7 20
Partant d'une bonne idée de départ mais plombé par des aberrations techniques tout bonnement incompréhensibles (graphismes ignobles, maniabilité calamiteuse, caméra à la rue) et d'un gameplay inexistant, Le Seigneur des Anneaux : la Quête d'Aragorn est incontestablement un mauvais jeu. Pensé de A à Z pour la Wii, ce titre n'aura jamais du voir le jour sur PS3 et ne doit sa sortie sur la console de Sony que grâce (ou à cause ?) de l'existence du PS Move, ici loin d'être à son avantage. Un titre indigne des livres et films dont il est tiré.
- Bon concept de narration
- Quelques quêtes annexes sympas
- La musique d'Howard Shore
- Maniabilité catastrophique, même avec le PS Move
- Gameplay très limité
- Graphismes d'un autre temps
- Caméra à la rue
- Trop facile
- Animations rigides
Si c'est bien l'adaptation de Bilbo Le Hobbit par Peter Jackson qui a nourrie l'actu ciné ces dernières semaines, c'est une autre œuvre de JRR Tolkien qui est à l'honneur côté jeu vidéo : Le Seigneur des Anneaux. "Encore une fois", serions-nous tentés d'ajouter, tant il est vrai que la célèbre trilogie a déjà été cuisinée à toutes les sauces depuis 7 ans sur consoles. Alors, que vaut ce Seigneur des anneaux : la Quête d'Aragorn ? Propose-t-il quelque chose de neuf par rapport aux innombrables autres adaptations du Seigneur des Anneaux ? Réponse ci-dessous.
Le jeu Le Seigneur des Anneaux : La Quête d'Aragorn commence là où se termine l’épopée d'Aragorn dans les films, c’est-à-dire aux portes du Mordor. L'hériter du trône de Gondor brandit Elendil, se tourne vers ses amis, prononce ces quelques mots légendaires que sont "Pour Frodo" et par à l'assaut d'une horde de serviteurs de Sauron. La bataille est dure, mais nos héros font face. Soudain, un Balrog (le gros monstre ailé qui crache des flammes) se joint à la bataille... Après quelques secondes d'incompréhension durant lesquelles moult réflexions nous seront venues à l'esprit (entre autres "mais comment les développeurs ont pu se permettre cette incohérence qui fera bondir tous les fans de la saga ?"), nous tenons notre réponse : l'histoire est racontée par des enfants Hobbit qui ont semble-t-il confondu Moria et Mordor. Nous comprenons alors le principe du jeu, l'histoire se déroule sur deux époques. La première, que nous connaissons tous, est celle des films/livres qui nous propose d'incarner le grand Aragorn dans plusieurs séquences phares de la trilogie. La seconde, plus originale, se déroule en aval de la destruction de l'anneau, dans ce qui pourrait se rapprocher des derniers chapitres du livre. Frodo est parti pour les havres gris, Sam Gamegie est devenu maire de Hobbitbourg et il prépare une fête en l'honneur d'Aragorn, devenu Roi des Hommes. Entre deux installations de guirlandes, il prend le temps de lire à ses enfants quelques passages du "livre rouge" de Bilbon, passages qui nous amènent donc à cette fameuse "quête d'Aragorn" dont nous parlions plus haut. Le titre de TT Games propose donc une trame sympathique à la narration originale, puisque les missions de l'héritier d'Isildur seront grandement enjolivées par l'ami Sam, qui n'hésitera pas à rajouter de l'action et des ennemis là où il n'y en a pas (à Fondcombe par exemple). Les puristes crieront certainement au scandale. Les autres apprécieront le fait que ce titre offre un nouveau regard sur certains passages de la trilogie, via un système de quêtes principales et secondaires. En effet, chaque niveau se présente comme un mini "open world" qu'il faudra arpenter pour dénicher de nouvelles missions, qui vous feront soit avancer dans l'aventure, soit débloquer de nouvelles aptitudes. Une bonne idée dans l'absolu ...
Elrond, Elrond, petit patapon
Cette bonne idée sera d'ailleurs l'un des seuls points positifs de ce jeu, car en l'état, Le Seigneur des Anneaux : La Quête d'Aragorn se présente comme un titre d'action bête et méchant particulièrement mal fagoté. A commencer par tout ce qui touche de prêt ou de loin à l'enrobage graphique. Franchement laid, bourré de bugs d'affiche, ce titre semble avoir un retard de 5 ans (si ce n'est plus) sur la concurrence et collerait certainement la honte à notre console "nouvelle génération" si elle pouvait exprimer ses sentiments. L'explication est simple : le titre a été pensé pour la Wii et par la suite converti en "HD" pour la PS3. Le résultat est tout simplement affligeant, tant et si bien qu'on en vient à se dire que les jeux de la série sur PS2 et GameCube étaient bien plus jolis. Côté gameplay, ce n'est pas non plus la panacée. Guerrier implacable, Aragorn l'est certainement, puisque taper et taper encore seront les seules actions que notre ranger préféré sera capable d'accomplir. Même pas un petit saut, rien ! Juste des coups et des petites esquives, réalisables avec une improbable combinaison de touches mise à contribution histoire d'exploiter les 5 boutons qu'il restait sur la manette. Alors bien sûr, Aragorn pourra se servir de plusieurs armes, comme d'un arc par exemple. Mais une fois encore, on frôlera le ridicule, la faute à un système de visée atroce qui rend pénible et laborieux le moindre décochage. Jugez plutôt : pour tirer une flèche enflammée, il faudra : appuyer sur la touche Droite du Pad pour s'équiper de l'arc, maintenir enfoncé L1 pour passer en vue subjective, bouger la tête avec le stick gauche, bouger un réticule avec le stick droit, maintenir enfoncé R2 pour pointer la flèche, appuyer sur X pour l'enflammer, puis relâcher R2 pour tirer. Entre temps, votre cible aura bien sûr eu trois fois le temps de quitter votre champ de vision... Et cet exemple n'en est qu'un parmi tant d'autres, ce qui confirme que ce titre a été pensé avant tout pour de Wii.
Lord of the Ringards
D'une manière générale, c'est toute la maniabilité du soft qui est à s'arracher les cheveux (Gollum a dû passer quelques heures dessus !) puisque jamais le titre ne se révèlera être plaisant à jouer. Car outre les problèmes cités plus haut, on notera également une caméra à la ramasse (impossible de la bouger avec le stick droit), un système de lock affreux, des déplacements ultra rigides qui pourrait faire passer Aragorn pour un Ent... Bref, tout ce qu'on aimerait ne pas avoir à relever dans un jeu vidéo. Pour les plus courageux, il faut souligner que ce titre est compatible avec le PS Move. Mais ce dernier est tellement mal exploité et entraîne une telle latence dans chaque coup qu'on préférera encore mille fois jouer au pad. Une multitude de défauts qui font qu'au final, Le Seigneur des Anneaux : La Quête d'Aragorn est certainement l'une des pires adaptations des livres de JRR Tolkien / films de Peter Jackson auquel il nous a été donné de jouer sur consoles de salon. Alors bien sûr, on peut une fois encore se dire que ce titre a été pensé à l'intention des plus jeunes qui ne sont peut-être pas familiers avec l'univers de Tolkien. Mais dans ce cas précis, on serait tenté de conseiller aux parents de s'orienter vers la version Wii, qui a le mérite de ne pas insulter le support qui l'accueille.