera à jamais dans les annales, de l’œuvre majeure de Tolkien : l’univers du Seigneur des Anneaux. Particulièrement pour notre génération, les images ont pris l’ascendant sur les livres, elles parlent plus que des mots, et Electronic Arts l’a bien compris en s’appropriant la licence du film et non des livres. Mais le Seigneur des Anneaux, qu’est-ce exactement ? Evitons d’extrapoler sur le mythe pour nous concentrer sur l’essentiel. Le Seigneur des anneaux est structuré autour d’un aspect communautaire très développé avec des valeurs et des sentiments tels que l’amitié, l’amour, le partage, l’honneur, la persévérance, l’espoir mais également des traits plus néfastes comme la corruption et la perfidie. Le monde est plongé dans une guerre à l’issue incertaine entre le bien et le mal où tout se joue la réussite ou non d’une quête visant à détruire un artefact, l’anneau de pouvoir.
Pour le Rohan, chargeezzz !
Le Seigneur des Anneaux : Le Tiers Age retranscrit parfaitement le scénario tout en prenant soin d’y incrémenter de nombreux objectifs et batailles pour rendre le challenge plus intéressant. Il le sera tout d’abord car vous aurez le libre arbitre de la destinée de la Terre du Milieu (cela peut être parfois barbant, les gentils qui gagnent toujours à la fin…) en réécrivant l’histoire sous la bannière de Sauron, le seigneur des ténèbres, bien décidé à répandre le chaos ou la respecter à la lettre avec les hommes libres de la Terre du Milieu. Pour ce faire, vous pourrez choisir votre avatar parmi 6 personnages (3 dans chaque camp), les chefs les plus emblématiques de cette guerre comme Aragorn, Gandalf, Elrond ou encore Saroumane, le Roi-Sorcier ou la bouche de Sauron. Servir la communauté ou contribuer à la destruction de la Terre du Milieu, quel dilemme ! En tout cas, ces derniers disposent de compétences et caractéristiques propres qu’il faudra choisir selon votre profil stratégique. Stratégique ? Oui, ce volet ne l’est sans aucun doute puisque qu’il tranche radicalement différemment avec le beat’em all au profit du tactical-RPG. Il convient donc de placer et de déplacer judicieusement votre avatar et plus globalement, vos troupes. Mais nous y reviendrons plus loin. Bien que les commandes soient très simplifiées, le passage par le tutorial reste un passage obligé. Le reste des objectifs vous seront dévoilés au fur à mesure via une carte représentative de la Terre du Milieu mais on pourra regretter que les missions soient si souvent imposées dans un ordre précis mais également l’absence d’embranchement, c'est-à-dire que le titre prenne compte de vos victoires et défaites lors des batailles les plus importantes. Les campagnes sont strictement identiques pour les deux camps, ne sont inversées que par la position et les objectifs à réaliser, ce qui plonge le jeu dans une grande linéarité. Les objectifs sont assez variés : tuer une unité spécifique, atteindre un pont, résister 20 tours de jeu… même si dans sa globalité, cela se résume plus à tuer tout ce qui bouge.
Mon précieux…
Heureusement, on oublie très vite ce point noir pour se glisser dans la peau d’un stratège. Avant de vous envoyer réaliser chaque mission, vous pourrez parfois choisir un, deux voire trois compagnons. A l’instar de votre avatar, ces derniers disposent des compétences qui leurs sont propres ainsi que de force et faiblesse. Libre à vous d’équilibrer votre formation ou plutôt de l’axer sur un point particulier comme, par exemple, la vitesse de déplacement ou encore le corps à corps. Le plateau de jeu est découpé en cases et est divisé en trois sections : gauche, centre et droite. Votre avatar ainsi que vos compagnons disposent d’une valeur potentielle de points de commandement, généralement comprise entre 0 et 3. A chaque tour de jeu, cette valeur est réajustée en partie aléatoirement et en partie en fonction du moral de vos troupes. Elle correspond au nombre maximal d’unités que vous pourrez diriger durant ce tour. Chaque section nécessite donc la présence d’un chef pour assurer le déplacement des troupes, bien qu’il soit toujours possible de l’envoyer dans la section annexe aider son camarade. Dans ce cas, les points de commandement sont cumulés mais la section qui ne comporte aucun chef ne bénéficie pas de points (voire un aléatoirement). Et cela se complique d’autant plus que la résurrection (même via un item) durant la bataille n’est pas possible. Il conviendra donc d’assurer la protection au mieux de votre commandant et d’abattre au plus vite les leaders adverses pour semer le chaos dans leurs rangs. D’autres facteurs entrent également en compte comme la typographie du terrain, la portée, etc. qui influeront sur les dommages occasionnés (plus les dommages potentiellement infligeables sont grands, plus votre curseur le sera également). Il se produira également de manière aléatoire des événements comme le ralliement qui vous octroiera le double de vos points de commandement dans une section, l’assaut, grâce auquel vos unités frapperont un peu plus fort pendant un tour, la récupération, etc. Malgré un aspect tactique dans l’ensemble assez poussé, une chance insolente pourra donc vous sortir de bien des pétrins. Mais c’est à double tranchant puisque vos opposants peuvent en bénéficier également… Au fil de vos victoires, votre avatar et vos compagnons accumuleront de l’expérience, utile pour l’amélioration d’une compétence, pour se procurer des équipements ou encore des items.
Le Saigneur des anneaux
Graphiquement parlant, le titre s’en tire honnêtement sans pour autant atteindre des sommets. Les environnements sont formidablement bien retranscrits et assez détaillés pour la plupart. Et c’est avec joie que l’on retrouve les montagnes enneigées, les hameaux en ruine, etc. de l’univers de Tolkien. Lorsqu’une de vos unités frappe un ennemi, l’écran de jeu se substitue alors à un fond d’écran et une animation (différente selon le personnage) du plus bel effet. Toutefois, on pourra regretter que cette option ne soit pas désactivable car beaucoup trop répétitive. La bande sonore est d’une qualité irréprochable, particulièrement pour une GBA, reprenant quelques compositions du film, mais elle manque cruellement de diversité. Même critique pour les voix digitalisés qui, bien que trop peu nombreuses, sont de bonne facture. Pour conclure, Le Seigneur des Anneaux : Le Tiers Age est une bonne surprise mais qui risque peut-être de déplaire aux puristes du tactical-rpg (du fait de la trop grande importance du facteur chance) mais certainement pas aux fans de l’univers Tolkien. Avec la possibilité d’incarner les forces du bien ou de mal sur une trentaine de cartes, le mode Sauron (qui ne permet pas à vos compagnons blessés de ressusciter pour la prochaine bataille) ou encore le mode multijoueur (qui se contente de faire rejouer les mêmes objectifs que le mode campagne mais avec deux joueurs humains, un dans chaque camp), la durée de vie n’en est que plus conséquente. Doublé d’une bande son soignée et d’une retranscription fidèle de l’univers éponyme, Le Seigneur des Anneaux : Le Tiers Age promet d’atterrir sous bon nombre de sapins pour les fêtes de fin d’année.