Test Le Seigneur des Anneaux : La Guerre du Nord sur X360
12 20
Finalement, La Guerre du Nord n’est pas l’épisode qui fera entrer le Seigneur des Anneaux dans l’ère de la HD. Desservi par un manque de finition beaucoup trop flagrant et une jouabilité d’un autre âge, le titre de Snowblind pourrait toutefois plaire aux fans qui y trouveront un autre point de vue sur leur univers préféré.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Le Seigneur des Anneaux : La Guerre du Nord
- Un univers intéressant et nouveau
- Un background riche
- Des combats funs
- Une réalisation très médiocre
- Un gameplay beaucoup trop old-school
- La gestion des compagnons !!
- Une difficulté mal dosée
- Des héros inintéressants
Warner Bros. Interactive reprend donc la politique qui était celle d’Electronic Arts pour Le Tiers Age sur PlayStation 2 : donner une alternative aux évènements décrits dans les films et les livres en découvrant ce qui se passe en parallèle des péripéties de la Communauté de l’Anneau. On ne joue donc pas l’un des neuf héros, mais bien des personnages originaux créés pour le jeu. Les avantages d’un tel choix sont évidents. Les avatars sont malléables et les développeurs ne sont pas liés à une identité prédéfinie. Par ailleurs, cela permet de découvrir de nouvelles localisations de la Terre du Milieu et d’éviter le déjà-vu. Nous voilà donc dans la peau d’un trio d’aventuriers, basé sur celui formé par Aragorn, Legolas et Gimli. Rien de très original puisqu’Eradan est un Rôdeur du Nord, Farïn, un Nain de la lignée de Gimli, et Andriel, une Elfe de Fondcombe. Les trois guerriers vont s’élever contre Agandaûr, un Homme aux ordres de Sauron qui veut envahir le Nord de la Terre du Milieu au nom de son maître. Le joueur se retrouve plongé dans une partie de la Guerre de l’Anneau qui n’est qu’évoquée dans l’œuvre de Tolkien, donc méconnue. C’est un choix intéressant de la part de Snowblind sur le plan narratif, puisque on aura le plaisir de visiter des lieux aussi symboliques que les Hauts des Galgals ou encore la Forêt Noire.Mais en prenant le parti d’une aventure originale, Snowblind se devait d’assurer la crédibilité de son récit. Un contrat qui n’est qu’en partie rempli. D’abord, le jeu est plombé par une traduction médiocre ; certains noms propres n’ont, de ce fait, pas eu droit à leurs versions françaises (Frodo et Bilbo, la forêt de Mirkwood). Le doublage ne fait rien pour renforcer l’immersion : certaines voix des acteurs sont manquantes et les dialogues sont plats, voire niais. Pour le côté sombre revendiqué par le soft, on repassera. De plus, Eradan, Andriel et Farïn sont loin du charisme de leurs modèles, et on a beaucoup de mal à s’attacher à eux. Le studio américain a créé des héros, mais les a privés de background, de personnalité et de look. Ils sont ainsi assez souples pour permettre une customisation de base mais l'outil d'édition de personnages se montre trop pauvre pour être vraiment utile. Toutefois, le point positif repose dans le riche contenu du titre. Au fil des conversations avec les PNJ, le joueur pourra demander des éclaircissements sur l'univers. Le jeu se mue alors en véritable encyclopédie et fournit des explications sur des évènements, lieux ou personnages qui n’ont pas pu être traités dans la trilogie de Peter Jackson, mais qui apparaissent dans les tomes du Seigneur des Anneaux, voire dans Bilbo le Hobbit. On ne peut donc que saluer le travail de recherche qui a été fait, et les fans apprécieront.
Old school
Le cadre est posé pour un bon vieux hack’n slash dans les contrées nord de la Terre du Milieu. Et le terme vieux n’est pas galvaudé. Car si le gameplay n’est pas foncièrement mauvais, il date bien d'une dizaine d’années. Vos héros traversent des niveaux qui sont autant de couloirs linéaires et complètement balisés. N’espérez donc pas vous balader autour de Fondcombe au gré du vent. On avance, on éventre des caisses et des barils pour trouver de l’argent, on ramasse de l’équipement, on distribue des gifles. Et ainsi de suite. Entre chaque mission, le scénario fait en sorte de vous emmener dans une cité, histoire de bavasser, de réparer vos armes, d’en acheter de nouvelles, et de trouver des quêtes annexes. Une recette qui paraît complètement obsolète aujourd’hui au regard de ce qui se fait chez la concurrence. Par chance, les combats sont relativement agréables, ou au moins défoulants. Le système est simple : une attaque normale, une attaque puissante et on bourrine jusqu’à ce que l’ennemi soit assez affaibli pour envoyer un coup critique. On en profite alors pour couper un bras, une jambe ou une tête dans une gerbe de sang. Jouissif, malgré l’absence de combos qui auraient été un vrai plus sympathique. L’esquive et la parade viennent amener un peu de variété aux joutes, tout comme les capacités spéciales, qui sont relativement bien pensées. Néanmoins, on peut regretter qu’il n’y ait pas vraiment de différence de jouabilité entre les trois combattants. Certains pourraient du coup vite se lasser des combats, malgré un bestiaire assez complet. Les situations se suivent et se ressemblent. Tuer tous les ennemis pour débloquer le passage, libérer un prisonnier, ouvrir une porte. On s’ennuie un peu, et on bute parfois sur des sous-fifres plus que coriaces, alors que les boss ne représentent pas de réels obstacles. Un vrai problème car on se retrouve souvent à devoir faire le ménage tout seul à cause de l'I.A.
Mais en prenant le parti d’une aventure originale, Snowblind se devait d’assurer la crédibilité de son récit. Un contrat qui n’est qu’en partie rempli."
Les compagnons, vaste sujet ! Ils sont en effet au cœur d’un des problèmes majeurs du jeu. Dès le début de l’aventure, on nous propose de choisir un de nos trois samaritains. Jusque-là, rien d’anormal. Seulement, on découvre vite qu’il est complètement impossible d’avoir la moindre influence sur nos deux amis, hormis une posture de défense ou d’attaque (difficile d’ailleurs de voir la différence entre les deux). On ne trouve dans le jeu aucun système d’ordres et les deux zozos font un peu ce qu’ils veulent. Sans être des débiles profonds, il n’est pas rare qu’ils restent en retrait avec leurs armes de jet, pour mieux vous laisser aller au charbon. Toutefois, ils utilisent leurs capacités plutôt à bon escient, et viennent vous réanimer quand c’est nécessaire. Mais le problème principal demeure la gestion de leur équipement : il n’y en a tout simplement pas ! Impossible de choisir les armes et armures de vos compagnons, et ils s’habillent un petit peu avec ce qui leur passe sous la main. Idem pour les objets : les inventaires, qui sont d’ailleurs beaucoup trop petits, permettent de donner des items à vos deux comparses, mais pas moyen de les récupérer. Ces deux-là ont des poches sans fond, qui absorbent des tonnes d’armes et objets sans broncher. Mais il y a pire. Le jeu vous offre la possibilité de changer de héros en cours d’aventure, ce qui est une bonne chose. On se dit alors que l'on va enfin pouvoir équiper les autres personnages comme on le sent. Que nenni ! Une fois le changement effectué, celui qui est laissé de côté reprend son indépendance. L’IA choisit un nouvel équipement sans raison, et le personnage reprend carrément son visage d’origine ! On se demande quelle logique a amené un tel résultat. Heureusement, le multi est là pour rattraper un peu la donne. Un ami pourra en effet vous donner un coup de main, en ligne ou en écran splitté. Le jeu gagne alors un petit aspect tactique bienvenu, d’autant que la lisibilité reste très correcte..
Si proches, et pourtant si loin…
Les compagnons, vaste sujet ! Ils sont en effet au cœur d’un des problèmes majeurs du titre de Snowblind. Dès le début de l’aventure, on nous propose de choisir un de nos trois samaritains. Jusque-là, rien d’anormal. Seulement, on découvre vite qu’il est complètement impossible d’avoir la moindre influence sur nos deux amis, hormis une posture de défense ou d’attaque (difficile d’ailleurs de voir la différence entre les deux). On ne trouve dans le jeu aucun système d’ordres et les deux autres zozos font un peu ce qu’ils veulent. Sans être des débiles profonds, il n’est pas rare qu’ils restent en retrait avec leurs armes de jet, pour mieux vous laisser aller au charbon. Toutefois, ils utilisent leurs capacités plus ou moins à bon escient, et viennent vous réanimer quand c’est nécessaire. Mais le problème principal demeure la gestion de leur équipement : il n’y en a tout simplement pas ! Impossible de choisir les armes et armures de vos compagnons, et ils s’habillent un petit peu avec ce qui leur passe sous la main. Idem pour les objets : les inventaires, qui sont d’ailleurs beaucoup trop petits, permettent de donner des items à vos deux comparses, mais pas moyen de les récupérer. Ces deux-là ont des poches magiques, qui absorbent des tonnes d’armes et objets sans broncher. Mais il y a pire. Le jeu vous offre la possibilité de changer de personnage en cours d’aventure, ce qui est une bonne chose. On se dit "Chouette, je vais équiper le petit poilu comme je le sens, je le fais évoluer, et je reprends mon Rôdeur pour la prochaine mission". Que nenni ! Une fois le changement de personnages effectué, le Nain reprend son indépendance, l’IA choisit un nouvel équipement (au pifomètre probablement), et le personnage reprend carrément son visage d’origine !! On se demande quelle logique a amené les développeurs vers un tel résultat, mais vu d’ici, ça reste très obscur… Heureusement que le multi est là pour rattraper un peu la donne ; un ami pourra en effet vous donner un coup de main, en ligne ou en direct. Le jeu gagne un petit aspect tactique bienvenu, d’autant que la lisibilité reste très correcte.
La Guerre du Nord aurait pu se démarquer au sein de la série malgré ses défauts, si seulement Snowblind avait apporté un peu plus de soin à la réalisation."
Des combats qui défoulent, un background original et varié : « La Guerre du Nord » aurait pu se démarquer au sein de la série malgré ses défauts, si seulement Snowblind avait apporté un peu plus de soin à la réalisation. Hormis les armes et armures qui sont vraiment jolies et collent parfaitement aux différentes cultures créées par Tolkien, le reste est juste passable. En tous cas, c’est globalement indigne d’une console HD. Pourtant, avec la masse d’illustrations générée par des artistes comme John Howe ou Alan Lee, l’inspiration est là. Et la puissance des machines actuelles devrait permettre quelque chose d’éblouissant. Mais non, les textures sont sombres et banales, les animations sont loin d’être parfaites, et les rares niveaux ouverts n’ont que de pauvres artworks en guise d’horizon. On s’arrache les cheveux à cause d’une gestion des collisions catastrophique, et les nombreux bugs nous obligent parfois à quitter le jeu. Certes, une attention particulière a été apportée à la modélisation des visages des protagonistes, mais ce n’est qu’une maigre consolation, surtout quand on voit la vitalité avec laquelle ils participent aux conversations. Le fait de bouger un peu les mains est ici le summum de l’expression corporelle.
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TEST VIDÉO LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LA GUERRE DU NORD