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Aussi étonnant que cela puisse paraître, il aura fallu attendre que le studio Harmonix Music Systems, pourtant à l’origine du phénomène, mette les voiles vers d’autres horizons pour que le label Guitar Hero obtienne enfin toutes ses lettres de noblesse. Reprenant tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série, Guitar Hero III : Legends of Rock se permet de rajouter de nouveaux éléments qui font de cet épisode la référence actuelle du jeu musical. Mise à jour de l’habillage, playlist divine, nouveaux modes de jeu, et réplique sublime du modèle LesPaul, Guitar Hero III est sans aucun doute l’épisode de la maturité.
- Les chansons originales
- Une playlist divine
- Les battles contre les Boss
- Jouable en ligne
- La marge de progression
- Enfin une guitare sans fil
- La réplique LesPaul force le respect
- Accessible et technique à la fois
- Multi démentiel
- Toujours pas de morceaux courts
- Les crampes aux doigts
- Pas assez de Boss
- Le prix assez élevé du bundle
L’idée a peut-être été repiquée chez le voisin nippon (Guitar Freaks) mais le jeu musical a littéralement explosé dans le monde grâce à Guitar Hero. Devenu un véritable phénomène international, le jeu développé au départ par le studio Harmonix Music Systems en est déjà à son troisième épisode en seulement un an et demi d’existence. S’il ne révolutionne pas le genre ni même la franchise, ce Guitar Hero III : Legends of Rock le transcende sur de nombreux points.
Quel drôle de destin que celui de Guitar Hero. A priori, rien ne prédisposait cette série à un tel succès. Développé au départ en étroite collaboration entre le studio Harmonix Music Systems et l’éditeur RedOctane, le jeu ne faisait que reprendre un concept existant au Japon depuis presque dix ans ! Est-ce le côté rock assumé ou les deux boutons en plus sur le manche de la guitare qui a propulsé le label au firmament ? Toujours est-il qu’il est depuis un an et demi le jeu musical par excellence, celui qui met tout le monde d’accord, accessible à tous les publics grâce à une marge de progression incroyable et un côté addictif on ne peut plus puissant. Après deux épisodes excellents mais perfectibles, la licence s’est un peu ramassée l’été dernier avec un add-on 80’s qui n’a pas franchement fait l’unanimité auprès des fans. C’était pourtant le message d’adieu des concepteurs originaux, décidés à voguer sur des mers différentes, là où la créativité semble plus fertile. En attendant leur réponse cinglante avec Rock Band, kiffons plutôt la vibe avec Guitar Hero III : Legends of Rock, désormais développé par les créateurs de Tony Hawk. Un gage de qualité ?
J’ai la guitare qui me démange…
On l’a dit, répété et même souligné, l’élément majeur qui clochait dans les deux premiers numéros de Guitar Hero était la guitare. Respectivement les répliques de la SG et de l’X-Plorer de la marque Gibson, ces deux grattes en plastique avaient tout du jouet Playskool qu’on hérite les soirs de Noël quand on n’est pas plus haut que trois pommes. Certes, les fanboys avanceront toujours qu’elles étaient d’une qualité irréprochable en matière de solidité, mais encore faut-il le prouver à ses copines, pas forcément attirées par ces objets en plastique ou autres sex toys également bruyants. RedOctane l’a bien compris et pour faire honneur à tous les gratteux en herbe, l’éditeur s’est tourné cette fois-ci du côté de la LesPaul, guitare mythique s’il en est, et reproduite avec une fidélité hallucinante, toutes proportions gardées il va s’en dire. Mieux, il est désormais possible de déboîter le manche de la guitare d’un simple clip, permettant aux routards de caser son instrument de prédilection dans son sac, sans être repéré par la foule et éviter ainsi les groupies trop avenantes. La mode étant à la personnalisation, RedOctane a pensé à toux ceux qui n’ont pas forcément envie que leur gratte ressemble au pouilleux d’à côté ; l’ajout de faceplates amovibles est donc l’idée de génie pour non seulement contenter le public, mais également de se faire un peu plus d’argent de poche, compte-tenu du prix assez hallucinant de la chose : 15 € l’unité ! Si l’on peut critiquer cet aspect mercantile, on ne peut que saluer la décision de l’éditeur de nous proposer des guitares sans fil, offrant ainsi aux joueurs expressifs d’avoir l’impression de jouer sur la scène du Bataclan, de l’Elysée Montmartre ou peut-être même du Pavillon Baltard.
Dans le fond, Guitar Hero III : Legends of Rock ne présente pas de grands changements avec les deux premiers épisodes. Le principe reste inchangé puisqu’il s’agit toujours de valider les notes de couleurs au bon moment, afin d’enchaîner les combos et faire grimper son multiplicateur de points. Evidemment, secouer son vibrato est également un bon moyen de grignoter des points supplémentaires, mais aussi de garder l’aiguille du "Rock Meter" dans le vert. Le Star Power, l’aboutissement et le témoin d’un enchaînement de notes sans le moindre accroc, se distingue non plus par une jauge unique mais par 6 diodes de tailles différentes et qui se remplissent en fonction de sa maîtrise des notes. Evidemment, si l’on déclenche le "Star Power" lorsque la sixième diode est remplie, alors le temps accordé dans ce mode durera plus longtemps. Au joueur maintenant d’attendre le moment opportun pour faire péter son high score. Présents mais pas trop dans les deux premiers volets, les "Hammer-on" et les "Pull-off" ont désormais la part belle dans ce Guitar Hero III. Plus nombreux et surtout disposant de séquences beaucoup plus longues, ils permettent d’apprécier encore plus toute la substance des notes qu’il est possible de faire cracher à partir de cette guitare en plastique, ce qui devrait déclencher de nouvelles vocations chez certaines personnes, même celles qui ont tendance à écouter Skyrock ou à regarder les clips qui défilent sur NRJ 12.
Voodoo Child
Mais s’il y a bien un aspect sur lequel Guitar Hero III : Legends of Rock mettra tout le monde d’accord, c’est sa playlist. Evidemment, tout dépend des affinités de chacun mais parmi les 70 morceaux proposés, rares sont ceux qui peuvent décevoir les amateurs de riffs assassins et de refrains fédérateurs. On s’est plaint auparavant, on peut aujourd’hui se réjouir de l’arrivée de Neversoft, déjà habitué à balancer des morceaux anthologiques dans les BO de ses Tony Hawk. The Red Hot Chili Peppers, Rage Against The Machine, The Sex Pistols, Metallica, The Smashing Pumpkins, Queens of The Stone Age, The Rolling Stones, Guns’n Roses, Slayer, Pearl Jam, Iron Maiden et bien d’autres encore, c’est un quasi sans faute. Dommage qu’il faille trouver Superbus ou bien encore Naast dans le lot, car on se serait bien passé des paroles niaises de "Radio Song" et "Mauvais Garçon". En sélection française, FFF ou Silmaris auraient tellement fait l’affaire… Quelque soit sa tendance musicale rock’n roll, il y a bien au moins 5 ou 6 morceaux qui risquent de devenir des références pour la suite, d’autant que cette fois-ci, les concepteurs sont parvenus à bénéficier des chansons originales ! Terminé les vieilles reprises (plutôt bonne de manière générale cela dit en passant) foireuses où le chanteur remplaçant avait du mal à imiter le verbe et le flow d’un Zack de La Rocha par exemple. Désormais, le Bulls on Parade pète de tous les feux et c’est un plaisir que d’accompagner l’ancien leader charismatique de ce groupe de fusion avec autant d’entrain.
Neversoft semble tout aussi disposé à faire l’éloge de ce groupe, mais aussi celui de Guns’n Roses, puisque nous avons l’honneur dans Guitar Hero III : Legends of Rock d’affronter Tom Morello et Slash, les deux guitaristes de ces deux groupes sus-cités, ainsi que Lou, un diable en puissance. Dans le mode "Carrière", il ne s’agit plus seulement d’enquiller les chansons pour tous les débloquer, il va falloir maintenant affronter des Boss dans des battles qui ne sont pas sans rappeler les jeux de casse-briques, façon Tetris. Dorénavant, pendant la progression, il va falloir se coltiner ce passage duelliste où il faut se montrer à la hauteur pour ne pas paraître ridicule. L’écran est alors séparé en deux par le manche de la gratte de chacun des guitaristes, et l’objectif consiste à enchaîner les notes sans le moindre accroc, afin de gagner des items que l’on peut envoyer aux Boss pour lui octroyer quelques malus. Une corde à accorder, un vibrato à agiter, un écran flouté, des notes doublées, tous les moyens sont bons pour être sacré champion du taping. C’est d’autant plus excitant puisque ce mode est également accessible en multijoueur, apportant encore plus d’intérêt à l’ensemble. Une bonne surprise n’arrivant jamais seule, Guitar Hero III matérialise un vieux rêve de geek : celui d’affronter des joueurs en ligne, et prouver au monde entier qu’on masterise dans le domaine. En mode Battle ou en coop’, le plaisir n’a jamais été aussi puissant que celui de pouvoir partager ces moments avec des personnes du monde entier. Le kiffe, tout simplement.