Test Guitar Hero : On Tour

Parce qu’un jeu estampillé Guitar Hero ne peut fonctionner sans son instrument de prédilection, la guitare, voir débarquer sur DS une version miniaturisée de la franchise paraissait incertain ; peu de personnes n’osaient aller à l’encontre de ces propos a priori évidents. C’était sans compter sur le génie d’Activision et surtout du studio de développement Vicarious Vision à qui incombait la – rude – tâche de nous prouver tout le contraire. Habitué jusqu’à présent à faire le sale boulot, à savoir développer les versions portables des titres multi-support tels que Marvel : Ultimate Alliance, Nos Voisins Les Hommes ou bien encore Transformers, le studio de développement peut aujourd’hui prendre sa revanche et briller en société avec Guitar Hero : On Tour.

Rock en saigne

Très certainement frappés par un éclair de génie, les têtes pensantes du projet ont rendu possible l’adaptation de Guitar Hero sur DS grâce à la création du Guitar Grip. Il s’agit d’un petit accessoire à clipser sur le port GBA de la console et qui permet de restituer, à quelques notes près, les sensations éprouvées sur les versions consoles de salon. Certes, nous avons perdu une note au passage et de cinq boutons habituellement, nous sommes passés à quatre désormais ; mais n’oublions pas qu’en raison de la petitesse de l’accessoire, du manque d’espace et du fait que la même main tient également la console, quelques concessions ont dû être faites. C’est pourquoi, aussi ingénieux soit-il, le Guitar Grip peut dans un premier temps être rédhibitoire pour certains. Rédhibitoire, car il faut un temps d’adaptation avant de pouvoir trouver la position confortable pour que la main puisse à la fois porter la console, et les doigts alterner les notes qui défilent à l’écran. Le challenge est de taille, d’autant qu’on n’est jamais à l’abri de quelques crampes désagréables, surtout pour ceux qui n’ont pas l’habitude d’utiliser l’auriculaire, généralement habitué à racler le fond d’une narine encombrée. Cependant, une fois l’apprentissage passé et les doigts assouplis, il est difficile de nier que Guitar Hero : On Tour permet de retrouver les sensations du véritable Guitar Hero sur console de salon.

Rédhibitoire, car il faut un temps d’adaptation avant de pouvoir trouver la position confortable pour que la main puisse à la fois porter la console, et les doigts alterner les notes qui défilent à l’écran."

La DS ouverte verticalement, comme un bouquin, et le médiator – fourni avec le jeu – en guise de stylet dans l’autre main, il ne reste plus qu’à gratter l’écran tactile de la DS pour que la magie opère. De la même manière que les épisodes grandeur nature, Guitar Hero : On Tour nous demande de valider les notes de couleur qui défilent sur l’écran supérieur, donc celui de gauche, tout en appuyant sur les bonnes touches du Guitar Grip. Le principe reste inchangé puisque le but consiste toujours à enchaîner les concerts de salles en salles afin de devenir une rock star émérite, mais surtout afin de débloquer l’ensemble des morceaux disponibles dans le jeu. La jauge de Star Power est toujours d’actualité, à l’exception que pour l’activer, il faut crier dans le microphone de la console. En cas d’affluence inattendue, une alternative est envisageable comme souffler dans le micro, ou mieux, appuyer sur l’icône du Star Power à l’aide du stylet/médiator ou sur l’une des touches de la console. C’est tout de suite moins fun mais ainsi, vous éviterez peut-être de surprendre les gens autour de vous.

"Gratteux, gratteux longtemps"

Comme d’habitude, quatre modes de difficulté sont proposées (Facile, Moyen, Difficile et Expert), qui offre aux novices en la matière une marge de progression formidable. Quant à ceux qui friment déjà en Expert sur les versions consoles de salon, ils devront tout de même revoir quelques bases avant de pouvoir taper des solos sans la moindre fausse note. Côté playlist, on dispose de 25 chansons au total. Cela peut paraître un peu léger comparé au dernier Guitar Hero III : Legends of Rock, d’autant qu’aucune possibilité de téléchargement nous permettra de faire gonfler ce chiffre. Guitar Hero : On Tour se rattrape aisément pour son choix des artistes qui rassemble des groupes tels que Incubus, Nirvana, Blink 182, Smash Smouth, No Doubt, Maroon 5 ou bien encore Red Hot Chili Peppers. Bien entendu, tout n’est que question de goût mais la présence de Tokio Hotel dans le tas fait davantage figure de choix commercial qu’artistique, on est bien d’accord. La France est également représentée, du moins pour la version hexagonale, puisque Mademoiselle K est la porte-parole du jeu sous nos latitudes.

Pas de Slash ni de Tom Morello à affronter dans cette version miniature, mais de nouvelles attaques conçues spécialement pour les fonctionnalités de la DS."

Si Guitar Hero : On Tour ne fait que reprendre les bases de ses aînés sur consoles de salon, il introduit quelques nouveautés qui ne devraient pas laisser les fans insensibles. En effet, à défaut de partenaire lors des moments de solitude, il est toujours possible de se lancer dans des parties endiablées grâce au mode "Choc des guitares". Il s’agit d’une lutte au score entre deux joueurs, où l’objectif est de réussir à déclencher les "Battle Gems", permettant de faire apparaître des items en pleine partie à envoyer chez l’adversaire. Pas de Slash ni de Tom Morello à affronter dans cette version miniature, mais de nouvelles attaques conçues spécialement pour les fonctionnalités de la DS. On retiendra par exemple l’attaque de la corde cassée qui se répare en faisant glisser l’extrémité de la corde cassée vers le manche. L’attaque pyrotechnique de son côté enflamme la guitare qui devient alors inaccessible. Pour éteindre le feu, il faut souffler (ou hurler, c’est selon) dans le micro de la machine. Dans la même veine, un fan pourra présenter un objet (sac à main, t-shirt) à faire signer, empêcher l’accès à la guitare. Là, il est question de rapidité et de signer l’autographe (un gribouillis suffit) le plus rapidement possible pour s’en débarrasser aussitôt. D’autres attaques, plus conventionnelles, devraient également faire leur petit effet, telles que le flash, l’écran inversé, l’accélération, la surcharge de l’ampli et bien d’autres encore. Pour ce qui est du reste, Guitar Hero : On tour applique une règle qui a déjà fait ses preuves et qui devrait continuer à évoluer pour les prochains numéros. Du moins, c’est ce qu’on espère…