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Arnaque ou pas, GT 5 Prologue d’en demeure pas moins un petit bon avant-goût de ce que sera Gran Turismo 5 d’ici un an. Toujours aussi pointilleux en matière de conduite, le titre de Polyphony Digital est avant tout une prouesse technique. Visuellement ravageur malgré un aliasing et des scintillements malvenus, Gran Turismo 5 Prologue s’affiche à ce jour comme le jeu de courses automobiles le plus performant du moment. Côté contenu en revanche, la polémique reste ouverte avec d’un côté, ceux qui estiment le contenu trop limité par rapport à ce qui nous attend dans le jeu final, et les autres qui se contentent parfaitement des 70 véhicules et des 6 circuits proposés. A vous de choisir votre camp maintenant.
- Visuellement bluffant
- Plus complet que la version japonaise
- Jouable en ligne
- Pilotage exigeant et précis
- Deux installations sont nécessaires !
- Aliasing et scintillement persistant
- Pas de gestion de collision ni de dégât
- Absence de météo
- Décors un peu vides parfois
- Vendu peut-être 10 € trop cher
Toujours aussi éreintant, le développement d’un nouvel épisode de la série Gran Turismo nécessite de longues années avant d’être finalisé. Aussi, soucieux de satisfaire les fans mais aussi d’apporter une première réponse à leurs nombreuses questions, Sony Computer Entertainment et Polyphony Digital ont décidé d’instaurer un système de démo payante introduite avec Gran Turismo 4 Prologue en 2004. Malgré les nombreuses critiques et un résultat plus que contestable la première fois, les deux sociétés remettent le couvert avec Gran Turismo 5 Prologue mais avec quelques changements notoires. Faut-il pour autant s’en réjouir ? Eléments de réponse et surtout verdict !
Puisqu’il va falloir attendre jusqu’à l’été 2009 avant de pouvoir réellement goûter à la conduite extrême sur bitume, Sony Computer Entertainment et Polyphony Digital ont décidé d’apporter une première satisfaction aux fans de la série Gran Turismo, soucieux de savoir si le changement de support vaut vraiment le détour. Visuellement, c’est le cas, à l’aise même, limite les doigts dans le nez si vous me pardonnez cette expression de vieille famille. Déjà fort impressionnant en 720p, Gran Turismo 5 Prologue devient tout bonnement bluffant en Full HD, résolution qu’il est préférable de préconiser si on souhaite se manger une petite baffe graphique. Modélisation des véhicules à tomber par terre, textures riches et ultra détaillées, reflet du décor sur la carrosserie en temps réel, contours arrondies et séduisantes, Polyphony Digital ne plaisante pas quand il s’agit de réaliser des prouesses techniques. Certes, il y a encore ce fichu aliasing qui vient plomber l’ambiance, mais honnêtement, face à tant de beauté, on ne peut qu’être charmé et envoûté. Conscient de leur talent et que leur jeu risque de devenir une référence en matière de réalisation, Polyphony Digital s’est laissé aller à quelques séquences d’auto-congratulations. Le menu principal, baptisé subrepticement Ma Page, est la preuve flagrante que les développeurs japonais sont on ne peut plus fiers de leur travail. Véritable hangar d’exposition, le menu fait défiler, dans une ambiance de piano-bar, le véhicule en notre possession sous toutes les coutures et dans différents lieux, eux aussi, séduisants. La place silencieuse d’un village le matin aux aurores, un jardin aux senteurs japonaises illuminé par les rayons d’un soleil brûlant, ou bien encore le pont de Shirakawa à Kyoto un soir de pleine lune, la mise en situation est travaillée et le résultat fait irrémédiablement son petit effet.
Elle a tout d’une Gran
Malgré son statut de simple démo, Gran Turismo 5 Prologue n’a pas lésiné sur les modes de jeu. Arcade, Bataille 2J, Evénement, Garage, Revendeur, Rediffusion, Actualités, GT-TV, En ligne ou bien encore Classement, tous les éléments sont réunis pour justifier le tarif de 40 €. Evidemment, face au résultat final qui nous attend l’année prochaine, cela paraîtra un peu chiche, mais comme amuse-gueule, on a vu bien pire. Pour le reste, Sony Computer Entertainment n’a pas menti puisqu’on retrouve bien les 70 véhicules promis ainsi que les 6 circuits différents sur lesquels on va pouvoir s’amuser à rouler dessus. Mais avant de pouvoir exhiber fièrement des statistiques de baron de la conduite, il va falloir gravir les échelons petit à petit, c’est d’ailleurs comme ceci que l’oiseau fait son nid. La première étape consiste à acheter une voiture. Le porte-feuille étant limité à 35 000 € au départ, il ne sera pas possible de se payer l’Audi R8, aussi attirante soit-elle. Parce que nous sommes des hommes de goût, notre sélection première s’est porté sur la Golf V GTI, couleur bleu-graphite, histoire d’être en concordance parfaite avec notre réalité. Qu’importe la marque, qu’importe le modèle finalement, il va falloir enchaîner les courses pour gonfler son compte en banque et ainsi obtenir des fonds pour se payer d’autres bolides. Gran Turismo oblige, chaque début de course est paramétrable selon des critères bien distincts. Evidemment, pour être certain de s’injecter un minimum de sensations voire d’adrénaline, mieux vaut désactiver toutes les aides à la conduite. Cela permet également de ne pas passer pour un newbie auprès des copains ou des collègues qui scrutent d’un œil moqueur.
Puisqu’on est dans les reproches, on regrette amèrement que cette GT 5 Prologue ne prenne toujours pas en compte la gestion des collisions et aussi des dégâts, le genre de détails que la concurrence a d’ores et déjà assimilés."
Comme à l’accoutumée, Gran Turismo 5 Prologue exige un minimum de skill en terme de conduite. Pas vraiment le même que celui demandé dans un Mario Kart puisqu’il ici, mieux vaut faire preuve de patience et de sagesse pour appréhender les virages comme il faut, tout comme passer une vitesse au bon moment si l’on opte pour la conduite manuelle. Toujours aussi pointilleux, le pilotage de Gran Turismo 5 Prologue reste réservée à une élite, celle qui cherche avant tout à retrouver les sensations d’une conduite réelle, loin des accélérations de folie d’un Burnout ou bien encore d’un drift surréaliste d’un Need For Speed. Fidèle à ses principes, ce premier épisode HD s’offre toutefois quelques nouveautés loin d’être dégueulasses. La vue cockpit – ou casque, c’est selon – permet de s’immerger davantage dans le pilotage extrême. Les deux mains sur le volant, le pilote virtuel manque pourtant de gestuelles naturelles pour tenir la dragée à Race Driver : GRID, référence absolue en ce qui concerne la vue subjective. Puisqu’on est dans les reproches, on regrette amèrement que ce GT 5 Prologue ne prenne toujours pas en compte la gestion des collisions et aussi des dégâts, le genre de détails que la concurrence a d’ores et déjà assimilés. Forcément, tout le côté simu et sérieux du titre perd de sa crédibilité quand on constate qu’il est possible de rentrer dans le cul d’un concurrent sans que celui-ci ne perde le moindre contrôle. Pourtant, du côté de l’intelligence artificielle, des changements ont été réalisés et l’ordinateur ne se comporte plus trop comme un pilote égoïste qui conduit sans le moindre accroc. Désormais, il n’est pas rare de voir un participant partir dans le décor après un virage mal appréhendé, ou bien des bolides se rentrer dedans, faute de place sur la route.
La notion de météo n’a toujours pas trouvé de sens, du moins pas dans cette version Prologue et on espère que Polyphony Digital prendra en compte les desideratas de tout un chacun pour que le résultat final soit irréprochable. Sorte de bêta-test public et payant, Gran Turismo 5 Prologue se déguste aussi en ligne. C’est sans nul doute la grande nouveauté de ce nouvel opus qui permet jusqu’à 16 ascètes de se connecter sur un même serveur. Pas de lags persistants à relever, le mode en ligne se montre plutôt convaincant, pour peu qu’on soit patient. En effet, une seconde installation (la première se faisant au lancement du jeu) sur le disque dur est requis, ce qui devrait encore plus énerver tous ceux qui n’ont pas une minute à perdre. Pourtant, ces derniers devront prendre leur mal en patience, la version finale et donc ultime de Gran Turismo 5 n’arrivera pas avant une bonne année, si tout va bien ; alors rien ne sert de courir, il faut partir à point.