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Si vous voulez prolonger le plaisir des campagnes du Seigneur des Anneaux : Bataille pour la Terre du Milieu premier du nom, passez votre chemin. En revanche, si votre truc, c’est plutôt l’escarmouche, vous allez profiter d’un contenu plus riche et de mécanismes de jeu plus aboutis. Si vous possédez le premier, l’achat ne se justifie donc pas forcément, mais si vous hésitez entre les deux, prenez plutôt celui-ci au final.
- L’univers du Seigneur des Anneaux
- La création de héros
- La multitude de campagnes possible
- Des parties qui se ressemblent
- Une IA très limitée
- Les campagnes principales assez inintéressantes
Si vous pensiez avoir tourné la page du Seigneur des Anneaux, vous vous trompiez. EA nous propose la suite de son jeu de stratégie, au contenu différent, mais avec cependant les mêmes mécanismes.
"Je déclare la création de la Communauté de l’Anneau". Gandalf n’imaginait à quel point il serait difficile de la dissoudre, surtout pour Electronic Arts. Après les très mauvais jeux de Vivendi, c’est au tour de cet éditeur de se pencher sur le support littéraire et de rendre sa version. Au programme du jeu donc, tous les événements des livres quelque peu négligés sur grand écran. Autant vous prévenir de suite, les campagnes sont beaucoup moins intéressantes que dans les films, on ne s’implique que modérément dans cette histoire. A vrai dire l’intérêt n’est pas là.
I need a hero !
Dans ce test, nous allons vous décrire les différents modes de jeu plutôt que de parler des deux campagnes assez quelconques. Tout d’abord, il est désormais possible de créer son propre héros. Voici vraiment la grande nouveauté. Si vous avez joué au premier épisode, vous savez sans doute que ces valeureuses unités font toute la différence sur un champ de bataille, et deux ou trois d’entre elles en particulier. On songe notamment au Gandalf de niveau 10 et de son sort ultime. Si l’écran est rempli d’ennemis assaillant le vieillard et que celui-ci déclenche son sort, il les enverra tous ad patres dans une magnifique explosion bleue qui ressemble à s’y méprendre à une explosion nucléaire. A travers la plupart des batailles, vous pourrez invoquer votre héros créé de toute pièce (physique, statistiques et sorts) et l’envoyer faire un petit tour dans les contrées les plus dangereuses des Terres du Milieu. Etant donné que ce héros s’invente de toute pièce, il est possible de créer un clone de Gandalf. Imaginez donc deux magiciens similaires de niveau 10. Inutile de bâtir des armées gigantesques, ils viendront à bout de n’importe quel camp ennemi à eux seuls. Le gameplay s’en trouve particulièrement modifié. Il n’est possible d’invoquer un nouvel héros que dans les modes escarmouche et campagne personnalisée. Rassurez-vous, ce sont les modes les plus intéressants du jeu. Il existe cependant des limites à votre fantaisie. Gandalf se sert de sorts humains, car malgré son statut de demi-Dieu, il reste humain. Ne croyez pas vous servir d’une armée d’archers elfes assistée par ce type de héros puisque en optant pour la stratégie Gandalf, vous récupérez également le camp qui va avec.
Nouveau gameplay
Ce nouvel opus apporte également des mécanismes un peu différents. Souvenez-vous : il n’était pas vraiment possible de mettre en place le camp de vos rêves. Vous possédiez en effet un énorme château dans lequel vous placiez au maximum 8 ou 12 structures (archerie, fermes pour la collecte des ressources, bâtiments d’amélioration…). Maintenant, tout parait beaucoup plus ouvert, avec cependant quelques contraintes. Bien entendu, il est impossible de construire sur un terrain trop accidenté, cela reste logique. En ce qui concerne les fermes, il demeure très maladroit des les placer les unes à côté des autres. En effet, en les plaçant, vous verrez un cercle se former autour de ce bâtiment. Au centre, vous verrez un pourcentage d’efficacité. S’il n’y a aucun bâtiment aux alentours, si le terrain est bien plat, vous obtiendrez un rendement de 100%. En revanche, lorsque deux cercles de ferme se chevauchent, ça baisse. Cette règle apporte une grande modification de gameplay. Vous ne devrez plus rester cloîtré en sein d’une forteresse et placer un maximum de trébuchets ou de tours de gardes sur les murs mais protéger de nombreux lopins de terre éparpillés, faire face sur de nombreux fronts à la fois. Le jeu ne se résume donc plus à des attaques ou des défenses de forts. On gagne en rythme et en intérêt. Les parties personnalisées revêtent de nombreuses formes. Entamer la conquête globale impliquera de votre part plusieurs jours de jeu et la prise des capitales quelques heures. Vous passerez pas mal de temps sur la carte du monde, à affiner vos petites armées, comme sur un Risk en essayant de trouver l’alchimie idéale entre les héros et les armées disponibles au départ. Une fois une campagne terminée, rien ne vous empêche de changer de race, histoire de goûter un gameplay différent. Ne vous faites pas trop d’illusion cependant : les mécanismes du jeu d’un camp à l’autre ne sont pas différents. Une fois de plus, ce sont les héros qui se distinguent les uns des autres, pas les races.
Déception malgré tout…
Il faut néanmoins tempérer nos ardeurs face à ce début de texte très positif. Nous avons bien entendu retrouvé un certain plaisir de jeu, c’est indéniable. Mais au bout de quelques heures, la lassitude nous a envahit. Les parties se suivent et se ressemblent (une option permet la résolution immédiate des batailles mais vous perdez des troupes que vous n’auriez pas perdues en participant vous-même à l’affrontement). A force de refaire les mêmes combats maintes et maintes fois, on distingue les vrais défauts. L’IA est assez grotesque : les ennemis foncent, voilà tout. Entre Chuck Norris et Woody Allen, nous sommes plus proches du premier si vous voulez. Au rayon des nouveautés, nous devions avoir une flotte pour des combats aquatiques d’envergure. Au final, ces combats paraissent aussi navrants que dans les autres jeux de stratégie, en gros, cela n’a aucun intérêt. Mais le plus grave : la profondeur de jeu n’est pas extraordinaire, le joueur effectue toujours les mêmes actions. Il bâtit son camp, choisit un type de caserne (archers, cavalerie ou fantassins…), achète les améliorations nécessaires, construit en masse et arrive dans le camp ennemi. Et vu que cela a fonctionné une fois, il reproduit le même schéma tout le temps. En ce moment, je suis également en train de revivre les missions de Total Annihilation, la référence des jeux de stratégie. Il faut bien se préparer à Supreme Commander ! 150 unités et structures, pas une de trop, on se sert de tout, on alterne les stratégies, en attaquant conjointement par la terre ou le ciel, après un bon tir de barrage et une optimisation parfaite des ressources. Nous sommes bien loin de ce schéma avec le Seigneur des Anneaux. On retrouve donc avec plaisir l’univers mais finalement, on se demande si la cible pour ce jeu n’est pas constituée par ceux qui n’ont finalement jamais joué aux jeux de stratégie.