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Dans une posture de gentleman à la cravate bien mise et au col amidonné, Professeur Layton et le Masque des Miracles n'ose presque pas bouger, de peur de froisser sa belle veste en tweed. Un manque de mouvement qui fait donc ressortir en pleine lumière une recette déjà vieille de 5 ans, aux cheveux blanchissant. Plutôt que sur le fond, ce dernier né de Level-5 évolue sur la forme avec un rendu 3D qui amène une épaisseur aux décors et permet quelques effets dynamiques sympathiques. Balayer l'écran à la recherche d'indices se pare désormais d'une rotation bienvenue, les transitions entre les zones bénéficient d'un "glissement" qui hache moins la progression et l'apparition d'un zoom rajoute une dimension dans l'investigation. Rien de fou, mais une approche différente de l'espace de jeu qui ouvre littéralement d'autres perspectives, surtout avec l'utilisation intelligente de la 3D relief. Un pas très timide en avant, qui décevra les enquêteurs à chapeau mais qui fait de ce Professeur Layton et le Masque des Miracles l'un des meilleurs épisodes de la série, tout autant touchant que passionnant à suivre. Entre deux Dolipranes.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Professeur Layton et le Masque des Miracles
- L'histoire agréable à suivre
- Une très bonne galerie de personnages
- Le nouveau moteur qui amène plus de souplesse
- Des énigmes bien pensées
- Une 3D presque utile
- Une énigme gratuite par jour
- Peu de renouvellement
- Enigmes qui se répètent
- Doublage français très moyen
Professeur Layton au naturel
Professeur Layton et le Masque des Miracles porte bien son nom. Car le miracle est bel et bien là, du côté de la molette 3D de la Nintendo 3DS que certains pensaient ne plus jamais toucher. Dans l'envie d'utiliser la plateforme sur laquelle est développé son titre, Level-5 s'est permis la petite folie de proposer une gestion de la profondeur qui met parfois en avant des éléments importants et aide à dénicher les endroits sur lesquels appuyer l'inspection pour profiter de la nouvelle fonctionnalité de "zoom". Un effet qui prend part à un réveil musculaire global du jeu, qui dispose enfin d'une certaine animation dans la phase d'enquête et d'exploration avec un agréable mouvement de pivot lorsque la loupe balaye l'écran à la recherche d'indices. Un pointeur qui se teinte d'ailleurs de bleu dès qu'il est possible de contourner un obstacle au premier plan afin de voir ce qui se passe derrière. Une transition douce qui ouvre le plus souvent à la découverte des fameuses pièces S.O.S ou d'objets rares, venant grossir une liste de trésors à dénicher dans les recoins le plus obscurs de Dorémont et autres bourgs. Quittant la 2D à l'ancienne pour un surplus d'épaisseur avec de vrais morceaux de polygones, Professeur Layton et le Masque des Miracles ne perd pour autant jamais son ADN et le rappelle avec une structure quasi inchangée. Aussi effrayant que cela puisse paraître, les personnes rencontrées dans les rues que traverse le Professeur possèdent toujours ce TOC qui les pousse à proposer une énigme au premier type en haut-de-forme venu. Que ce soit pour résoudre le problème de deux coccinelles perdues sur un épis de maïs ou celui de la réparation d'un carreau cassé, les habitants de ce monde complexes assaillent le joueur de casses-têtes, poussant allègrement le chiffre des 150 mystères disponibles dans le cadre de l'aventure.
Un confort dans l'immersion qui se repose sur l'impression finement travaillée de participer à un anime"
Un chiffre auquel s'ajoutent les épreuves à télécharger au jour le jour gratuitement pendant un an, soit 365 raisons de plus de se passer la tête sous l'eau froide après 30 mn de réflexion intensive. Le plus souvent bien pensées, les énigmes de Professeur Layton et le Masque des Miracles ont toutefois tendance à se répéter par gradation avec des versions plus ou moins alternatives. Pas davantage ou moins compliquées que celles du précédent volet, elles souffrent de cette même difficulté à se renouveler suffisamment, surtout au niveau des interactions proposées. D'autant que certains énoncés souffrent encore du syndrome habituel de la série, un certain manque d'indications qui oppose le joueur à une compréhension de ce qu'il doit faire plus qu'à la résolution. Rien de bien méchant dans une formule gagnante, qui malgré une courbe d'évolution qui tient plus de la l'autoroute, parvient encore à attirer par cette rencontre entre le défi d'un casse-tête et le plaisir de suivre une belle histoire. En cela, Professeur Layton et le Masque des Miracles est comme un vieux fauteuil anglais bien confortable. Au risque de devenir lui aussi un meuble.