Test Harvest Moon DS : Ile Sereine

Quoi de neuf donc ? Tout d'abord, une histoire totalement inédite. Enfin, façon de parler, puisque par "histoire", on entend "cinématique de début". Echoué sur une île presque déserte après le naufrage de son bateau, le héros va être nommé agriculteur officiel d'une petite tribu de rescapés. On lui donne une maison, un carré de verdure rempli de mauvaises herbes, une pioches et deux paquets de graines, et vous voilà donc responsable de l'élevage et de la culture des aliments qui permettront à vos concitoyens d'avoir quelque chose à mettre dans leurs gamelles trois fois par jour. "Rien de bien passionnant", diront tous ceux qui ont eu la malchance de voir La Vie Moderne, le dernier film de Raymond Depardon... Sauf que voilà, faire tourner une industrie agricole, ça demande du travail. Beaucoup de travail. Bêcher, semer, récolter, vendre, re-semer... Qu'il est dur le labeur du paysan ! Et ingrat aussi, surtout lorsque le reste de la communauté se la coule douce, en attendant sagement que bibi ramène trois navets pour le potage du soir. Fainéants ! Fonctionnaires ! Et dire que dans le tas se trouve peut-être votre future épouse...

Végétos ou jardinier ?

En ce qui concerne le concept, Harvest Moon DS : Ile Sereine ne fait donc pas dans l'original et reprend tout ce qui faisait le charme du précédent opus. Les fans apprécieront. Ils apprécieront aussi l'évolution graphique du soft, cette fois-ci totalement en 3D. Sommaire la 3D certes, mais tellement plus agréable que la simple copie de la version GBA qui nous avait été proposée la dernière fois ! En revanche, niveau interface, on regrettera fortement l'absence d'une carte nous montrant de manière simple et limpide où se trouve précisément notre personnage. En effet, la map étant loin d'être lisible, on se retrouve souvent perdu au milieu de nulle part à tourner en rond pour trouver l'entrée d'une maison, ce qui nous fait perdre ça et là quelques secondes. Quelques secondes, ce n'est pas grand chose, et ce défaut n'aurait pas été trop embêtant si la durée des journées dans le jeu n'était pas si courte. Car voilà bien un des gros points faibles du jeu ! Etant donné que les jours passent comme un éclair, la progression du joueur sera lente. Très lente. Pas le temps de casser deux cailloux, de sortir les poules et d'aller discuter avec le vendeur du village qu'il sera déjà l'heure d'aller se coucher. De quoi se lasser très vite, d'autant qu'avec l'endurance ridicule de votre personnage, il vous faudra très souvent aller faire le pleins de calories pour que ce dernier tienne debout (en remplissant régulièrement deux jauges, de vitalité et d'estomac). Et rien que ça, ça vous bouffera généralement le tiers d'une journée... 

...pour cet épisode, le développeur a malheureusement opté pour le "tout stylet". Un choix compréhensible étant donné la nature du soft, mais ici tellement mal conçu qu'il en devient agaçant."

De par ce côté rébarbatif et pas très accessible, Harvest Moon DS : Ile Sereine n'est donc pas forcément très fun à jouer. Ou alors pour les plus acharnés, qui ne seront pas rebutés par l'idée de galérer trois heures pour arriver à gagner quelques malheureuses pièces (qui permettront par la suite d'agrandir votre maison, votre étable, etc.). Mais même ceux-là seront sans doute bien vite rebutés par le plus gros point noir du jeu, à savoir sa maniabilité. En effet, pour cet épisode, le développeur a malheureusement opté pour le "tout stylet". Un choix compréhensible étant donné la nature du soft, mais ici tellement mal conçu qu'il en devient agaçant. A de trop nombreuses reprises, notre personnage ne se mettra pas au bon endroit, donnera un coup de marteau là où il ne faut pas et jettera par mégarde un objet ultra important, juste à cause du manque de précision de l'écran tactile. Et que dire de la navigation dans les menus, tellement mal pensée qu'il faudra s'y reprendre à trois fois juste pour attraper sa pioche ou planter ses graines ! Un véritable calvaire pour le joueur, d'autant qu'on le répète, chaque seconde compte ! A se demander si cultiver un potager, un vrai, ne serait pas moins fatiguant...