Test League of Legends

Définitivement orienté vers le jeu en ligne, League of Legends oppose deux équipes pouvant comporter de 1 à 5 joueurs chacune. Si un didacticiel et la possibilité de jouer avec des bots répondent à l'appel, le jeu reste tout de même très fortement déconseillé aux déconnectés et aux solitaires. Il ne s'embarrasse d'ailleurs d'aucune scène cinématique ni d'aucun scénario, et l'univers médiéval-fantastique totalement générique ne mérite vraiment pas que l'on s'y intéresse. Ceux qui voudraient absolument y consacrer quelques minutes pourront toujours se procurer la version DVD, dotée d'un petit manuel de 30 pages qui tente d'intégrer les différents concepts du gameplay à une histoire cohérente. Mais sachez que cette version vendue en magasins, abusivement dénommée Edition collector, vous coûtera près de trente euros alors que le client du jeu est téléchargeable gratuitement sur lol-europe.com. Le support physique permet tout de même de bénéficier immédiatement de quelques bonus, qu'il faudrait autrement acheter à l'aide d'argent réel ou de points laborieusement accumulés lors des parties. Mais pas de quoi justifier un prix de vente aussi élevé (pour un Free to play, bien entendu). Reconnaissons d'ailleurs à League of Legends cette qualité : les joueurs prêts à dépenser de l'argent ne devraient pas être exagérément avantagés face aux économes. Tout juste pourront-ils se procurer des runes et personnages supplémentaires, et habiller ces derniers de quelques skins inédites. L'emploi du futur s'impose car le lancement de la boutique ne cesse d'être repoussé et n'aura finalement lieu dans le meilleur des cas qu'un mois après la sortie du jeu. Une preuve supplémentaire, s'il en fallait une, que ce mélange entre un peu de jeu de rôle et beaucoup de stratégie s'avère parfaitement jouable dans sa version gratuite.

Le Nexus m'habite

L'aspect jeu de rôle découle essentiellement de la progression du champion, l'unique combattant que l'on dirige directement dans chaque partie. Au fil du temps et des combats, cette unité gagne de l'expérience, qui lui permet d'améliorer les quatre sorts qu'il possède, ainsi que des pièces d'or utiles pour se procurer des objets magiques. Les compteurs sont remis à zéro à chaque nouvelle partie, mais le joueur, considéré comme l'invocateur dans l'univers du jeu, progresse de manière plus persistante. Pour chaque match disputé, il remporte un certain nombre de points d'influence, qui permettent à la fois d'effectuer des achats dans la boutique, mais également d'augmenter son niveau général. Chaque passage de niveau débloque alors des points de maîtrise à dépenser dans l'un des trois arbres de talents disponibles, et augmente le choix parmi les sorts d'invocateur (on doit en sélectionner deux à chaque partie, qui viendront seconder les quatre capacités du champion). Héritage Warcraft III oblige, le jeu se parcoure en vue aérienne et l'on dirige le champion le plus simplement du monde, à la souris. Les maps où se déroulent les combats sont symétriques et regroupent de chaque côté un Nexus, des inhibiteurs et des tourelles de défense. Le Nexus est sans conteste le bâtiment le plus important puisque sa destruction entraîne la défaite ! De plus, il génère à intervalles réguliers des troupes de combattants autonomes (les sbires) qui se dirigent vers la base adverse et attaquent à vue tout ennemi rencontré. Par ailleurs, la destruction d'un inhibiteur ennemi permet au Nexus de générer des super-sbires, à la force décuplée. Enfin, les tours de défense tirent automatiquement sur les unités adverses. Simples et efficaces, ces principes de base obligent les différents joueurs et leurs champions respectifs à faire preuve de stratégie et à coopérer. Chaque instant est celui d'une nouvelle décision cruciale : faut-il se regrouper ? Se disperser ? Utiliser un sort maintenant ou plus tard ? Acheter tel objet magique ou tel autre ? Se téléporter à la base pour se soigner ou bien tenter  une téméraire diversion, quitte à perdre quelques dizaines secondes de résurrection par la suite ? Pour pimenter le tout, des créatures neutres disséminées sur la carte peuvent être attaquées à loisir afin d'engranger quelques points d'expérience et pièces d'or supplémentaires... au risque de laisser l'ennemi s'enfoncer plus facilement derrière les lignes alliées.

L'aspect jeu de rôle découle essentiellement de la progression du champion, l'unique combattant que l'on dirige directement dans chaque partie. Au fil du temps et des combats, cette unité gagne de l'expérience, qui lui permet d'améliorer les quatre sorts qu'il possède, ainsi que des pièces d'or utiles pour se procurer des objets magiques."

D'une partie à l'autre, il faut donc savoir renouveler ses stratégies et s'adapter en permanence à la situation du moment. Le changement de champion est une bonne manière de renouveler efficacement l'expérience de jeu et d'éviter toute routine. On en dénombre quarante, qui se jouent tous différemment puisqu'il sont dotés de sorts et capacités spécifiques. Tanks, unités de soutien, mages, archers, invocateurs... il y en a pour tous les goûts. En revanche, c'est clairement la disette en ce qui concerne les maps disponibles. Pour l'heure, les développeurs n'en proposent que deux, dont une est encore frappée de la mention "beta", signe qu'elle n'est peut-être pas encore tout à fait satisfaisante. Du coup, si les parties se suivent sans se ressembler en ce qui concerne le déroulement des combats, elles peuvent tout de même finir par lasser les joueurs les moins monomaniaques. La gratuité potentielle n'excuse pas tout, et nous sommes en droit d'espérer des arènes plus variées, aussi bien pour des questions d'ordre esthétique que stratégique. Gageons que de nouvelles maps verront le jour dans les mois à venir, et terminons par un mot sur le moteur graphique. Il a le bon goût de tourner sur des PC peu puissants et affiche des graphismes sympathiques... mais pas totalement enthousiasmants pour autant. L'influence de Warcraft III se ressent parfois un peu trop, et le surlignage des unités par un trait noir (façon Silverfall ou Borderlands) n'est pas toujours du meilleur effet. Mais heureusement, l'intérêt du jeu est vraiment ailleurs.