5 20
LocoCycle est ce qu’on appelle dans notre jargon une belle bouse, un de ces jeux qui ne devraient même pas exister et qui réussit pourtant l’exploit de figurer dans le line-up de lancement de la Xbox One dans le but évidemment d’extorquer 20€ à de malheureuses victimes mal informées. Plus proche d’un jeu PS2 ou Dreamcast graphiquement parlant, le titre se paye en plus le luxe d’être archi-linéaire, scripté jusqu’à l’os, ultra court et plus répétitif qu’un disque rayé, sans compter que son gameplay se résume à martyriser 3 boutons et à réaliser quelques QTE lorsqu’on nous le demande. Seules les quelques vannes présentes dans le script pourront faire rigoler quelques instants les joueurs, mais le rire vire rapidement jaune au fur et à mesure que l’aventure progresse. Un jeu à fuir absolument.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de LocoCycle
- Quelques bonnes blagues
- Ne se prend pas au sérieux
- Graphismes d'un autre âge
- Gameplay archi répétitif
- Scripté jusqu'à l'os
- Scénario bidon
- Se finit en quelques heures à peine
Titre de lancement de la Xbox One, LocoCycle est disponible exclusivement en téléchargement via le Xbox LIVE et propose certainement l’expérience vidéoludique la plus marquante de ces dernières années. Difficile à croire de la part d’un beat’em all, genre qui tombe un peu plus en désuétude à mesure que le temps passe, mais vous allez vite comprendre que le concept y est pour quelque chose. Servi par des cinématiques en live action réalisées avec un budget total de 12€, LocoCycle nous présente un scénario qui ferait pâlir d’envie les nanards les plus insipides de Hollywood. Vous incarnez I.R.I.S, une moto de combat élaborée par les ingénieurs d’une entreprise d’armement dans le plus pur style K2000, sauf qu’ici, la LED clignotante est bleue et non plus rouge. Après avoir été foudroyée à la fin du gala de présentation (oui vous avez bien lu, c’est aussi décousu et abrupt que ça), IRIS décide de vivre une vie de biker libre sur la route, et de rejoindre un rassemblement de motards à l’autre bout du pays. Notre cylindrée part donc en trombe alors que Pablo, le mécano mexicain de l’entreprise, a la jambe de son jean coincée dans le bras oscillant d’Iris. Pas de chance, notre mécanicien va être traîné derrière durant toute l’aventure, qu’il animera de remarques en espagnol. Et comme le module de traduction d’Iris est en panne, elle ne parle plus qu'anglais, ce qui va aboutir à un florilège de malentendus et de savoureux quiproquos dans les dialogues entre nos deux personnages. Savoureux les premières minutes du moins, car les tentatives humoristiques du jeu tombent le plus souvent à plat du fait de la médiocrité de l’ensemble, et des traductions pas forcément folles proposées en sous-titres. Alors pour palier à ce problème, de nombreuses références à des films ou à d’autres éléments de la culture populaire sont balancées à tout bout de champ, dans le fol espoir de vous arracher un furtif sourire. Un vide scénaristique qui n’est là que pour répondre à la terrible réalisation du jeu.
Attention, jeu très mauvais !
Quand on allume LocoCycle pour la première fois, il faut s’attendre à un choc. Graphismes à peine du niveau d’un jeu Dreamcast, et niveaux scriptés au-delà de l’entendement, composent la substantifique moelle du jeu. Concrètement, vous roulez le long de la route vers votre rassemblement de bikers en contrant les méchants venus vous attaquer. Pour cela rien de plus simple, le bouton B sert pour les attaques à distance, la touche X pour les attaques au corps-à- corps rapides et Y pour les attaques puissantes. Car oui, avant d’être une moto, IRIS peut combattre aussi bien que Titus, le héros de Ryse, mais avec encore plus de QTE que dans le jeu de Crytek. Concrètement, trois types d’ennemis vous agresseront : les hommes de main à bord de véhicules qu’il faudra éliminer avec B, les robots variés à détruire au corps-à-corps avec des combos qui montent facilement jusqu’à 300 hits, et enfin les boss, qu’il faut vaincre en leur renvoyant leurs attaques, c’est-à-dire en spammant le bouton A. De toutes les façons, l’absence complète de timing fera que vos dégâts dépendent uniquement de votre capacité à marteler les boutons de votre manette. Mais pas d’inquiétude, si vous choisissez de lâcher complètement la manette, le jeu suivra quand même son cours. Les déplacements sont quant à eux limités à la largeur de la route et vous disposez d’un turbo qui vous permet de rattraper certains ennemis avant de les engager en combat rapproché.
Se bouclant très rapidement, affichant des graphismes digne de l’ère PS2 et ultra chiant à jouer, LocoCycle est un OVNI dans le line-up de lancement de la Xbox One qui n’avait pas besoin de lui pour subir les foudres des joueurs."
Baston, shoot et QTE dans un enchaînement de séquences qui se répètent un nombre incalculable de fois par niveau afin de rallonger artificiellement la durée de vie, des niveaux quasiment tous identiques, voici ce qui vous attend pendant les 5 heures que dure la campagne, sans variation possible, sans pause ni distraction. Alors évidemment, on doit se farcir le grand Nemesis, un chopper appelé S.P.I.K.E qui tente de vous remettre dans le droit chemin avant d’assister à un happy end qu’il faut encaisser à coup d’anti-dépresseurs pour résister à tant de nullité. Quelques passages vous feront sûrement sourire, comme la dernière bataille contre le boss, qui propose un affrontement façon jeu de baston ; une bonne idée si les commandes n’étaient pas si aléatoires, puisqu’après trois minutes à essayer de placer un combo, on finit invariablement par appuyer sur tous les boutons comme cela nous est d’ailleurs conseillé. Se bouclant très rapidement, affichant des graphismes digne de l’ère PS2 et ultra chiant à jouer, LocoCycle est un OVNI dans le line-up de lancement de la Xbox One qui n’avait pas besoin de lui pour subir les foudres des joueurs.