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Si vous pensiez que le premier Iron Man était l’une des pires adaptations de films en jeu vidéo, alors il est grand temps de réviser vos classiques. La sortie de sa suite, Iron Man 2, change à nouveau la donne en s’imposant comme l’une des références en matière de franchise sabordée. Aucun film ne mérite un tel traitement, même pas Iron Man 2.
- On se pose encore la question…
- Réalisation de bas étage
- Doublage français catastrophique
- Gameplay archi limité
- Ultra répétitif
- Maniabilité à revoir
- Caméra épileptique
Test réalisé à partir des versions PlayStation 3 et Xbox 360.
Quelle surprise, Iron Man 2 est un mauvais jeu. Désolé de crever l’abcès d’entrée de jeu mais le premier épisode n’étant pas franchement terrible, il était assez difficile de croire que sa suite allait être irréprochable, surtout quand on sait que les temps de production ont été raccourcis. Forcément, avec un tel handicap, il y avait peu de chance pour que les développeurs soient en mesure de nous pondre un must-have du genre. Cela dit, nous espérions secrètement qu'ils parviendraient à corriger quelques uns des nombreux défauts du premier opus, afin de proposer au joueur un titre dans la moyenne actuelle. Las, Iron Man 2 a été conçu dans le même moule que son grand frère, que notre éminent Rédacteur en Chef avait gentiment qualifié de "raté" à l'époque. On retrouvera donc la même réalisation médiocre, cette jouabilité infâme, des graphismes toujours aussi indignes de la haute définition et toutes les autres tares qui étaient venues gâcher notre plaisir.
Métallergique
Malgré tout, dans sa médiocrité, Iron Man 2 a tout de même un mérite : celui de ne pas nous dévoiler l'intrigue du film. En effet, si l'on retrouve quelques personnages de la bobine de Jon Favreau (Tony Stark, James Rhodes, La Veuve Noire et Nick Fury), l'histoire en elle-même n'a pas grand-chose à voir avec le film. Point d'Ivan Vanko ici, mais une espèce de gloubiboulga de comics où se côtoient le Général Shatalov (aka la Dynamo Pourpre), la Roxxon Corporation et Kearson DeWitt, qui deviendra par la suite Ultimo. Une bonne idée dans l'absolu sauf que le script du jeu est tellement mal ficelé qu'au final, personne n'y trouvera son compte. Ni les fans du film, désireux de prolonger l'expérience, ni les puristes de la BD, qui seront choqués par les libertés prises avec le matériel d'origine. D’ailleurs, les néophytes risquent d’être rapidement largués par une histoire qui n’a ni queue ni tête. Bref, côté scénario, Iron Man 2 pédale grave dans la semoule. Comme d'habitude, nous aurions pu nous en accommoder si le titre de Secret Level nous avait proposé une once de plaisir, une fois la manette en mains. Mais rien n’y fait, une fois encore, l'homme de fer se tape la honte. D'abord parce que d'un point de vue purement technique et malgré un développement effectué à partir du moteur Havok, Iron Man 2 est sacrément laid. On sortira quand même les armures du lot (ces dernières ne sont pas trop mal modélisées), mais en ce qui concerne les environnements, les ennemis, les effets visuels, bref, tout ce qui fait l'enrobage graphique du titre, c’est loin, très loin de ce que peut nous offrir une console de salon d’aujourd’hui. Ce n’est guère mieux côté bande-son puisqu’il faudra tendre l'oreille au maximum pour déceler la moindre petite forme de bruitage. Et dire que l'ensemble n'est pas aidé par une réalisation calamiteuse relève tout simplement de l'euphémisme.
Du début jusqu’à la fin de l'aventure, on ne compte plus les approximations qui nous prouvent que Iron Man 2 est un jeu qui a été méchamment bâclé, limite saboté."
Du début jusqu’à la fin de l'aventure, on ne compte plus les approximations qui nous prouvent que Iron Man 2 est un jeu qui a été méchamment bâclé, limite saboté. Pêle-mêle, on aura donc droit à une caméra des plus abominables, un système de visée semi-automatique à s'arracher les cheveux, une I.A. des ennemis proche du néant et enfin, une maniabilité d’une approximation rarement vue de nos jours. Véritable tas de ferraille ambulant, proche de la conserve sur pattes, notre ami Tony Stark est un pachyderme qu'il est bien difficile à faire se mouvoir. Le pire dans cette farce étant les phases de vol, tout bonnement injouables, durant lesquelles notre héros de plomb aura autant d'inertie qu'un avion sans ailes. De plus, pour le côté super-héros, on repassera puisque le bougre sera incapable de toucher un ennemi situé à plus de 5 mètres de sa petite personne malgré son armada de folie. En combat rapproché, Iron Man sera un brin plus efficace. Mais là encore, aucun sentiment de puissance ne se dégagera de quelques piteux combos à peine plus évolués qu'un enchaînement d’un disciple portant encore une ceinture blanche. Dernière chose enfin : il semblerait que l'on puisse upgrader l'équipement d'Iron Man via un système de customisation. Problème : même après de longues minutes passées dans les menus prévus à cet effet, nous n'avons strictement rien compris à cet enchevêtrement de fenêtres, plus mal pensées les unes que les autres. Incompréhensible, c'est bien le terme qui s'applique à ce titre, qui tend décidemment le bâton pour se faire battre.