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LEGO City Undercover s'en tire plutôt pas mal, mais se lancer dans un open-world est toujours risqué. Quand on connaît les ténors du genre, les comparaisons désagréables sont monnaie courante. Reste que le titre de Traveller’s Tale demeure un excellent moyen de se lancer pour ceux qui n’auraient jamais mis les mains sur un GTA, ou qui trouveraient la série de Rockstar trop étoffée. Un premier essai plutôt concluant donc.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de LEGO City Undercover
- Une map adaptée au public visé
- Une difficulté qui l'est tout autant
- L'humour omniprésent et efficace
- Des missions variées
- L'utilisation judicieuse si ce n'est originale du GamePad
- La conduite franchement rigide
- Des temps de chargement abusés
- La destruction de briques à tout va
Présenter LEGO City Undercover comme un GTA-like pour joueurs inexpérimentés est certes un raccourci flatteur, mais il n’en demeure pas moins pertinent. En contant la traque du vilain Rex Fury par le super flic Chase McCain à LEGO City, Traveller’s Tale offre en effet pour la première fois au joueur un véritable open-world LEGO (même si le château de Poudlard dans LEGO Harry Potter laissait déjà présager du virage à venir). La carte de LEGO City, dont les différentes zones se débloqueront au fur et à mesure, est loin d’être immense et les différents environnements ne devraient pas surprendre les amateurs du genre, malgré une certaine variété. Quartiers d’affaires, Chinatown, banlieues résidentielles, campagne vallonnée : un condensé de ce qu’on a déjà vu ailleurs. Toutefois, si depuis San Andreas vous trouvez les maps trop grandes et que les allers-retours de 25 minutes vous endorment, alors LEGO City pourrait bien vous convenir, puisque les trajets en voitures n’excèdent que très rarement les trois minutes. Bon OK, parfois un peu plus à cause de la maniabilité trop rigide ou trop foireuse des véhicules. Dommage, car le choix est plutôt large et éclectique. Au pire, vous pouvez toujours vous la jouer écolo-hippie et prendre le train vers la station la plus proche. Pratique.
American Cop
Mais à côté de ça, pas question de s’asseoir dans l’herbe et de fumer des substances illicites en jouant du djembé. Il y a du pain sur la planche ! Rex Fury, THE criminel de LEGO City, s’est échappé de la prison d’Albatross et les gangsters de la ville ont repris leurs activités, sûrement sous la houlette de ce charmant personnage. Chase McCain, flic exilé depuis la précédente arrestation de Fury pour avoir commis une boulette durant l’investigation, est prié par le maire de revenir pour le remettre derrière les barreaux. Il va devoir pour cela infiltrer plusieurs gangs pour remonter jusqu’à son ennemi juré. Un pitch bateau, loin des scénarios noirs de GTA et des loufoqueries borderline de Saints Row mais tout ça est évidemment voulu. Ce nouveau LEGO se veut être un pot-pourri de ce qui se fait, ou plutôt de ce qui se faisait le plus dans les années 80 et 90 dans les séries/films policiers ricains. Le tout évidemment tourné en dérision et saupoudré de références qui ne parleront peut-être qu’à une certaine génération (Titanic, Matrix, ou même Columbo). L’humour est donc incontestablement au cœur du soft et quasiment rien n’est à prendre au sérieux. Les gens ne meurent pas dans LEGO City d’ailleurs. Par chance, les vannes ne sont pas trop lourdes et font au moins sourire ; Franck Sherry, le flic-bouffon destiné à passer pour une quiche pendant toute l’aventure remplit admirablement son rôle et ses gags gagnent en efficacité au fur et du jeu.
BRICK BY BRICK
L’humour n’est cependant pas le seul élément de la série à revenir dans LEGO City Undercover. En effet, la destruction des éléments en briques répartis en grand nombre dans le décor demeure la base du gameplay. C’est grâce à cela qu’on pourra débloquer de nouveaux déguisements pour Chase ou encore de nouveaux véhicules par exemple. Oui, la course aux bonus, qui font la profondeur du titre, est toujours là et il faudra bourriner de longues heures pour espérer tout trouver (300 déguisements environ et une centaine de véhicules). Mais vu le caractère répétitif de cette entreprise, il y a quand même de fortes chances de décrocher à un moment. Et les temps de chargement outrageusement longs par moments pourraient vous empêcher de rejouer les missions pour toucher les 100%... Surtout, il s’agit de trouver des briques pour pouvoir débloquer des super-constructions aux quatre coins de la ville, comme des bornes de largage de véhicules. Le problème dans tout ça, c’est que bien souvent, la destruction est également la seule solution pour avancer dans une mission. Un peu comme tous le temps dans la série LEGO, et malheureusement, on peut dire que ça tue pas mal toute forme de challenge. Pour peu que vous ayez déjà une certaine expérience de joueur, vous devriez atteindre sans trop de problèmes les objectifs fixés. Et ce n'est pas le système de combat basique de chez basique, avec des ennemis inoffensifs qui viennent changer la donne.
Le GamePad est lui aussi utilisé à bon escient à défaut, même s’il n’y a rien de très original dans son fonctionnement
Par chance, d’autres features réussissent à relever la barre. Dans la veine des anciens jeux LEGO, qui offraient souvent un groupe de personnages aux capacités variées, LEGO City Undercover donne à Chase McCain la possibilité de changer de costume à tout moment, d’une simple pression sur les gâchettes. Cambrioleur, flic, mineur, sapeur-pompier : chacun d’entre eux (déblocables au fur et à mesure du jeu) donne à Chase une nouvelle capacité, et lui permet donc d’accéder à des endroits inaccessibles jusque-là. Une idée bien adaptée qui permet un certain renouvellement dans les missions, qui se trouvent être assez agréablement variées, même si elles sont parfois plombées par la maniabilité limitée des véhicules. Le GamePad est lui aussi utilisé à bon escient à défaut, même s’il n’y a rien de très original dans son fonctionnement. On y retrouve certaines informations de base telles que la carte de la ville et le pourcentage de missions secondaires remplies, mais la mablette sert également à scanner les environs pour trouver des briques, des individus suspects ou écouter des conversations. Ellie, votre lien avec le commissariat, peut également vous passer des appels vidéo sur l’écran tactile tout comme d'autres protagonistes. N'espérez toutefois pas vous en servir pour communiquer avec vos amis : le multi n'est pas au programme. Ce n'est donc pas LEGO City Undercover qui transformera enfin la Wii U en console sociale...