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- La Soul Rubber de Jack
- Identité graphique forte
- La bande son
- Pénible sur la durée
- Gameplay malingre
- Manque de fantaisie
Pour célébrer l’arrivée en salle des Noces Funèbres de Tim Burton, pourquoi ne pas revenir sur son précédent film d’animation ? C’est en 1993 que Nightmare Before Christmas laisse son empreinte esthétique et musicale à travers nos écrans. Poétique et farfelu, L’Etrange Noël de Monsieur Jack dispose notamment d’une bande son inoubliable signée Danny Elfman. Pour cette première déclinaison en jeu vidéo, la licence de Tim Burton a étrangement été confiée à un studio japonais, puisque c’est dans les locaux de Capcom que La Revanche d’Oogie était en gestation depuis fort longtemps. Ayant manqué Halloween 2004, Jack est cette fois ci bel et bien réincarné dans nos petites lucarnes.
C’est donc pour le compte de l’Oncle Disney, alias Buena Vista Interactive, que le studio japonais a pour tâche de ressusciter plus de dix ans après le mythe du pumpkin king filiforme. Pour quel résultat ? Nous voici plongé à Halloween Town, un univers faussement sombre et gentiment macabre, dans lequel les squelettes pendus aux réverbères passent l’éternité en lisant un bon bouquin. Ce sera également l’occasion de croiser Zero le canidé qui n’a pas perdu une miette de son flair, même depuis qu’il est mort, un enfant mort-vivant jouant près de la fontaine, le docteur Finkelstein dont la boîte crânienne peut s’ouvrir à loisir pour lui permettre de se creuser les méninges littéralement, ainsi que le maire aux deux visages qu’il peut interchanger à volonté pour adapter sa mine aux circonstances. N’oublions pas la poupée de chiffon plus ou moins bien cousue dont les yeux globuleux ont flatté les orbites vides de Jack depuis le début.
Tout ce petit monde se mêle à une ambiance musicale d’exception, puisque le soft emprunte une bonne demi-douzaine de chansons tirées de la bande originale de Maître "Grand Finale" Danny, dont les paroles ont au passage été remaniées pour coller au scénario du jeu vidéo. Pour les amateurs, sachez donc que vous retrouverez "This Is Halloween" lors de chaque combat, ainsi que la "Oogie Boogie’s Song", "Kidnap The Sandy Claws" mais aussi "What’s This", ou encore une version fantastiquement belle du la "Sally’s Song" à l’occasion de l’affrontement contre le boss du chapitre 5. Imaginez-vous prendre part à un affrontement contre une redoutable araignée gigantesque avec pour fond sonore les lamentations de Sally faisant écho aux paroles de soutien de Jack. Un véritable et superbe dialogue chanté et romancé à la façon d’une jolie comédie musicale, dont la justesse et la poésie apporte un fantastique contraste vis à vis de l’action que le joueur est en train d’exécuter : un duel certes classique mais sympathique contre le boss retenant la jolie poupée de chiffon captive. Dans ses meilleurs instants, L'Etrange Noël de Monsieur Jack : La Revanche d'Oogie nous met face à cette alchimie très particulière qu’est l’adéquation entre l’image et le son. Une adéquation dont il n’existe aucune formule magique en particulier, dans certains cas ce sont les contrastes qui provoquent de nouvelles émotions, comme une musique joyeuse sur une scène macabre, ou bien une mélopée langoureuse pour accompagner une cascade d’action. Cette petite digression pour dire que la bande son de L'Etrange Noël de Monsieur Jack : La Revanche d'Oogie est probablement le gros point fort du jeu, ne serait-ce que pour des accompagnements de cette trempe.
Jack est plutôt pacifiste, mais les développeurs de Capcom, studio familier aux titres d’action, lui ont attribué une arme particulièrement sympathique en la personne de la Soul Rubber. La voleuse d’âme consiste en une espèce de fouet en slime vert fluo qui peut se rétracter et changer légèrement de forme. Cette Soul Rubber est la clé de voûte de la progression de Jack qui s’en servira pour frapper violemment ses adversaires bien sûr, mais aussi pour s’agripper, actionner des leviers à distance, ou attraper un ennemi pour taper sur un autre. Si quelques variantes sont disponibles comme un coup tourbillonnant, on se retrouve rapidement à marteler bêtement le bouton d’action, les quelques ennemis n’opposant pas de résistance particulière, et le système de combat se voit réduit à sa plus simple expression. Quand bien même l’arme reste fort sympa à utiliser en soi, et peut éventuellement évoquer au début des grandes productions orientées action comme God of War. Mais seulement au début, hein. Jack disposera aussi par la suite de deux transformations, la première fera de lui le roi de la citrouille et lui permettra de cracher du feu, toujours utile pour calciner les matières inflammables et la seconde fera de lui un vrai Père Noël, avec la hotte remplie de cadeaux dont l’effet de surprise pourra être utile en quelques occasions. Pas fondamentalement difficile, il peut arriver d’être un peu perdu quant au prochain objectif à accomplir puisque les niveaux ne sont pas disposés de façon linéaire. Pas de panique, un indice est disponible en permanence dans le menu du jeu pour éviter de tourner en rond.
Le pape de la courge
C’est en grande partie le plaisir de découvrir de nouvelles musiques qui poussera le joueur à progresser le long d’une production qui a du mal s’installer dans une catégorie. En tant que jeu d’action, L'Etrange Noël de Monsieur Jack : La Revanche d'Oogie apparaît répétitif, avec son bestiaire peu varié et des possibilités d’attaques bien faibles. En tant que jeu d’aventure, il peine à masquer une construction un brin décousue, si Oogie veut bien me passer l’expression. Mieux vaut également lui éviter d’endosser la casquette du jeu de plates-formes, car ici nous frôlons la catastrophe, avec une caméra imposée et une gestion des sauts complètement anecdotique. Jack à beau aimer se grimer, il n’est véritablement à l’aise dans aucun costume, même si on aurait pu écoper d’une arme bien moins sympathique que la Soul Rubber mise au point par les sauvageons de Capcom. Reste donc à évoquer les séquences boss : en accumulant suffisamment de notes de musiques au cour du combat, une jauge se remplit jusqu’à déclencher une séquence 100% rythm & game classique, dans laquelle il s’agit d’appuyer en rythme sur une série de touche pour soumettre définitivement la crapule.