Test Kirby Battle Royale : un jeu qui se mange sans faim ? sur 3DS
10 20
Depuis quelques années, la série Kirby joue au yo-yo, comme si elle se moquait délibérément de sa propre réputation, et de son embonpoint - ce qui est sans doute le cas. Si la mascotte rose de Nintendo nous a toujours habitués aux jeux de qualité, depuis qu’elle officie sur 3DS, elle enchaîne les épisodes médiocres, faisant davantage office d’expériences légères que de véritables jeux à part entière. Kirby Battle Royale fait d’ailleurs partie de cette catégorie de jeux anecdotiques qu’on oublie aussi sec dès lors qu’on a éteint la console. On ne sait pas trop quelle est la stratégie de Nintendo autour de cette licence, mais il est grand temps de renouer avec le succès critique. On croise les doigts pour l’épisode sur Switch, qui semble avoir toutes les cartes en mains pour nous séduire à nouveau. Il n’y a plus qu’à attendre 2018 maintenant…
- Un nombre raisonnable de transformations…
- …et de possibilités de jeu
- Le partage de cartouche pour le jeu multi
- 10 mini-jeux, sérieusement ?
- Gameplay limité et basique
- Mode Histoire anecdotique et ultra court
- Difficulté enfantine
- Des objectifs qui se répètent
- On s’ennuie ferme au bout de 2h de jeu
- Vendu au prix fort
En attendant l’épisode sur Nintendo Switch, qui promet d’être à la fois joli à regarder et prometteur en matière de gameplay, Kirby continue de squatter la 3DS où il multiplie les apparitions. Parfois enchanteurs (Triple Deluxe, Planet Robobot), souvent mineurs (Kirby Fighters Deluxe, Kirby Blowout Blast) voire anecdotiques (Team Kirby Clash Deluxe, Kirby Fighters Deluxe), ces épisodes avaient pour objectif de rassasier l’appétit toujours aussi débordant de notre petite boule rose. Seulement voilà, il n’y a pas que Kirby qui a faim de nouvelles aventures intéressantes, le joueur aussi. Avec l’arrivée de Kirby Battle Royale, on aurait pu espérer un retour tonitruant du plus grand transformiste du jeu vidéo. Il n’en est rien…
Il suffit de jeter un œil sur la jaquette de Kirby Battle Royale pour comprendre qu’il s’agit-là d’un épisode orienté multijoueur. Car si le Kirby original rose est mis en exergue sur l’illustration, on constate aussi qu’il partage l’affiche avec d’autres Kirby, chacun disposant de sa propre transformation pour ce qui semble être un affrontement dans des arènes fermées. Si le titre affiche tous les traits d’un brawler (sans compter en plus le nom « Battle Royale » qui est on ne peut plus explicite), il est question en vérité d’un party-game qui se rapproche davantage d’un Mario Party. C’est vrai quoi, Kirby ne s’était pas encore essayé à ce type d’exercice et c’est l’occasion pour lui de rattraper le temps perdu. Malgré tout, Kirby Battle Royale démarre comme un véritable jeu d’aventure teinté de plateforme, avec un tuto pour appréhender les mécanismes. Une sorte de préambule plutôt bien pensé, qui une fois terminé, nous permet d’accéder au menu principal du jeu, détaillant les différents modes proposés. "Partie rapide", "Partie en ligne", "Entraînement", "Récompenses" et "Mode Histoire", voici comment le jeu se découpe. Si les joueurs solitaires seront tentés de se lancer dans la campagne solo, ces derniers doivent avoir en tête qu’il s’agit en réalité d’une succession de mini-jeux à enchaîner avec l’IA en guise d’adversaires et de coéquipiers. Pas évident quand on sait que celle-ci ne se montre pas toujours très réactive ou pertinente lorsqu’il est question de travailler en tandem. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Kirby Battle Royale est avant tout un jeu qui se joue à plusieurs, entre joueurs humains.
Oui, mais pour ce faire, il faut absolument trouver des partenaires qui soient en possession du jeu (ce qui ne sera pas une mince affaire), le partage du jeu (mono-cartouche) ne permettant pas de disposer de toutes les options et autres possibilités. L’intérêt se trouve du coup limité, d’autant que le nombre de mini-jeux est lui aussi restreint. Avec seulement 10 épreuves au total, autant vous dire qu’on a fait le tour de ce Kirby Battle Royale assez rapidement. Non seulement, il ne vous faudra pas plus de 3 heures avant de boucler le mode « Histoire », mais en multi, on tourne rapidement en rond. Difficile de comprendre le choix de Nintendo quand on sait que le prochain Mario Party regroupera les 100 meilleurs mini-jeux de la série. C’est d’autant plus incompréhensible que l’intérêt des défis est assez variable, avec en prime un penchant pour la redite dans certaines épreuves (le ramassage de pommes ou autres objets à lancer dans une zone précise par exemple). De toutes les façons, le but premier reste le même à chaque fois : marquer le plus de points pour remporter la victoire avec son équipe, sachant qu’on peut frapper l’adversaire avec les armes qu’on a à disposition. C’est d’ailleurs en début de partie qu’il est demandé au joueur de choisir son équipement, qui se définit d’ailleurs selon le costume. Epée, bombe, scarabée, lance, trancheur, kung-fu, ninja, fouet, parasol, marteau, docteur et bien d’autres encore, il existe environ une quinzaine de transformations qui dispose chacune de ses avantages et de ses inconvénients. Comme d’habitude, le choix du costume se fera selon vos techniques de combat, que l’on préfère attaquer à distance, faire des dégâts au corps-à-corps, etc.
Malgré un nombre d’armes différentes assez raisonnable, le gameplay de Kirby Battle Royale montre ses limites très rapidement. Hormis le fait de taper bêtement l’adversaire pour gagner du temps et remplir les objectifs demandés, le jeu manque clairement de subtilités et de variantes pour retenir toute notre attention. Il y a bien quelques tentatives de faire dans l’original comme ces épreuves qui demandent d’enfourcher une moto pour renverser les autres Kirby, mais rien de plus folichon non plus. Nos premières parties ont été amusantes (sans non plus être transcendantes, n’exagérons rien), on ne vous le cachera pas, mais il n’aura fallu pas plus de 2h de jeu pour constater à quel point le titre de Nintendo est vide d’intérêt, avec une énorme redondance dans les épreuves et surtout le gameplay. Le jeu est construit de la sorte à évoluer par étapes, avec des épreuves et des bonus à débloquer au fur et à mesure qu’on enchaîne les mini-jeux, mais la difficulté étant enfantine, on progresse sans aucun accroc pour arriver au bout du jeu en une moitié d’après-midi. Pour un jeu qui est vendu au prix fort de la gamme 3DS (doit 40€), c’est cher payé le freeware.