17 20 4 5
Jusqu’à présent cantonné à la gratte, le jeu musical d’Activision prend une toute nouvelle dimension avec ce quatrième épisode. Désormais orienté vers le jeu en groupe, Guitar Hero : World Tour ne déçoit pas, soyez rassurés. Mieux, grâce à ses instruments de qualité et son gameplay désormais bien rodé, le titre se permet même de rattraper son retard face à la concurrence, obligée de commercialiser ses produits un peu n’importe comment, il faut bien l’admettre. Maintenant, au jeu des comparaisons, sachez que nous avons un net penchant pour la série d’Activision, nettement plus convaincante au niveau des sensations et des accessoires. Et ouais !
- Enfin du matos de qualité
- Une gratte qui a vraiment de la gueule
- Playlist riche, variée et de qualité
- Indispensable en ligne
- L'éditeur de musique
- Convient à tous les types de joueurs
- Micro trop petit et filaire
- Médiator de la gratte trop mou
- Le Music Studio : trop complexe
- Où sont les Boss ?
- Batterie un peu trop compact
- Le look Playskool de la batterie
Légèrement bousculé par la naissance de Rock Band l’année dernière, le label Guitar Hero n’a pas attendu que le ciel lui tombe sur le crâne pour réagir aussi sec. Aussi, pour son quatrième épisode (en mettant de côté les différents stand-alone), le jeu musical d’Activision se met à la mode du groupe virtuel en proposant dans son pack complet une batterie et un micro en plus de la guitare classique. Après un Guitar Hero III : Legends of Rock exemplaire, Neversoft parviendra-t-il cette année à conserver son savoir-faire et son leadership face à la forte et rude concurrence ? Notre réponse dans les lignes suivantes.
Test réalisé à partir des versions Xbox 360 et PlayStation 3
Bien entendu, la première question – légitime – qui se pose avec la sortie de Guitar Hero : World Tour et ses nouveaux instruments est de savoir si ces derniers sont de bonne facture. Forcément, quand on a goûté à – l’amère – expérience Rock Band et ses instru’ bas de gamme, il y a de quoi se méfier. Soyez rassurés, les accessoires proposés avec Guitar Hero : World Tour sont de loin de meilleure qualité que ceux de Rock Band, même si certains détails ont tendance à nous agacer. L’expertise RedOctane aidant, Activision ne s’est donc pas gêné pour créer une toute nouvelle guitare, la quatrième en seulement deux ans d’existence pour la licence. Elle se démarque tout d’abord par son nouveau look, un peu bâtard, puisque Gibson (la célèbre marque de gratte) a décidé de rompre son contrat avec Activision pour des raisons certainement d’ordre financier. Subtil mélange entre une Gibson LesPaul et une Fender Stratocaster, la nouvelle gratte s’éloigne encore plus du premier modèle, plus proche du jouet Playskool que de la gratte véritable. Mieux, en collant une couleur bois/ambre fondue au noir sur la devanture, RedOctane insuffle une âme à l’objet, avec lequel on n’a désormais plus honte de s’exhiber dans les soirées mondaines.
"Gratte, gratte… longtemps"
Légèrement plus grande que le modèle LesPaul de Guitar Hero III : Legends of Rock, cette nouvelle guitare se distingue par l’apparition d’une zone tactile en bas du manche. Une idée repiquée chez la concurrence, permettant de faire du slide lors de séquences dans le jeu prévues à cet effet, mais qui n’apportent au final pas grand-chose au gameplay, à l’instar des touches de solo de Rock Band. On y reviendra plus tard d’ailleurs. Le vibrato a lui aussi gagné en centimètres et sa nouvelle taille lui permet d’être encore plus accessible, même lors des moments les plus délicats. La croix directionnelle et le bouton d’activation ont désormais fusionné ensemble pour former le bouton de réglages sonores de la guitare. Bien sûr, il ne s’agit que d’un fake, puisqu'il n’est pas - encore - possible de faire couiner sa gratte en plastique comme une vraie. Ceux qui ont des yeux de lynx auront aussi remarqué qu’un bouton Star Power a fait son apparition. Situé entre les touches Start et Select, il a pour but d’activer le multiplicateur de points d’une simple pression de touche sans avoir à relever le manche de la guitare. Chacun son choix. Reste alors le médiator, différent des autres modèles de guitare, plus large et surtout plus mou que d’habitude. En termes de sensations, on se rapproche de la gratte de Rock Band, qui n’est pas un exemple de qualité. Certes, la touche est beaucoup plus silencieuse, mais le retour, beaucoup trop léger, aura vite fait de décontenancer les puristes des anciennes moutures de Guitar Hero ; et on les comprendra !
Reste alors le médiator, différent des autres modèles de guitare, plus large et surtout plus mou que d’habitude. En termes de sensations, on se rapproche de la gratte de Rock Band, qui n’est pas un exemple de qualité."
L’autre nouveauté du pack complet de Guitar Hero : World Tour est bien entendu l’introduction d’un micro, qui permet aux fans de la Star Ac’ ou de la Nouvelle Star de pousser la chansonnette. Au niveau du matériel, rien d’extraordinaire, il s’agit d’un simple micro USB à brancher sur sa console. Evidemment, on regrette le choix du fil, aussi long soit-il, surtout quand on sait que le karaoké de Microsoft, Lips, a opté pour le bluetooth. Même reproche au niveau de la taille. Alors que le micro de Lips offre une prise en main exemplaire, celui de Guitar Hero : World Tour fait office de joujou pour filettes. D’ailleurs, ceux qui ont l’un des deux épisodes de Boogie se rendront compte qu’il s’agit, ni plus ni moins, du même accessoire. De quoi se taper la honte auprès des camarades de passage à la maison. Si dans l’ensemble, l’accessoire tient la route côté solidité, il a en revanche du mal à isoler la brouhaha sonore (engendré par le bruit de la guitare et de la batterie) du son qui émane des cordes vocales du chanteur, qu’il soit mauvais ou pas. Il ne sera donc pas rare de voir sa ligne de chant partir en quenouille lors des passages sans paroles juste par écho des sons produits par les autres instruments. Il est donc chaudement conseillé de s’écarter des autres musiciens (surtout du batteur), qui a tendance à taper comme un bœuf sans s’en rendre compte.
Band of Brothers
La transition vers le dernier élément primordial du jeu est donc toute trouvée : la batterie ! C’est LA grosse nouveauté de ce quatrième épisode de Guitar Hero, le point sur lequel toute la campagne promotionnelle a été orientée et sur lequel on risque d’être le plus tatillon, voire exigeant. Doté de trois toms et de deux cymbales, l’accessoire se rapproche donc davantage de la vraie batterie avec une disposition qui permet de taper la fameuse rythmique charley / caisse claire avec un confort assez agréable. L’ensemble reste néanmoins trop compacte, avec des toms trop rapprochés c’est vrai, pour que l’expérience soit appréciée dans sa totalité ; surtout pour les vrais batteurs qui n’hésiteront pas à faire savoir leur mécontentement. Contrairement à la batterie de Rock Band qui a tendance à faire plus de bruit que les notes qui sortent des enceintes, celle de Guitar Hero IV se montre beaucoup moins dérangeante. Mieux, grâce à son matériau choisi (un latex proche de celui utilisé sur les batteries électroniques), la batterie prend en compte les frappes légères et lourdes. Cela permet d'obtenir un rebond qui facilitera les enchaînements lors des solos de batterie ; et il y en a quelques uns. Sur le papier en tout cas, car dans la réalité, il se peut que les notes légères soient validées avec un peu plus de vigueur ; surtout après plusieurs semaines d’utilisation intensive. C’est un peu le gros défaut de l’objet, à savoir sa fragilité. Avis donc à tous les bourrins de service qui auraient tendance à confondre réalité et virtuelle, il s’agit d’un jouet et non d’une véritable batterie. Le look Playskool et la différence de prix sont là d’ailleurs pour nous le rappeler. En revanche, pas d’indulgence pour la pédale qui a tendance à mettre les voiles sur des surfaces lisses telles que le carrelage ou le parquet. Les grips placés sous la pédale ne sont qu’efficaces sur des revêtements tels que la moquette ou les tapis. Un point que RedOctane devra rectifier pour les épisodes suivants, Rock Band ayant déjà trouvé une solution depuis sa prime apparition. Bref, si l’objet n’est pas exempt de défauts, il a au moins le mérite de mettre à l’amende la batterie de Rock Band, dénuée de cymbales et à la qualité plus que douteuse. Au jeu des comparaisons, Activision s’en sort beaucoup mieux qu’Electronic Arts, vous pouvez nous croire sur parole.
Doté de trois toms et de deux cymbales, l’accessoire se rapproche donc davantage de la vraie batterie avec une disposition qui permet de taper la fameuse rythmique charley / caisse claire avec un confort assez agréable."
Jusqu’à présent réservée à deux joueurs (guitare + basse), la licence Guitar Hero devient dorénavant un rendez-vous incontournable pour tout quatuor d’amis qui se respecte, surtout si on a une seconde gratte qui traîne derrière le canapé du salon. S’il est possible d’entamer un mode "Carrière" en solo, on aura tendance à favoriser le jeu en groupe et le principe restant inchangé quelque soit le nombre de musiciens. Ceux qui suivent la série depuis ses débuts ne seront d’ailleurs pas dépaysés puisque l’objectif consiste, encore et toujours, à enchaîner les morceaux pour passer d’une scène à une autre, éparpillée un peu partout dans le monde. L’avantage, c’est que les niveaux se débloquent plus rapidement qu’avant, avec la possibilité par exemple de changer d’endroit, même si l’on reste bloqué sur un morceau en particulier. Il suffira donc de revenir un peu plus tard et de choisir de reprendre le concert, ce qui évitera de se retaper tous les morceaux d’affilé. Neversoft a en effet favorisé le jeu à quatre et désormais, la jauge de points et de Star Power est identique pour tous. Cela oblige ainsi chaque musicien a prendre en compte le copain d'à-côté qui n’a pas nécessairement la même dextérité. En revanche, pas d’interaction comme dans Rock Band où il est possible de ressusciter un membre largué par la musique (ce qui vaudra le mécontentement des hargneux de service), mais un bel écran de Game Over qui nous demandera de reprendre depuis le début. C’est vrai, on perd en convivialité et on a comme le sentiment de jouer un peu pour soi sans se soucier du voisin, même si c’est le cas parfois dans certains groupes de rock, même connus.
Un effet bœuf
Cela dit, Guitar Hero : World Tour reste toujours aussi efficace, plus encore à quatre donc, même si on aurait aimé plus de nouveautés au niveau des modes de jeux. Outre le mode "Carrière", on peut s’amuser dans le mode "Partie Rapide" (celui qui permet de choisir son morceau), "Face-à-face" (le fameux "Choc des guitares" du troisième opus) mais surtout en ligne. Vous êtes seul ou bien il vous manque un membre pour constituer un groupe digne de ce nom ? Pas de problème, en se connectant sur le Xbox Live ou le PlayStation Network, il est possible de faire appel à un joueur venu d’ailleurs et de boeufer comme s’il était assis à côté. On cherchait une certaine convivialité à la chose, on l’a trouvé ; du moins par procuration. Il y a tout de même quelques nouveautés dans ce quatrième épisode, à savoir le "Créateur de Rock Star", qui permet de façonner son rockeur de la tête aux pieds, en passant par ses fringues, sa coupe de cheveux et même sa gratte. Le "Studio de Musique", illustré à plusieurs reprises par les développeurs permet de créer ses propres morceaux. L’idée est bonne et l’interface, très dans le ton rock’n roll, donne sacrément envie de se plonger dedans. Seulement voilà, à force d’utiliser des termes trop complexes et des outils peu clairs, on aura vite fait de passer au téléchargement, plus simple et qui offre des chansons qu’on connaît sur le bout des ongles. D’ailleurs, côté playlist, Neversoft n’a pas laissé sur la quantité. Plus de 80 morceaux qui couvre un large panel de groupes et d’artistes de différentes périodes. De Metallica à Lenny Kravitz en passant par Jane’s Addiction, Oasis, KoRn, Tokio Hotel (ouch !), The Eagles, Jimi Hendrix ou bien encore Michael Jackson, tout le monde y trouvera son compte. Même les francophones se délecteront – ou pas – de la présence des Hush Puppies et Trust. Là encore, les chansons choisies font appel à nos affinités et au type de musique qu’on a l’habitude d’écouter dans l’iPod, mais il faut bien reconnaître que le choix est plutôt pertinent, à l’exception de quelques titres qui manquent de rythme. Encore une fois, tout est question de goût et de couleur…