Test Gravel (PS4) : pas mal de gravier, mais aussi du fun sur PC
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Loin d’être aussi mauvais que ce que notre premier contact pouvait laisser présager, Gravel arrive à proposer une expérience honnête, sans toutefois pouvoir se hisser à la hauteur de la concurrence dont le roi s’appelle Forza Horizon. Avec un choix de voitures intéressant et un nombre de piste assez élevé pour pouvoir s’amuser, le jeu pêche surtout par sa campagne particulièrement insipide, par son multi vide dont plusieurs modes sont désastreux, ainsi que par une technique pas toujours au niveau. On se consolera avec une prise en main quasi instantanée et un gameplay efficace, même si ce dernier est générique au possible. Vous l’avez compris, Gravel se destine surtout aux joueurs accros aux jeux de course arcade qui pourront fermer les yeux sur ses nombreuses imperfections. Les autres préfèreront se tourner vers les valeurs sûres, comme la série de Playground Games.
- Le gameplay classique mais efficace
- Garage fourni avec de vraies voitures
- Des livrées officielles
- L'I.A. combative
- Des voitures bien modélisées
- Les dégâts cosmétiques appréciables...
- ...mais les dégâts mécaniques anecotiques
- Des textures pas vraiment terribles
- Des décors assez vides
- Le mode Smash-Up inintéressant
- Le multi mal fichu
Plus habitué aux motos qu’aux voitures, Milestone a néanmoins amorcé un virage qualitatif avec Sébastien Loeb Rallye Evo qui a commencé à changer l’image – pourtant bien amochée par les médiocres opus de la série WRC – du studio italien. Aujourd’hui, entre MXGP et MotoGP, la structure transalpine dévoile Gravel, un jeu de course clairement orienté arcade dont le but est d'apporter aux joueurs du fun sans aucune prise de tête. Que vaut cette nouvelle licence face aux poids lourds du genre tels que Forza Horizon ?
Il y a quelques mois, après avoir croisé la route de la première démo de Gravel dans nos locaux, on était plus que pessimistes tellement le jeu manquait de finition. Des graphismes moyens, un gameplay approximatif, très peu de contenu ; bref, on était moyennement enthousiastes à l’idée de se taper le test de la version complète. Pourtant, il faut bien admettre que le résultat final est plutôt surprenant, au point d'avoir oublié quelques-uns de nos préjugés. Entendons-nous bien, Gravel n’est pas le jeu de l’année, mais il ne s’agit pas non plus d’une bouse, ce qui prouve que lorsqu’ils s'en donnent les moyens, les développeurs sont capables de bien redresser la barre. Troisième jeu du studio italien à être développé avec l’Unreal Engine 4 (après MXGP2 et Monster Energy Supercross), Gravel montre que Milestone maîtrise mieux le moteur graphique d'Epic Games. Si le titre ne propose pas les plus beaux graphismes du monde, rien n’est vraiment hideux, et le jeu est plutôt bien optimisé sur PC – il tourne sans le moindre problème avec une configuration modeste. Sur une GTX 970, nous avons pu jouer en 1080p, toutes les options à fond ; le framerate n’est jamais passé sous la barre des 80fps.
Loin d’être aussi mauvais que ce que notre premier contact pouvait laisser présager, Gravel arrive à proposer une expérience honnête, sans toutefois pouvoir se hisser à la hauteur de la concurrence dont le roi s’appelle Forza Horizon.
Malgré une distance d’affichage honorable, Gravel n’éblouira personne par ses textures (la pluie et la nuit sont néanmoins convaincantes) et ses animations – très peu nombreuses – ce qui a tendance à rendre les environnements vraiment vides. Heureusement, le rendu des voitures est plutôt réussi, et les cockpits ont également été modélisés avec un certain soin, bien que tout ceci reste assez loin des références comme Assetto Corsa ou DiRT Rallye. D’ailleurs, le garage est plutôt aguicheur, avec une sélection de véhicules qui ne manque pas de goût, ce qui est la moindre des choses de la part de développeurs italiens. Spécifiquement dédié à la conduite tout-terrain, Gravel rassemble plusieurs catégories de voitures, dont des anciennes gloires du rallye (à l’image de la Lancia Stratos ou de la Fiat 131 Abarth), des Groupe B (Ford RS200, R5 Maxi Turbo, Lancia Delta S4), des Groupe A (Lancia Delta HF, Toyota Celica GT-Four ST 185, Mitsubishi Lancer Evo), des Trophy Trucks, des voitures de rallye-raid (Mini X-Raid, BMW X3 CC), des bolides de rallycross (VW Polo WRX, Ford Fiesta WRX) et même quelques mythiques Groupe S (Toyota 222D et Lancia Delta ECV). Au total ce sont une cinquantaine de voitures qui sont disponibles et réparties en plusieurs classes. Néanmoins, sorti du plaisir de pouvoir choisir entre toutes ces jolies cylindrées, les différences en termes de sensations de conduite ne sont pas très marquées.
JAY LENO'S GARAGE
Fidèle à son orientation arcade, Gravel se prend en main instantanément puisqu’il ne nécessite que la maîtrise de trois boutons (gâchette gauche pour freiner, gâchette droite pour accélérer, et B pour le frein à main), en plus du stick. Pourtant, le jeu propose un nombre assez élevé d'assistances que l’on peut désactiver pour augmenter le multiplicateur de récompense (cf. Forza), comme le contrôle de traction, l’aide au freinage, ou encore le contrôle de stabilité. Cependant, un pilote aguerri remarquera rapidement que tout ceci n’est que de la poudre aux yeux, car en désactivant absolument tout (pour un maigre bonus de 33% sur la récompense totale), le comportement des véhicules est loin d’être modifié. Tout juste note-t-on une glisse plus facile à obtenir, ce qui n’est pas forcément un handicap, même pour un joueur novice. Tout se contrôle avec une facilité déconcertante, et même les bolides les plus sauvages sont facilement domptables par n’importe quel joueur. Parmi les options, on découvre également un réglage qui permet de donner aux dégâts cosmétiques un réel impact mécanique, mais là aussi, le résultat est mitigé. Si, extérieurement, on n’a pas à se plaindre des diverses déformations de la carrosserie plutôt réalistes, une fois les dégâts mécaniques activés, c’est une autre histoire. Même en multipliant les contacts, on n‘a jamais réussi à casser quoi que ce soit, et seule une collision frontale à 150 km/h avec un mur (afin de voir s’il est possible de casser) a eu une incidence sur le fonctionnement de la voiture.
Fidèle à son orientation arcade, Gravel se prend en main instantanément puisqu’il ne nécessite que la maîtrise de trois boutons (gâchette gauche pour freiner, gâchette droite pour accélérer, et B pour le frein à main), en plus du stick.
Pour exercer vos talents de pilote, Gravel propose un assortiment classique de modes, dont une campagne assez insipide (Gravel Channel) qui nous plonge dans une émission de télé-réalité où l’on doit battre différents pilotes, jusqu’au champion final. Sans aucun intérêt, cette scénarisation n’apporte pas grand-chose, si ce n’est une justification à l’enchaînement des courses et à l’augmentation de la difficulté. En parlant de difficulté, sachez que l’I.A. se débrouille plutôt bien et n’hésite pas à venir au contact lorsque cela s’avère nécessaire. En augmentant la difficulté des bots, on s’aperçoit que ces derniers utilisent alors à fond les capacités de leurs voitures et affinent leur trajectoire. Gravel propose cinq environnements, deux stades et neuf circuits de rallycross, sachant que ces derniers reprennent des pistes réelles comme Loéhac en Breatgne, ou Lankebanen en Norvège (mais sans leur Joker Lap). Cinq types de courses seront donc proposés : des tours de circuit, de la course sprint (classique de Forza), du contre-la-montre, de l’élimination et du Smash-up. Si la plupart de ces occupations sont agréables, deux ressortent néanmoins. La course sprint (checkpoint race) reste la plus jouissive, car elle permet de foncer à travers de vastes décors qui recèlent souvent un bon nombre de raccourcis, ce qui rappellera forcément aux amateurs Forza Horizon, ou même les grandes heures de Need For Speed.
À FOND ! À FOND ! À FOND ! GRAVIER !
L’autre mode est le Smash-up : une course contre-la-montre dans laquelle des panneaux à casser obligent à suivre une certaine trajectoire bien précise. Les symboles verts n’opposent aucune résistance, tandis que les rouges font perdre de la vitesse, ce qui force le joueur à piloter sans aucune excentricité. Complètement raté, ce mode prive le joueur de sa liberté de trajectoire (l’un des points forts du jeu) et est en plus très rigide. Par exemple, lors d’un virage passé à l’équerre, si le moindre bout de bouclier se rapproche trop du panneau rouge (même sans le toucher) ce sera la pénalité, même si 98% de la voiture se trouve sur la "bonne" trajectoire. L’imprécision du système est rageante et empêche le joueur d’accumuler les points de style en multipliant les dérapages, les sauts et les passages sur deux roues. Bref, un mode mal foutu, rajouté à la va-vite, et qui n’est pas le seul point noir du jeu. En effet, multi est lui aussi très mal fichu. Sans aucun intérêt ce dernier propose, outre les courses classiques, un mode "Capture The Flag" (comme dans les FPS) et un mode "King" (en gros, on joue au chat) complètement ratés. L’arène est petite, et le peu de joueurs qui osent s'aventurer fait que la plupart des affrontements tournent en duels. Ce manque de fréquentation est aussi problématique dans la mesure où le matchmaking prend des plombes (plus de 20 minutes parfois), ce qui découragera la plupart des joueurs. Enfin, mentionnons le contenu finalement limité du jeu, puisque nous avons fait le tour de la campagne en à peine 7 heures.