Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Hunted : The Demon's Forge

Test Hunted The Demon Forge
La Note
note Hunted : The Demon's Forge 13 20

Loin d'être dénué de défauts, Hunted : The Demon's Forge sauve la mise grâce à son mode coopératif et ses énigmes à l'ancienne. Ces deux caractéristiques très sympathiques suffisent à compenser le manque de rythme de l'aventure, la version française assez mauvaise, et les petits problèmes de maniabilité. En revanche, si vous êtes du genre à jouer uniquement seul et à ne pas explorer les lieux facultatifs, vous pouvez faire l'impasse sur le jeu et vous contenter des nombreux autres jeux d'action disponibles sur le marché. Au final, si Hunted : The Demon's Forge est un peu plus qu'un simple Gears of War médiéval-fantastique, sa réalisation n'est tout de même pas à la hauteur du mètre-étalon qui lui sert de référence.


Les plus
  • Pensé pour le coop
  • Enigmes sympathiques
  • Plus long que la moyenne
  • Editeur de donjons
Les moins
  • Voix françaises décevantes
  • Manque de rythme
  • Points de sauvegarde sans retour
  • Contrôles pas intuitifs
  • Quelques bugs


Le Test

Plus ou moins présenté comme un Gears of Wars revisité à la sauce heroic-fantasy, Hunted : The Demon's Forge a toujours affiché de grandes ambitions. Aujourd'hui, l'heure du test et du retour à la réalité est arrivée. Très plaisant par certains côtés, franchement irritant par d'autres, le jeu peine à atteindre des sommets. Pour autant, on aurait tort de jeter le bébé avec l'eau du bain car, pour peu qu'on sache faire preuve de bonne volonté, l'expérience reste agréable et intéressante.


La première bonne nouvelle concernant le jeu provient du fait qu'il tient tout à fait ses promesses en ce qui concerne le mode coopératif. Pensée dès le départ pour être jouée à deux, l'aventure tourne entièrement autour des pérégrinations du guerrier humain Caddoc et de la chasseresse elfe El'ara. Si chacun d'entre eux peut alterner à loisir entre arme de mêlée et arme à distance, on s'aperçoit rapidement qu'il vaut mieux les cantonner à leur rôle de base. En effet, seule E'lara peut porter les meilleurs arcs, tandis que les grosses épées et autres haches monstrueuses restent réservées à Caddoc. L'arbalète de ce dernier et l'épée de l'elfette servent surtout dans les premiers niveaux puisque, par la suite, tous les deux sont susceptibles d'acquérir des pouvoirs magiques très efficaces. L'ensemble de ces possibilités fonctionne plutôt bien et permettent à chaque personnage de pouvoir se sortir de quasiment toutes les situations par lui-même. Une caractéristique bien utile lorsqu'on joue en solo, avec une intelligence artificielle en guise de compagnon de route. Il reste tout de même des actions qui ne sont réalisables que par E'lara (enflammer une flèche pour allumer un brasier situé au loin) ou par Caddoc (pousser de grosses colonnes de pierre). Dans ce cas, le joueur solitaire n'a qu'à se placer devant le mécanisme voulu et appuyer sur la touche d'action pour indiquer à l'I.A. ce qu'elle doit faire. Si dans l'ensemble le comportement du coéquipier informatique est plutôt bon, voire très bon en comparaison de ce qu'on voit habituellement, c'est tout de même à deux joueurs qu'on s'amuse le plus. Le fait de pouvoir ressusciter à distance son partenaire mort au combat incite à s'en éloigner, et donc à utiliser au mieux les spécificités du level design, qui offre souvent des planques situées en hauteur pour qu'E'lara puisse couvrir tranquillement le malheureux Caddoc plongé au cœur de la bataille en contrebas. De plus, on croise régulièrement des autels magiques qui permettent d'échanger les rôles si on les active. Les joueurs ne se retrouvent donc pas cantonnés à un seul type de gameplay, et peuvent varier les plaisirs à volonté. Enfin, les sorts permettent également de réaliser des "charges de combat", qui visent non pas les ennemis mais les héros eux-mêmes, afin qu'ils puissent l'un l'autre booster leurs performances.

Chasse et pêche

L'aspect coopératif et combattif de Hunted : The Demon's Forge n'est pas son seul atout, puisque le jeu sait également faire marcher nos méninges. Tout d'abord, les niveaux sont truffés de petits passages secrets, qui donnent accès à des trésors et autres potions, ou même à des râteliers d'armes magiques très alléchants. A l'instar d'un hack'n slash ou d'un MMORPG, les armes sont en effet classées en différentes catégories (communes, rares, légendaires...) et celles qui sont le plus difficile à dénicher rendent totalement caduques celles qu'on trouve facilement sur les ennemis. Mieux encore, on peut croiser à huit reprises des Anciens qui gardent des trésors somptueux. Ces têtes de pierre géantes s'expriment par énigmes, qu'il faut savoir interpréter pour obtenir l'accès à ce qu'elles protègent. Ce n'est jamais bien difficile (il suffit souvent de leur rapporter un objet précis) et cela vaut vraiment le coup. Les plus pressés pourront sans problème passer à côté, puisque ces endroits se situent hors du chemin principal. Mais ils auraient bien tort de dédaigner ces donjons supplémentaires, fort rémunérateurs et qui augmentent efficacement la durée de vie du jeu, qui dépasse d'ailleurs largement la norme des huit heures. On peut également noter la présence d'une pierre des morts, qui permet de faire parler certains cadavres. En écoutant l'histoire de leur trépas, on obtient parfois de précieux indices sur ce qu'il faut faire. Mais alors, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Hélas non, car le jeu possède également de sérieux défauts. A commencer par une version française décevante. On peut relever ici ou là des erreurs flagrantes (comme le cryptique menu "arène du charger", qu'on imagine être une traduction maladroite de "charger l'arène", ou encore un malheureux "1 pierres des morts trouvées"), mais ce sont surtout les voix peu inspirées et guère convaincantes qui nous ont chagriné. Si E'lara s'en sort encore pas trop mal, la voix de Caddoc est totalement à côté de la plaque. Du coup leurs dialogues, souvent basés sur des vannes censées être drôles, tombent souvent à plat.

Enfin, l'aventure manque singulièrement de rythme. Jouer à petites doses passe très bien, mais les longues sessions lassent rapidement et décuplent la répétitivité des actions."

On est alors tentés de passer le jeu en version originale, mais on se heurte immédiatement à un autre défaut : l'absence d'option de sous-titres. C'est particulièrement regrettable car les Anciens s'expriment avec une voix caverneuse pas toujours simple à comprendre. De manière plus anecdotique, on peut aussi regretter l'absence de saut. Cette lacune a beau concerner également d'autres jeux (Gears of War, Bulletstorm...) , cela reste une faute. Plus gênant encore, les niveaux sont parsemés de points de passage franchissables uniquement à deux, et servant généralement aussi de points de sauvegarde. Rien de très répréhensible a priori, sauf qu'il est totalement impossible de revenir sur ses pas après les avoir passés. Quasiment une aberration pour un jeu qui incite à l'exploration afin de dénicher les entrées des passages secrets ! Les contrôles manquent également de clarté. Que ce soit au pad ou au clavier, il faut du temps avant de maîtriser précisément quelle touche déclenche quelle action tellement leur agencement n'est pas intuitif. Signe que les développeurs ne maîtrisent pas totalement la notion d'interface homme-machine cohérente : lorsqu'on marche près d'une potion, on la récolte automatiquement, mais pour ramasser les pièces d'or situées elles aussi au sol il faut appuyer sur une touche. Le tableau est également terni par la présence de quelques bugs, à commencer par celui qui touche de nombreux jeux basés sur l'Unreal Engine 3 : le chargement tardif de certaines textures. A une ou deux reprises, nous avons également eu droit à un personnage qui reste bloqué sur place. Enfin, l'aventure manque singulièrement de rythme. Jouer à petites doses passe très bien, mais les longues sessions lassent rapidement et décuplent la répétitivité des actions. Ce dernier point risque d'ailleurs de faire du tort à l'éditeur de niveaux fourni avec le jeu. Sa présence est franchement louable, son utilisation très simple, mais il n'est pas certain qu'on s'amuse très longtemps à parcourir les créations qui en seront issues.


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