Test Les Affranchis sur Mobile

L’objectif du jeu Les Affranchis est relativement simple : grimper un à un les échelons de la hiérarchie de la mafia locale et accéder à la domination. Pour cela, il faut obtenir le respect des trois chefs de la ville que sont Jimmy, Tommy et Paulie. Pour s’attirer leur bonnes grâces, il existe deux manières : instaurer des coups montés et vaincre au Poker. Débutant en 1950, le joueur dispose d'une quarantaine d'années (jusqu'en 1990) pour s’imposer au sein de cette ville corrompue.

Dans ce jeu de gestion, il n'y a aucun personnage ni action à manœuvrer. Non, le joueur est chargé d'oganiser chaque semaine des coups plus ou moins risqués et surtout lucratifs en désignant des sous-fifres, disposant chacun de caractéristiques précis. La réalisation n'est pas le point fort du jeu et les graphismes se résument quasiment à l’écran de gestion du bar où les seuls animations sont celles de vos hommes en complets et feutres marrons et à des policiers venus vous surveiller. C’est fin sans être transcendant, mais cela se révèle suffisant dans un jeu où finalement aucune action ne se déroule. Sur cet écran, le joueur retrouve également la date, les jauges de respect, la jauge d’arrestation et le menu des actions possibles. Pour gagner de l’argent et du respect au travers des coups, trois moyens existent : détourner des biens, prêter de l’argent à très fort taux et protéger une personne. Pour chacune de ces actions, le joueur détermine une prise de risque en fixant un prix où plus le bénéfice est important plus le coup est risqué. En outre, chaque sbire possède deux caractéristiques : sa compétence et sa loyauté. Un homme compétent mais peu loyal par exemple a de bonnes chances de réussir son coup mais se mettra facilement à table s'il se fait arrêter par la police. Et là, les ennuis commenceront pour vous… A noter que vos hommes disposent de surnoms explicites la plupart du temps (Doc, Couteau, Guillotine…). Néanmoins, habilement dissimulés derrière des uniformes, les policiers vous surveillent de manière plus active au fil des semaines, cela se traduit par leur présence dans votre bar et une jauge d’arrestation sans cesse croissante. C’est alors le moment de prendre quelques semaines de repos ou de corrompre un représentant au moment de votre arrestation pour réduire, voir annuler, la peine encourue. Chaque boss étant sensible à un type de coups en particulier, il est nécessaire de varier ses actions car le joueur ne peut passer au grade suivant qu’en se faisant respecter par ses trois supérieurs.

Le Poker, un jeu dans le jeu

Véritable jeu dans le jeu, les parties de Poker avec Jimmy, Tommy et Paulie viennent égrener votre progression avec des mises allant de quelques dizaines de dollars à plusieurs centaines de milliers selon votre grade. Ces parties ont trois objectifs : récolter des informations sur les coups les plus juteux de la semaine, gagner du respect, gagner de l’argent. Elles sont importantes donc, d’autant plus qu’il est possible de tricher ! La partie les plus amusante lors des parties de Poker restent les dialogues. Ils sont savoureux, à la limite de la caricature : "C’est plus une main ça ! C’est un pied !", "Tu me prends pour un cave ?". On imagine très bien, les vieux bouledogues devant leur jeu de cartes en train de picoler et de fumer leur gros cigare. Bien que n’étant pas un grand spécialiste du Poker, j’ai trouvé l’intelligence des adversaires tout à fait correcte, ils ne misent pas en dépit du bon sens et possèdent un style de jeu plutôt sobre mais sont malheureusement assez vite effrayés par un bluff un peu osé. En ne montant qu’avec un minimum de jeu et en misant gros dès qu’un brelan pointe son nez, le joueur parvient tout de même assez facilement à être positif.

Le Poker dans le jeu possède une option particulièrement plaisante : la triche ! Oui, c’est triste à dire pour la nature humaine, mais sortir une quinte au place et lieu d’une paire de 7 est très excitant ! Après la distribution des cartes de la seconde main et au moment des mises, le joueur a parfois l’opportunité de changer une de ses cartes par une autre de son choix. Malheureusement, si cette carte se trouve également dans une autre main au moment de tout dévoiler, vous allez au devant des soucis, la meilleure tactique étant alors de miser gros afin de décourager l’adversaire à vous suivre. Si vous vous faites pincer en train de tricher, bien entendu votre mise est perdue mais en plus vous subissez une pression du style "Recommence et on va te fabriquer des pompes en ciment !" En revanche, en dépit du langage très explicite des menaces et de la première image du jeu ou un corps est balancé dans le fleuve, je n’ai jamais réussi à me faire exclure d’une partie, et donc à me faire liquider. Pourtant, je suis un sacré tricheur ! Vos adversaires, en bons citoyens honnêtes, ne trichent jamais. A noter qu’il est possible depuis l’écran d’accueil de jouer seulement au Poker sans jouer au brigand toute la journée. Pour claquer votre argent, outre votre fiancé razziant régulièrement vos comptes, les paris se révèlent excellents ! En effet, le joueur peut parier de grosses sommes sur des combats de boxe ou des courses de chevaux. C’est beaucoup plus aléatoire que le poker et surtout il est impossible de tricher. Des paris distractifs certes, mais perdant vite leur intérêt par la part de chance trop grande nécessaire pour amasser les gains.

Cette ville sera bientôt mienne !

Grâce à de nombreux détails bien pensés et à des répliques savoureuses, l’ambiance du jeu Les Affranchis est une vraie réussite ! On prend un réel plaisir à arnaquer toutes ces pauvres victimes qui acceptent de vous emprunter de l’argent, à protéger des sénateurs ou à détourner et revendre de la marchandise volée. Malheureusement, en dépit de trouvailles originales et d’une ambiance soignée, le jeu se révèle beaucoup trop facile pour représenter un réel défi à un joueur ne serait-ce que moyen. Ainsi, on se retrouve rapidement à la tête d’une fortune colossale permettant de corrompre suffisamment de personnes pour échapper à la prison et terminer le jeu bien avant le délai des quarante années vous menant à 1990, une décennie suffisant amplement. Sans réels dangers, le joueur enchaîne donc les coups avec des semaines plus ou moins profitables, sans se soucier outre mesure de se faire prendre ou pas. Quand le risque d’arrestation est trop important, par sécurité il s’agit de laisser filer quelques semaines…