Test Guild Wars 2 : le meilleur MMORPG sur PC ? sur PC

A vrai dire, dès la phase de création du personnage, Guild Wars 2 fait déjà preuve d'originalité. L'univers nous épargne les sempiternels elfes, orcs et nains et nous propose plutôt d'incarner un féroce et bestial Charr, un géant nordique Norn, un petit Asura aux grandes oreilles, ou encore un noble et végétal Sylvari. Sans oublier les classiques mais incontournables humains, bien entendu. En ce qui concerne les classes, il faut faire un choix parmi les huit propositions suivantes : Elémentaliste, Guerrier, Gardien, Ingénieur, Rôdeur, Nécromant, Voleur et Envoûteur. Ces archétypes sont suffisamment variés pour que chacun y trouve son compte, d'autant plus que ces rôles restent assez souples. Un guerrier pourra parfaitement combattre à l'arc tandis que le rôdeur pourra être amené à aller au contact, épée en main. A vrai dire, le système de compétences nous encourage à tenter différentes approches, puisqu'une touche permet de passer instantanément d'un set d'armes à un autre, ce qui a pour effet de changer cinq des dix compétences de combat dont peut s'équiper chaque personnage. De plus, le gameplay sous-marin dispose de ses propres compétences, ce qui vient encore enrichir les situations. Pour couronner le tout, le déroulement des combats se veut plus dynamique et mobile qu'à l'accoutumée (exception faite de TERA) puisqu'on peut réaliser des esquives et activer la plupart des compétences d'armes tout en se déplaçant. Voilà déjà de quoi se réjouir ! Mais revenons quelques instants à notre phase de création de personnage, qui nous permet naturellement de refaire le portrait de notre héros, grâce à de nombreux paramètres visuels. Elle s'achève sur quelques choix de background, qui révèleront leur importance un peu plus tard dans le jeu, que ce soit en terme de gameplay ou de développement du scénario. Si l'on met de côté l'absence d'une belle scène cinématique d'introduction en images de synthèse, comme savent si bien le faire certains studios concurrents, les premiers pas dans le jeu laissent déjà augurer du meilleur. A raison, puisque nous allons le voir que le système de quêtes de Guild Wars 2 se montre aussi surprenant qu'enthousiasmant.

Bye-bye les quêtes, bonjour les événements !
 

Ne cherchez surtout pas de PNJ avec un point d'exclamation sur la tête, il n'y en a pas ! S'il reste possible d'aller parler aux personnages qui ont besoin d'aide pour en apprendre plus sur leurs demandes et leurs motivations, cette étape devient en réalité facultative. Des éclaireurs régulièrement disséminés sur la map ont beau nous indiquer leur localisation ainsi que la nature des différentes tâches à accomplir, il suffit en fait de se balader dans les décors pour qu'un message nous informe immédiatement et automatiquement de ce qu'il y a à faire dans le coin. Mieux encore, le jeu introduit le concept des évènements mondiaux. Le qualificatif de locaux leur conviendrait mieux puisqu'ils concernent des zones précises et amènent tous les joueurs du coin à partager un but commun. Escorter quelqu'un, protéger un lieu sacré, détruire des installations, combattre un gros monstre ou massacrer des dizaines de petits, tout cela se fait alors à plusieurs, sans qu'il soit nécessaire de créer des groupes ou de se concerter d'une quelconque manière que ce soit. Tout le monde coopère le plus naturellement du monde dans ces vrais-faux groupes, temporaires et virtuels, pour remplir les objectifs de ces évènements, dont le nombre et la fréquence forcent l'admiration. Pour ainsi dire, il ne se passe pas cinq minutes sans qu'on se retrouve volontairement embarqué dans une de ces quêtes d'un nouveau genre. Et la qualité est elle aussi au rendez-vous ! Loin d'être de simples quêtes de facteur, les événements sont souvent intelligemment scénarisés et offrent parfois quelques rebondissements. Vous venez de saccager un camp et d'en prendre possession ? Quelques minutes plus tard, il faudra le défendre contre ses anciens propriétaires. On vous demander de protéger un portail en construction ? Si, faute d'être suffisamment nombreux sur place ou suffisamment doués, vous n'arrivez pas à accomplir cette tâche, l'évènement embraye alors sur un autre axe et vous devrez partir à la recherche d'un artefact permettant de relancer la construction. Un monstre trop gros pour vous est à vos trousses ? Avec un peu de chance, vous tomberez pendant votre fuite sur d'autres joueurs prévenus par le jeu qu'il y a de l'action dans le coin. A l'inverse, il vous arrivera souvent de prendre un événement en cours de route en tombant dessus par hasard. Bref, le monde ne tourne pas autour de votre petite personne, il semble réellement vivant et dynamique.

Sur tous les points Guild Wars 2 frappe donc très fort. Tant et si bien qu'on a du mal à lui trouver de réels défauts."

Mais que les égocentriques se rassurent, le jeu propose également un fil d'Ariane qui met en valeur le personnage que l'on incarne. Cette histoire personnelle nous demande régulièrement de prendre part à des missions bien précises, qui se déroulent dans des instances. Cela permet d'offrir au joueur  des séquences de dialogues et une mise en scène plus proches de ce qu'on attend d'un jeu de rôles classique. Il y aura par exemple des choix cornéliens à faire. Lorsqu'un orphelinat et un hôpital se retrouvent simultanément attaqués, lequel allez-vous défendre ? Lorsqu'un de vos amis se fait kidnapper, allez-vous d'abord délivrer le prisonnier ou partirez-vous corriger son ravisseur ? Sans atteindre l'effet papillon qu'offrent les meilleurs RPG solo, vous aurez de temps en temps à faire face aux conséquences de ces choix. Mais n'oublions pas que nous sommes dans un MMORPG. Plusieurs donjons attendent les groupes, au sens classique du terme cette fois, et offrent eux aussi leur lot de rebondissements, d'action frénétique et de boss mémorables. Monde ouvert oblige, Guild Wars 2 fait également la part belle à l'exploration. Déjà motivées par la perspective de tomber sur les fameux évènements, les balades sont encouragées de diverses manières. Les emplacement de nombreux "sites remarquables" sont par exemple indiqués sur la carte et on trouve même des panoramas à débloquer. Il s'agit de points situés en hauteur, qui déclenchent l'affichage d'un court traveling sur les décors alentours. Mais le moyen d'y accéder est souvent bien caché ! Les collectionneurs de succès se feront un plaisir d'accéder à un maximum de ces endroits difficiles à atteindre. On trouve même des "jumping puzzles" qui donnent à l'aventure des airs de jeu de plateformes. Des coffres au trésor sont cachés dans ces mini donjons à ciel ouvert, et ne sont accessibles qu'après avoir effectué de nombreux sauts millimétrés. Une sorte de pied de nez à tous ceux qui reprochaient, à juste titre, au premier Guild Wars l'absence de toute fonction de saut.

La guerre des mondes
 

Et alors, demanderont les plus belliqueux, que deviennent les affrontements joueurs contre joueurs dans tout ça ? Et bien, ils répondent naturellement à l'appel mon bon monsieur. Sous forme de champs de bataille notamment, où deux équipes s'affrontent à coup de captures de zones, réanimations d'alliés et achèvements d'ennemis. Ce PvP, dit structuré, peut se parcourir en dilettante, ou de manière plus sérieuse en s'inscrivant à des tournois. Dans tous les cas, il se joue avec un personnage automatiquement boosté au level 80. Tout cela fonctionne parfaitement bien et ne manque pas d'efficacité, mais c'est tout de même l'autre manière de faire du PvP qui nous enthousiasme le plus. Le mode "Monde contre Monde" réunit en effet plusieurs centaines de joueurs répartis en trois mondes. Les affrontements se déroulent sur une carte découpée en quatre zones : une zone appartenant à chacun des monde plus une zone neutre. Le terrain regorge de camps de mercenaires, de forteresses, de châteaux, d'armes de siège, de points de ressources qu'il faut bien évidemment capturer et défendre au maximum, si possible en effectuant des avancées stratégiques. Grands groupes et guildes, petites coteries et joueurs solitaires, ce système permet à tout le monde de participer à l'effort collectif. Sur tous les points Guild Wars 2 frappe donc très fort. Tant et si bien qu'on a du mal à lui trouver de réels défauts. On pourra toujours pinailler sur l'imperfection de la localisation française (ce qui n'est finalement pas bien grave dans un jeu en ligne), se plaindre de l'aspect visuel des combats parfois confus (mais comment pourrait-il en être autrement quand on réunit autant de joueurs sur un même événement ?), pester contre l'absence de montures (compensées par de nombreux points de téléportation) ou encore regretter que le monde ne soit pas ouvert à 100%. A force d'instances (histoires personnelles, donjons, PvP, Monde contre Monde...) et de déplacements automatiques vers des serveurs de débordement (ce qui a tout de même le mérite d'éviter les files d'attente) on peut parfois percevoir l'aventure comme étant quelque peu décousue. Mais si c'est le prix à payer pour avoir droit à un MMORPG aussi complet, pas de problème ! Et puisque l'on parle de prix, rappelons aux étourdis que le modèle économique de Guild Wars 2 ne demande absolument aucun abonnement mensuel. Il suffit d'acheter la boîte pour pouvoir profiter pleinement de l'aventure. Comme cerise sur le gâteau, on pouvait difficilement faire mieux.