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Pour les 50 millions de dollars que Microsoft a déboursé pour s’assurer l’exclusivité de ce Lost and Damned, Rockstar Games a fait les choses en grand. Un nouveau personnage, un univers différent, quelques nouveautés dans le gameplay, une vingtaine de missions en plus, assurant une durée de vie de plus de 10 heures et une histoire flambante neuve, tout le monde ne peut pas se permettre une telle originalité, surtout quand il s’agit juste d’un contenu téléchargeable. Même à 1 600 points, soit 20€, GTA IV : The Lost and Damned reste une valeur sûre, vous pouvez nous faire confiance.
- Dix heures de jeu assurées
- Les croisements avec Niko Bellic
- L'ambiance biker
- Le lance-grenades, une tuerie
- Les modes multijoueurs en plus
- Des missions trop axées sur le gunfight
- Le cover system peut et doit s'améliorer
Dealé en exclusivité par Microsoft avant même la sortie du jeu original, GTA IV : The Lost and Damned est depuis quelques jours disponible sur le Xbox LIVE. Une façon comme une autre pour le constructeur américain de s’assurer une certaine rente, surtout quand on sait que GTA IV fut le jeu le plus rentable de l’Histoire du jeu vidéo. En l’absence de Niko Bellic, Johnny Klebitz saura-t-il trouvé la bonne formule pour séduire les joueurs ? La question mérite d’être posée.
Chez Rockstar Games, on aime le défi, les challenges, et trouver un angle nouveau pour ce premier add-on de GTA IV fut l’une des pierres angulaires du développement. Là où certains développeurs se contentent d’ajouter des missions bonus, de nouvelles armes et un ou deux niveaux en plus, Rockstar North préfère miser sur l’originalité. Celle-ci commence par l’introduction d’un nouveau personnage répondant au doux nom de Johnny Klebitz. Contrairement aux a priori, Klebitz n’est pas un nouveau skin que les développeurs ont placé sur le squelette 3D de Niko Bellic. De sa corpulence à sa manière de se déplacer, en passant par les animations ou même les traits de caractère, nous avons bien là un personnage flambant neuf qu’on apprendra à maîtriser au fil des missions. Biker de son état, il sillonne Liberty City au guidon d’une moto qui a tendance à faire du bruit. Il n’est d’ailleurs pas le seul dans ce cas de figure puisque notre bonhomme se déplace toujours en bande, à l’inverse de Niko Bellic qui jouait les loups solitaires.
Ah que Johnny !
Se déplacer en meute fait d’ailleurs partie des nouveautés majeures de ce contenu téléchargeable, puisqu’elle offre au joueur une nouvelle expérience de jeu. Il faut dorénavant prendre en compte la gestion du groupe et elle se traduit par la mise en place d’un système de points d’expérience à octroyer à chacun de ses camarades. Concrètement, lors des balades en moto, il est demandé au joueur de se placer quelques secondes dans la zone où apparaît un logo, celui des Lost, afin d’activer des dialogues et par la même occasion glaner des points pour les autres. Cette astuce a un double rôle : en savoir plus sur les relations entre chacun des membres du gang et permettre à ces derniers de se montrer plus perspicaces et efficaces lors des nombreux affrontements qui ponctuent le jeu. A chaque fois que l’un d’entre eux rend l’âme, un nouveau biker fera son entrée mais vierge de toute expérience au combat. A Klebitz de prendre le soin de s’en occuper dès que l’occasion se présente en réitérant les mêmes manœuvres. C’est d’ailleurs en débloquant toutes ses séquences de blabla chères à Rockstar Games qu’on pourra mieux comprendre la relation que tisse notre héros envers son boss, Billy Grey. Le premier préfère jouer la carte de la diplomatie avant de dégainer son arme, tandis que le second, un sanguin, n’hésite pas à abattre ses ennemis d’une balle dans la nuque, juste par orgueil. Une façon comme une autre de s’imposer dans une ville où faire sa propre loi est beaucoup plus fructueux que de faire appel à la Police locale. Ce nouvel aspect du gameplay est d’ailleurs un point à ne pas négliger, tant le jeu enchaîne les séquences d’action et autres gunfights. Pour ce GTA IV : The Lost and Damned, Rockstar North n’avait qu’une chose en tête : satisfaire tous ces joueurs affamés, prêts à se jeter sur la moindre mission supplémentaire. Bien entendu, on n’échappe pas à la mise à jour des pétoires comme ce fusil à pompe à canon scié qui n’est pas sans rappeler celui que Schwarzie utilisait dans Terminator 2 pour tenter d’arrêter le T1000. Ce n’est d’ailleurs pas l’arme la plus persuasive pour allumer un fuyard qui aurait pris un peu d’avance mais à distance raisonnable, le bidule fait de sacrés dégâts. Evidemment, ceux qui préfèrent le spectacle et plus particulièrement les feux de Bengale n’hésiteront pas à faire appel au lance-grenades, très efficaces lorsqu’il s’agit de déloger les récalcitrants planqués derrière une porte ou une fenêtre. Attention toutefois à rester loin de l’explosion, elle peut très bien se retourner contre soi. Sur la vingtaine de missions proposées dans ce download content (soit près de 10 heures de jeu supplémentaire), Klebitz et ses amis bikers feront généralement appel à la poudre. Il y a bien quelques objectifs à régler à la batte de base-ball, mais au moindre dérapage, mieux faut se servir de ses armes à feu.
Bien entendu, on n’échappe pas à la mise à jour des pétoires comme ce fusil à pompe à canon scié qui n’est pas sans rappeler celui que Schwarzie utilisait dans Terminator 2..."
Mais le tour de force de ce GTA IV : The Lost and Damned réside dans son scénario, parallèle à celui de Niko Bellic. Les chemins entre les deux lascars s’entrecroisent et permettent de suivre l’histoire d’un angle différent et de constater que les concepteurs avaient pensé à tout. Toutefois, n’allez pas imaginer que Niko Bellic viendra vous épauler lors de batailles épiques, ce dernier a tendance à prendre la poudre d’escampette et faire quelques apparitions furtives lors de cinématiques. Le plaisir de voir que les deux histoires fonctionnent en corrélation reste suffisamment intense pour avoir envie d’aller jusqu’au bout de l’aventure. La progression se fait d’ailleurs avec plus de facilité puisque le jeu intègre des checkpoints mieux placés et surtout plus nombreux, ce qui évite de se retaper toute la séquence entière alors qu’on vient de clamser à la fin de la séquence. Cela fait partie de ces conforts de jeu qu’on aurait aimé trouvé dans le premier GTA IV. Mais les ajouts ne s’arrêtent pas seulement à l’aventure solo puisque le mode multijoueur propose lui aussi un peu de fraîcheur. Pas moins de 5 modes de jeu inédits font leur apparition tel que le "Chopper vs Chopper" où l’objectif consiste à faire affronter une moto à un hélicoptère. Sur le papier, cela s’annonce un brin déséquilibré, sur le terrain, ça se confirme avec un avantage net pour l’engin aérien, capable de passer entre les gratte-ciels. "Own the city" est l’équivalent d’un mode "Territory" où le but consiste à défendre sa zone et l’empêcher de tomber entre les mains de l’adversaire. Reste alors "Witness Protection", un mode particulièrement jouissif qui oppose une équipe de bikers à un groupe de policiers chargés d'escorter un bus transportant des témoins. Pour le reste, on navigue en terrain conquis et GTA IV a déjà fait son travail de sape en avril dernier, ce qui fait de ce contenu téléchargeable un indispensable pour tous ceux qui ont succombé au charme du titre original. Et nous sommes des millions dans ce cas de figure.